Bruno Gollnisch

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bruno Gollnisch
Bruno Gollnisch, le 1er mai 2007
Parlementaire français
Naissance 28 janvier 1950
Décès
Mandat Député 1986-1988
Début du mandat {{{début du mandat}}}
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Rhône
Groupe parlementaire FN
Ve République

Bruno Gollnisch, (l'intéressé utilise parfois Gollnisch-Flourens) né le 28 janvier 1950 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est un homme politique français.

Il est actuellement délégué général et membre du bureau exécutif du Front national. Il exerce les mandats de conseiller régional de Rhône-Alpes et de député européen.

Sommaire

[modifier] Biographie

Bruno Gollnisch interviewé à son bureau du Front national, janvier 2006
Bruno Gollnisch interviewé à son bureau du Front national, janvier 2006
Bruno Gollnisch interviewé à Paris, lors de la manifestation du Front national en hommage à Jeanne d'Arc le 1er mai 2005
Bruno Gollnisch interviewé à Paris, lors de la manifestation du Front national en hommage à Jeanne d'Arc le 1er mai 2005

Bruno Gollnisch a servi dans la Marine nationale et est aujourd'hui capitaine de frégate de réserve.

Il est marié à une Japonaise et le couple a trois enfants.

En août 2007, il doit subir un quadruple pontage à la suite d'une attaque cardiaque[1].

[modifier] Origines

Bruno Gollnisch est issu d'une lignée d'universitaires et d'hommes politiques originaire de l'est de la France. Il affirme sur son site avoir eu l'un de ses trisaïeuls Edmond Gollnisch, qui fut maire de Sedan de 1873 à 1874.

Un autre est le physiologiste Marie Jean Pierre Flourens, professeur au Collège de France, député libéral en 1839 et académicien. Son bisaïeul, Émile Flourens (républicain modéré), fut le ministre des Affaires étrangères de la Troisième République (1886 - 1888), adversaire, bien que de sentiment fortement nationaliste, de la politique aventureuse et belliciste du général Boulanger lors de l'affaire Schnaebelé et l'un des artisans importants des rapprochements franco-anglais et franco-russe à l'origine de la Triple-Entente. Son arrière grand-oncle, Gustave Flourens, le frère du précédent, avait été brièvement très jeune professeur au Collège de France comme son père et interdit d'enseignement à la demande de l'Église à cause d'un cours sur l'origine des races humaines d'inspiration darwinienne. C'était un républicain "rouge", opposant acharné de Napoléon III, organisateur du soutien international aux crétois insurgés contre l'empire ottoman, puis revenu en France après le 4 septembre 1870, l'un des chefs militaires de la Commune de 1871, épisode pendant lequel il trouve la mort tué par un soldat.

Un de ses oncles enfin, Paul Viard, fut doyen de la Faculté de droit et député d'Alger.

[modifier] Diplômes

[modifier] Parcours professionnel

[modifier] L'homme politique

Bruno Gollnisch et Jean-Marie Le Pen à la fête des Bleu-blanc-rouge, le 8 octobre 2005
Bruno Gollnisch et Jean-Marie Le Pen à la fête des Bleu-blanc-rouge, le 8 octobre 2005

[modifier] Les débuts

[modifier] Front national

  • Adhère en 1983
  • Printemps 1984 : secrétaire départemental du Rhône
  • Organisateur des campagnes pour les élections européennes (1984), cantonales (1985), législatives (1986)
  • 1986 : élu au Comité central lors du congrès de Lyon (constamment réélu depuis), puis coopté au Bureau politique (et constamment maintenu).
  • 1994 : nommé vice-président du Front national (il portera ce titre jusqu'à sa nomination en tant que secrétaire général)
  • octobre 1996 : nommé secrétaire général du Front national (en remplacement de Carl Lang qui a souhaité quitter ses fonctions pour se consacrer à la région Nord)
  • 22 novembre 1999 : nommé délégué général du Front national (suite à la suspension de l'affectation à la délégation générale du parti de Bruno Mégret) - Permute ses fonctions de secrétaire général avec Carl Lang qui avait repris au pied levé la délégation générale en décembre 1998
  • Il a annoncé en novembre 2007 sa candidature à la présidence du Front national, pour le congrès suivant celui de 2007[2]

[modifier] Positionnement

De nombreux médias, parmi lesquels Le Monde, Le Nouvel Observateur, L'Express, France Info, L'Humanité ou encore Libération, des organismes privés traitant de questions politiques notamment l'ensemble des instituts de sondage français tels IPSOS, la TNS Sofres ou BVA, les principales agences de presse comme AP, Reuters et l'AFP, qualifient Bruno Gollnisch de responsable ou dirigeant « d'extrême droite ». Cependant, Bruno Gollnisch considère que le Front national est un courant de « droite nationale », et non un parti d'extrême droite.

