Codex Sinaiticus

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Exégèse et critique

Le Codex Sinaiticus (Gregory-Aland no. א or 01) est un manuscrit en grand oncial complet du Nouveau Testament datant du IVe siècle. Il contient également des parties de la Septante.

Sommaire

[modifier] Histoire

A l'origine, le Codex Sinaïticus est l'une des cinquante copies des Saintes Écritures envoyées par Eusèbe de Césarée à l'empereur Constantin Ier au IVe siècle.

C'est en 1844 qu'un érudit allemand de 29 ans, Constantin von Tischendorff (sous le parrainage de Frédéric Auguste roi de Saxe), visita le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine sur le mont Sinaï. En parcourant les lieux, son attention fut attirée par une corbeille contenant de vieux parchemins allant servir de combustible pour le feu. Il s'agissait de 129 grandes pages de parchemin contenant des extraits de la traduction grecque de l'Ancien Testament: la Septante. Elles sont conservées à Leipzig par la bibliothèque universitaire.

Von Tischendorff retournera au monastère afin de retrouver les parties manquantes mais le Père Supérieur qui se méfiait de l'excitation du jeune Allemand ne l'aida plus dans ses recherches.

Lors de sa troisième visite en 1859, alors qu'il était sur le point de quitter les lieux, le moine économe lui présenta un vieil exemplaire de la Bible qu'ils conservaient. En réalité, c'étaient toutes les parties manquantes qu'il recherchait: un codex reprenant non seulement la plupart des textes de l'Ancien Testament mais également le Nouveau. Von Tischendorff persuada le Père Supérieur d'en faire cadeau au Tsar Alexandre II qui financait les recherches sur le site. Ce dernier remerciera le monastère par plusieurs dons en argent et en nature. En 1933, suite à la révolution russe, les autorités soviétiques revendirent le Codex Sinaïticus à la Grande-Bretagne pour 100 000 livres. Il fut déposé à la British Library de Londres.

Malheureusement, lors des différentes tribulations qu'il connut, différentes pages du codex furent dispersées. C'est dans ce cadre que la British Library a annoncé la mise en place d'un programme de recherche interdisciplinaire (coût estimé: 680 000 livres) autour du célèbre manuscrit à partir du 11 mars 2005. Le travail portera sur trois axes: la conservation, la numérisation et la traduction. Quatre institutions (possédant chacune une partie du manuscrit) y participent: la British Library elle-même, le monastère Sainte-Catherine du Sinaï, l'université de Leipzig et la Bibliothèque d'État de Russie[1].

Signalons que les moines de Sainte-Catherine réclament toujours officiellement le retour de l'ouvrage au monastère.

[modifier] Auteur

Des analyses minutieuses portant sur la calligraphie, l'orthographe et les marques en bas de page ont permis d'identifier trois scribes ayant contribué à la rédaction de ce manuscrit.

Comme souvent lorsqu'il s'agit de manuscrits si anciens, l'identité des auteurs et le lieu de la rédaction restent inconnus. Les critiques les plus pertinents pensent tout de même qu'il fut écrit dans une des grandes cités du monde greco-romain. Alexandrie, Constantinople ou Césarée en Palestine furent citées tour à tour.

Pour compliquer un peu plus ce travail de recherche, de nombreuses corrections ont été ajoutées au fil des siècles.

[modifier] Contenu

Codex Sinaiticus
Codex Sinaiticus

Ecrit en onciales grecques sur du vélin, l'excellente qualité de l'encre et des feuilles de parchemin ont permis sa conservation. Le codex se compose de 346 folios et 1/2, soit: 199 pour l'Ancien Testament et 147 1/2 pour le Nouveau Testament.

L'ensemble du Nouveau Testament est repris, dans l'ordre: Évangiles - Épîtres de Paul - Actes des Apôtres - Épîtres catholiques - Apocalypse. Suivent aussi l'Épître de Barnabé et le Pasteur d'Hermas.

[modifier] Importance du codex

Le Sinaïticus est l'un des deux plus anciens manuscrits (avec le Codex Vaticanus) reprenant l'ensemble du canon biblique tel que nous le connaissons actuellement. Il représente donc une étape cruciale dans le développement de la chrétienté.

C'est probablement à l'empereur Constantin Ier, suite à sa conversion au christianisme, que nous devons l'ambition de réunir sous un même format l'ensemble des textes constituant les Saintes Écritures. Auparavant les textes "sacrés" n'étaient pas compilés mais copiés séparément sur des rouleaux ou des parchemins. De plus le passage au christianisme de l'empereur signe la fin des persécutions et permet ainsi une large diffusion des textes chrétiens.

Le codex en général marque l'histoire de l'écriture et du livre en particulier. Un bond "technologique" est franchi grâce à la reliure et il faudra attendre l'avènement de l'imprimerie avant d'en franchir un autre.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. Sources : http://www.bl.uk Redacteur : Dr Marianna Saad