Chemin de fer de la baie de Somme

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Le chemin de fer de la baie de Somme (CFBS) est un chemin de fer touristique français, géré par une association sans but lucratif, qui circule en saison d'été entre Noyelles-sur-Mer d'une part, et Le Crotoy et Cayeux-sur-Mer d'autre part, sur une ligne à voie métrique appartenant à l'ancien réseau d'intérêt local de la Somme. Il dessert trois stations balnéaires de la baie de Somme : le Crotoy, Saint-Valéry-sur-Somme et Cayeux-sur-Mer.

L'association est née en 1970 et fil des années, elle est devenue un acteur majeur du développement touristique de la Côte Picarde mais aussi dans la préservation, la sauvegarde et la mise en valeur d'une partie patrimoine ferroviare du Réseau des Bains de Mer dont des locomotives à vapeur et Locomotive diesels.

Sommaire

[modifier] Histoire des lignes

[modifier] Les lignes

Le réseau du "Groupe des Bains de mer" en mai 1914
Le réseau du "Groupe des Bains de mer" en mai 1914

Le réseau des chemins de fer départementaux de la Somme, concédé à la Société générale des chemins de fer économiques, compta jusqu'à 329 km organisés en 3 groupes géographiques, le groupe des bains de mer, dont il est question ici, mais également :

[modifier] La ligne Noyelles - Le Crotoy

Cette ligne à voie métrique de 7,469 km a été mise en service en 1887. Elle longe la rive droite de la baie de Somme et desservait, au temps de l'exploitation commerciale, deux haltes : Morlay (commune de Ponthoile) et Favières, située à 2 km de ce village.

[modifier] La ligne Noyelles - Saint-Valery

Cette ligne à voie unique[1], longue de 5,6 km, a été inaugurée en 1856 par la Compagnie du Nord. Elle a été mise à double écartement (voie normale et voie étroite imbriquée) en 1887.

Elle comprend sur toute sa longueur quatre files de rail : au centre la voie métrique, à l'extérieur la voie normale, et est implantée sur une digue qui a remplacé en 1912 l'estacade en bois des origines, qui avait 1 367 m. de longueur.

Peu avant de franchir le Canal de la Somme sur un pont-écluse refait en 2006, elle longe le dépôt du CFBS, implanté dans l'ancienne gare de Saint-Valery-Canal.

[modifier] La ligne Saint-Valery - Cayeux

Un train du CFBS à Saint-Valery-sur-Somme (avril 2007)
Un train du CFBS à Saint-Valery-sur-Somme (avril 2007)
La gare de Cayeux du temps des Chemins de fer départementaux de la Somme.
La gare de Cayeux du temps des Chemins de fer départementaux de la Somme.

Cette ligne est la poursuite de la ligne de Noyelles à Saint-Valery, mais est uniquement à voie métrique, et a été créée par la SE le 6 septembre 1887.

Outre son trafic voyageur, elle assurait le transport de galets en vrac, utilisés notamment dans l'industrie de la cimenterie, ainsi que le transport de coquillages.

[modifier] Les lignes disparues du Groupe des Bains de mer

Deux autres lignes dépendaient également du Groupe des bains de mer du réseau départemental de la Somme :

Cette ligne a été mise en service le 24 août 1892. Elle était essentiellement destinée à connecter la ligne d'Abbeville à Forest-l'Abbaye au reste du réseau, mais accueille également un trafic betteravier non négligeable, notamment vers la sucrerie de Lanchères, sur la ligne de Cayeux.

Cette ligne a été mise en service le 19 juin 1892, et fut fermée au trafic voyageur en 1947, seul un service Noyelles - Forest-l'Abbaye - Crécy subsiste jusqu'en 1951.

[modifier] L'exploitation du réseau

[modifier] Les Chemins de fer du Nord

Au XIXe siècle, Saint-Valery-sur-Somme était encore un important port de commerce. La Compagnie des chemins de fer du Nord jugea donc nécessaire de relier cette cité à sa grande ligne de Paris-Nord à Calais-Ville.

La Compagnie du Nord met donc en service en 1858 un embranchement, à voie normale et traction hipomobile de Noyelles au port de Saint-Valery qui traverse la baie de Somme au plus court, empruntant notamment une estacade de bois de 1 300 mètres de long.