Bien que dirigeant du FN, Bruno Gollnisch a parfois des remarques qui ne semblent pas refléter la ligne affichée par ledit parti. Ainsi, le dimanche 28 août 2005, dernier jour de l'université d'été du FN à Bordeaux, il qualifia l'« antiracisme » politique de sida mental, ce qui irrita à la fois les malades du sida, les « antiracistes » politiques et, mezzo voce, certains membres de la direction du FN, préoccupés par l'élection présidentielle de 2007 et tout ce qui serait susceptible de faire obstacle au futur candidat, quel que soit son nom. Bruno Gollnisch reprenait ainsi une expression rendue célèbre par Louis Pauwels, dans un éditorial resté fameux du Figaro-Magazine daté du 6 décembre 1986, titré « le Monôme des zombis ». M. Pauwels, toutefois, n'avait pas utilisé cette expression dans la même optique : son éditorial visait une jeunesse qui aurait été, selon lui, « atteinte d'un sida mental » et ayant « perdu ses immunités naturelles », citant nommément « les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats de Coluche et de Renaud, et somme toute, les produits de la culture Lang » (la paternité de l'expression revient au directeur de Présent Jean Madiran). M. Gollnisch, quant à lui, relayé en cela par le Quotidien Français d'abord (lettre quotidienne du FN sur Internet), reprenait à son compte ce qu'il a qualifié de métaphore, considérant que l'« antiracisme » politique serait devenu, selon ses termes, « une véritable religion avec ses dogmes, ses prêtres, ses inquisiteurs et ses procès en sorcellerie » mais serait concurremment une « fausse religion qui [serait] aujourd’hui le véritable opium des peuples » et qui viserait à « affaiblir leurs défenses immunitaires, et [mériterait] donc pleinement le nom de sida mental ».

Le 4 juillet 2006, au Parlement européen, il manifeste avec vigueur son soutien à Maciej Giertych pour son panégyrique de Franco, Salazar et Piłsudski.

[modifier] Mandats électifs

  • 1995 : élu conseiller municipal de Lyon
  • 17 juin 1984 : symboliquement candidat, en 81e et dernière position, sur la liste conduite par Jean-Marie Le Pen aux élections européennes
  • 18 juin 1989 : élu député européen
  • juin 1994 : réélu député européen
  • 13 juin 1999 : réélu député européen
  • juin 2004 : réélu député européen (au titre de la circonscription du Grand Sud-Est, rassemblant PACA, Rhône-Alpes et la Corse)

[modifier] Conseil régional Rhône-Alpes

Troisième mandature, 1998-2004

  • Membre de la Commission Enseignement supérieur et recherche

[modifier] Parlement européen

Quatrième législature, 1994-1999

  • Membre du Groupe des non inscrits
  • Membre de la Commission des budgets
  • Membre suppléant de la Commission des libertés publiques et des affaires intérieures
  • Membre de la Commission du règlement, de la vérification des pouvoirs et des immunités
  • Membre de la Délégation pour les relations avec les pays de l'Asie du Sud et l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (SAARC)

Cinquième législature, 1999-2004

  • Membre du Groupe des non-inscrits
  • Membre de le Commission de la politique régionale, des transports et du tourisme
  • Membre de la Délégation pour les relations avec le Japon
  • Membre suppléant de la Commission des affaires constitutionnelles

Sixième législature, 2004-2009

  • Co-fondateur et président du 'Groupe ITS' (Identité, Tradition, Souveraineté) - 15/01/2007
  • Membre du Groupe des non-inscrits'(jusqu'à la première session du PE en 2007)'
  • Membre de la Commission des affaires économiques et monétaires
  • Membre de la Délégation pour les relations avec le Japon
  • Membre suppléant de la Commission des transports et du tourisme

[modifier] Controverses

[modifier] Affaire des propos d'octobre 2004

En octobre 2004, Bruno Gollnisch tient des propos qui provoquent une controverse sur le procès de Nuremberg et la Shoah, lors d'une conférence de presse puis auprès de certains médias. Plusieurs associations l'accusent d'avoir tenu des propos négationnistes, ce qu'il nie. À la suite de ces événements, la section disciplinaire du conseil d'administration de l'Université Lyon III exclut Bruno Gollnisch pour une durée de 5 ans. En mai 2006, CNESER a confirmé cette exclusion mais a reformulé les motivations avancées en première instance par Lyon 3. Le 19 mars 2008, le Conseil d'Etat a confirmé cette décision.

Une instruction judiciaire est lancée au sujet des propos tenus, débloquée le 13 décembre 2005 par le vote du Parlement européen sur la levée de son immunité parlementaire. Bruno Gollnisch est condamné en janvier 2007 à notamment trois mois de prison avec sursis et au versement de 55 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles pour « délit de contestation de l'existence de crime contre l'humanité par paroles ». Sur le plan pénal, cette condamnation a été intégralement confirmée par un arrêt de la Cour d'Appel de Lyon du 28 février 2008. Bruno Gollnisch s'est pourvu en cassation.

[modifier] Autres controverses

En 1987, avant le procès de Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon entre novembre 1942 et août 1944, Bruno Gollnisch, alors député (FN) du Rhône, dénonce un « procès spectacle »[3]. La même année, M. Gollnisch apporte un soutien indéfectible à Jean-Marie Le Pen, controversé après avoir parlé des chambres à gaz comme d'un « point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale », propos qui lui ont valu d'être condamné par la justice. M. Gollnisch affirme que que l'« affaire du “point de détail” n’a fait aucun remous »[4] dans les rangs du FN, alors qu'Olivier d'Ormesson s'apprête à démissionner du parti. Toujours en 1987, M. Gollnisch fait un voyage en Afrique du Sud, avec deux autres députés FN (Jean-Pierre Schenardi, Jean-Pierre Stirbois), trois députés UDF et trois députés RPR. Les neuf parlementaires concluent que l'apartheid « n'existe plus » et défendent le régime alors en place[5].

En mars 1990, Bruno Gollnisch invite à Lyon le député européen et journaliste allemand Franz Schönhuber, ancien Waffen SS (à 19 ans) et ancien président de l'Union des journalistes bavarois (de 1975 à 1981), alors président, du parti nationaliste allemand Die Republikaner. Cette visite provoque la réaction de plusieurs centaines de jeunes lors d'une manifestation organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France, soutenue notamment par le Parti communiste français[6],[7].

Le 5 juillet 1991, Bruno Gollnisch demande, lors d'une intervention devant le conseil régional de Rhône-Alpes, « le respect de la liberté d'expression pour les enseignants qui exercent une regard critique sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale », faisant allusion, notamment, au négationniste Robert Faurisson. Les élus socialistes et communistes quittent la salle en signe de protestation, et le président du conseil régional, Charles Millon coupe le son du micro utilisé par Bruno Gollnisch[8].

Dans une lettre adressée en février 1994 au quotidien Le Monde, Bruno Gollnisch se dit « intéressé par l'Histoire, en général (…) et pas particulièrement par tel ou tel aspect du drame concentrationnaire au sujet duquel les opinions des spécialistes varient dans le temps comme dans l'espace »[9].

À l'occasion d'une réunion publique, salle Wagram à Paris en 1996, évoquant le projet de loi sur le racisme préparé par le ministre de la Justice, Jacques Toubon, M. Gollnisch déclarait qu' « il y a aujourd'hui plus de liberté d'expression à Moscou où l'on vend plus librement qu'à Paris les livres de Roger Garaudy », en référence au texte de Garaudy, ancien communiste converti à l'Islam, condamné en France pour négationnisme, mais non-poursuivi en Russie où la diffusion de ses ouvrages est légale.[10].

En 1997, Bruno Gollnisch en tant que conseiller municipal de Lyon vote contre la constitution d'une commission d'enquête sur la question de la spoliation des Juifs de leurs biens, à Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 2002, Bruno Gollnisch défend l'éditeur Jean Plantin condamné pour avoir diffusé des écrits négationnistes dans sa revue Akribeia, et couvre en 2003 les membres de son parti qui ont participé à une réunion à Versailles (Yvelines) et qui auraient proposé à la vente des insignes nazis et des livres négationnistes.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Ouvrages

  • Une âme pour la France. Pour en finir avec le génocide culturel, éditions Albatros, 1985
  • La Réaction, c'est la vie ! (entretiens avec Richard Haddad), Godefroy de Bouillon, 2003
  • Préface à Pierre Descaves, La Salsa des cloportes, Deterna, 2006

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Communiqué de presse du FN Villeurbanne, 13 août 2007 [1]
  2. AFP: Gollnisch "reporte" au congrès suivant sa candidature à la présidence du FN
  3. « Aujourd'hui — Les résistants, les juifs et les autres », Le Monde, 7 mai 1987
  4. « Les militants “purs et durs” face aux “notables” — Des lézardes dans le Front national », Le Monde, 1er octobre 1987
  5. « La visite de neuf députés français en Afrique du Sud — Les nouveaux ambassadeurs d’un pays où l’apartheid n’“existe plus” », Le Monde, 12 juillet 1987
  6. « La visite à Lyon de M. Franz Schönhuber, dirigeant d'extrême droite — “J'ai eu le passé normal de 90 % des Allemands” », Le Monde, 28 mars 1990
  7. « Pas de SS à Lyon ! », L'Humanité, 27 mars 1990.
  8. « Incident au conseil régional Rhône-Alpes », Le Monde, 5 juillet 1991
  9. « CORRESPONDANCE — Une lettre de Bruno Gollnisch », Le Monde, 16 février 1994
  10. « L'extrême droite mène campagne contre le projet de loi sur le racisme », Le Monde, 23 octobre 1996