Les correspondances sont assurées avec toutes les circulations de la ligne Paris-Nord - Boulogne-Ville s'arrêtant à Noyelles. Vers les années 1880, on compte jusqu'à onze circulations par jour dans chaque sens, dont certaines en pleine nuit.

Toutefois, si le trafic voyageur est en pleine croissance avec la mode des bains de mer, le trafic marchandises est faible, et la ligne est déficitaire.

Compte tenu de la décision du Conseil général de créer un réseau de chemin de fer secondaire confié à la Société générale des chemins de fer économiques, la Compagnie du Nord décide d'affermer son trafic à cette nouvelle compagnie.

Pour cela, il construit au centre de sa voie une voie métrique destinée à permettre la traction de ses trains par le chemin de fer secondaire.

Cette situation durera du 26 mars 1887 à la fin de l'exploitation marchandise par les chemins de fer économiques[2].

[modifier] Les Chemins de fer économiques

Horaires du Groupe des bains de mer en mai 1914Cliquer pour agrandir l'image
Horaires du Groupe des bains de mer en mai 1914
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[modifier] L'association: CFBS

[modifier] Histoire

L'histoire de l'association commence vers la fin des années 60 au moment où les petites lignes d'intêret local disparait. La création de l'Association à but non lucratif du Chemin de Fer de la Baie de Somme (CFBS) est décidée le 13 novembre 1969, et effective le 13 mars 1970. La raison principale de la création de cette assiociation est de sauvegarder la voie ferrée reliant Noyelles-sur-Mer au Crotoy qui est fermée depuis le 31 décembre 1969. La ligne passe d'une ligne du service public à une ligne touristique, dont la gestion (exploitation, maintenance,...) repose entièrement sur le bénévolat. Le matériel utilisé est la traction vapeur car elle permet de garder l'ambiance quand la ligne était utilisé tous les jours.

Avec cette nouvelle fonction, l'exploitation de la ligne Noyelles-sur-Mer au Crotoy se fait pendant les vacances scolaires et les week-ends sauf pendant la période hivernale qui est propice au travaux.

Au bout de deux ans, la ligne Noyelles-sur-Mer - Cayeux-sur-Mer ferme à son tour et le CFBS reprend cette ligne avec un accord avec la SNCF car la société alimente le port de Saint-Valery jusqu'en 1989. Durant la période des années 70, le manque de matériel roulant fait défaut au CFBS car le trafic augmente. Grâce à des ventes sur d'autres réseaux, l'association récupere du matériel et le restaure.

Au début des années 80, le rôle de l'association commence à être reconnu, le nombre de touriste augmente légerement, le nombre du matériel augmente, mais surtout le soutien financier du Syndicat Mixte d'Aménagement de la Côte Picarde qui permet au CFBS de réaliser des travaux d'entretien des voies, des gares, du matériel. Tous ceux-ci permet au milieu des années 90, une augmentation continue des touristes qui passe de 20 000 à 120 000.[3]

[modifier] Le personnel

Le CFBS est une structure associative donc elle composée de plus de 250 bénévoles dont 50 actifs et emploie environ 20 salariés. Le faîte qu'il existe du personnel salarié au sein d'une structure associative à des pour conséquence d'équilibrer le budget entre une part les salaires, le renouveau des rails et gares, l'entretien d'un matériel assez varié, l'achat du charbon et du diesel. [4]

[modifier] Le matériel préservé

Information Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

[modifier] Les fêtes de la vapeur

Tout commence en 1988 pour le centenaire du Réseau des Bains de Mer. Le Chemin de Fer de la Baie de Somme organise un rassemblement de machines à vapeur à Noyelles-sur-Mer, point de correspondance du Réseau des Bains de Mer et de celui de la SNCF. Devenu rapidement une manifestation majeure, le CFBS la réorganise tous les trois ans, avec de nombreuses machines à vapeur venues de toute l’Europe. Une affiche est réalisée pour chaque fête. Depuis 1994, elles sont l'œuvre d'un artiste peintre ferroviaire, également membre du CFBS. Leur qualité contribue grandement à la renommée de la manifestation.

Devenu un évènement majeur pour les amoureux de chemins de fer mais aussi pour les habitants de la baie de Somme, la fête de la vapeur rassemble autour du Réseau des Bains de Mer tout ce qui concerne l'énergie à vapeur. Le chemin de fer est bien sûr mis en avant, mais aussi des tracteurs, autobus, rouleaux, scies... et beaucoup d'autres engins d'autrefois.

La dernière manifestation a eu lieu en avril 2006 et la prochaine se tiendra en 2009. L'association a mis en place un site dédié à cette manifestation. Il retrace l’épopée de la fête de la vapeur 2006 et vous présentera ultérieurement l’avancement des préparatifs de la version 2009.

[modifier] Divers

Le chemin de fer de la baie de Somme est jumelé avec le Kent and East Sussex Railway (Royaume-Uni)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Maurice Testu, L'Histoire du Chemin de fer de la baie de la Somme, dans la revue Chemins de fer régionaux et urbains N° 273 (1999) éditée par la FACS-UNECTO.

[modifier] Sources, notes et références

  1. Afin de contrer l'offensive allemenade de 1918, la Compagnie du Nord est sollicitée pour créer en trois mois une ligne à double voie à grand débit hors de portée des canons allemands, afin d'éviter le passage par Amiens. Cette ligne raccorderait celle de Paris à Beauvais, Abancourt et Le Tréport-Mers à la ligne du littoral Abbeville - Boulogne-Ville.
    Pour cela, la section Noyelles - Saint-Valery fut mise à double voie sous la direction de Raoul Dautry . Ces travaux importants (90 km de ligne à double voie, plus 60 km de voies de service, soit 350.000 T de déblais et 250.000 T de remblais à charrier, ainsi que 300.000 m³ de ballast) ont été réalisés par dix compagnies de sapeurs, ainsi que par le corps expéditionnaire chinois amené par l'armée anglaise. Le cimetière de ce corps expéditionnaire se trouve à Nolette, hameau de Noyelles-sur-Mer.
    La paix revenue, ces installations furent démontées vers 1919-1920.
  2. À la fin de l'exploitaion par la SE, la SNCF repris l'exploitation fret jusqu'à la gare de Saint-Valery-Canal avec ses propres locomotives et locotracteurs. Ce trafic pris fin le 6 février 1989.
  3. Site officiel, chapitres sur l'association et histoire du réseau.
  4. Site officiel, chapitre sur l'association.
  5. La 3714 a été construite par Buffaud-Robatel sur le modèle des 3701 à 3713 de l'entreprise Cail pour s lignes autour de Jouy-le-Châtel des chemins de fer départementaux de Seine-et-Marne. Elle sera utilisée par la sucrerie de Nangis par la suite.
    Acquise en 1965 pour un musée des chemins de fer secondaires à Verneuil qui n'aboutira pas, puis en 1965 pour un réseau touristique en Lozère, également sans suite, cette machine est rachetée par le tout jeune CFBS en 1971, qui la restaurera jusqu'en 1981. Elle servira régulièrement jusqu'en 1998, où elle sera à nouveau restaurée, et elle tracte à nouveau régulièrement les rames du CFBS
  6. Les locotracteurs 351 et 352 ont circulé sur les lignes VFIL des Flandres jusqu'en 1954, avant de rejoindre en 1957 le réseau de la Somme, qu'ils n'ont plus quitté. En rampe de 15 mm/m, ils remorquent une charge de 130 t à 15 km/h.
    Constructeur : Ateliers VFIL, à Lumbres.
    Moteur Willème 180 ch, 8 cylindres en ligne
  7. Le locotracteur ex BA a circulé sur le réseau des Chemins de Fer Départementaux de l'Yonne en novembre 1945, puis il a été loué à la Société Métallurgique de Saint-Béron en novembre 1951 avant d'être vendu au Blanc-Argent en février 1952. Devenu inutile sur ce réseau à la suite de la suppression du trafic marchandises en 1987, il a été acheté par le CFBS, où il arriva le 6 juin 1989.
    Entièrement révisé et repeint, il assure la réserve des locotracteurs 351 et 352 et les manœuvres au dépôt de Saint-Valery-Canal.
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