Breguet Br.1050 Alizé

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Breguet Br.1050 Alizé Silhouette d'un avion
Rôle Avion de lutte anti-sous-marine
Statut {{{statut}}}
Constructeur Bréguet Aviation
Premier vol 5 octobre 1956
Mise en service 1961
Date de retrait septembre 2000
Investissement
Coût unitaire
Nombre construit 89
Motorisation
Moteur Rolls-Royce Dart RDa.21
Nombre 1
Type turbopropulseur
Puissance unitaire 1565 kW en vol, 1950 ch au décollage avec injection eau/méthanol + 230 kg/p de poussée
Dimensions
[[Image:{{{plan3vues}}}|275px|center]]
Envergure 15,60 m
Longueur 13,86 m
Hauteur 5 m
Surface alaire 36,0 m²
Masses
À vide 5 700 kg
Carburant {{{carburant}}}
Avec armement kg
Maximale 8 200 kg
Performances
Vitesse maximale (au niveau de la mer) 459 km/h (Mach ???)
Vitesse de décrochage km/h
Plafond 6 250 m
Vitesse ascensionnelle 421 m/min
Distance franchissable 1 850 km
Charge alaire 229 kg/m²
Rapport poids/poussée {{{poidspoussée}}}
Armement
Interne Torpilles ou charges de profondeur dans la soute interne
Externe Bombes, charges de profondeur, roquettes ou missiles sous les ailes
Avionique

Le Bréguet Aviation Br.1050 Alizé est un avion de lutte anti-sous-marine français, embarqué à bord de porte-avions. Il a été mis en service au début des années 1960 et construit à 89 exemplaires (dont 12 exportés en Inde) utilisés jusqu'en septembre 2000.

Sommaire

[modifier] Conception

Après l'abandon de l'avion d'attaque Breguet Br.960 Vultur, il fut décidé de concevoir un avion de lutte anti-sous-marine à partir de la même cellule, qui avait montré ses qualités. Le réacteur arrière du Vulture fut supprimé et remplacé par un radar escamotable, tandis qu'un turbopropulseur Rolls-Royce Dart était installé à l'avant. Le fuselage fut largement modifié, notamment pour permettre d'installer un troisième membre d'équipage, ainsi que les ailes qui reçurent des nacelles encastrées sur les bords d'attaque.

Le second prototype du Breguet Br.960 Vultur fut modifié comme démonstrateur de l'Alizé, afin de permettre de valider certains des choix qui avaient été effectués. Il conservait son moteur Armstrong-Siddeley Mamba mais n'avait plus de réacteur, le poste de pilotage était entièrement modifié, les nacelles installées sur les ailes et un radar fixe monté sous le fuselage. Ce fut cependant un piètre démonstrateur à cause de ses caractéristiques de vols très limitées et de son pilotage difficile.

Le premier des trois prototypes de l'Alizé fit son vol inaugural le 5 octobre 1956. Les premiers essais montrèrent de mauvaises qualités de vol qui nécessitèrent une longue période de modifications et de mise au point. Le troisième prototype disposait d'un moteur plus puissant, qui sera retenu pour la production en série. Les essais de catapultage et d'appontage furent d'abord réalisés à partir d'installations au sol (mai 1957) puis depuis un batiment anglais (le HMS Eagle) en 1958.

[modifier] Carrière

Les prototypes furent suivis par deux avions de pré-série, et le premier exemplaire de production livré en mars 1959. Entre temps, la commande initiale de 100 exemplaires avait été réduite à 75. Au total, 89 exemplaires de l'Alizé ont été construit entre 1957 et 1962, dont 12 destinés à l'Inde.

En France, les Alizés furent déployés sur les porte-avions Clemenceau et Foch, mais aussi à terre pour l'entraînement. L'Aéronavale a modernisé les Alizés à plusieurs reprises. Trente exemplaires furent modifiés en 1964-1965 pour recevoir le système de bouées sonores Jézebel et être capable de tirer une torpille Mk-43 et le missile anti-surface AS-12. Au début des années 1980, 28 appareils furent mis à jour au standard ALM (ALizé Modernisé) avecun nouveau radar Thomson-CSF Iguane (aussi utilisé sur l'avion de patrouille maritime Atlantique NG), un nouveau système de navigation OMEGA, un détecteur de radar ARAR 12 (Electronic Support Measure) et un système de traitement des données émises par les bouées acoustiques.

Un autre programme de modernisation au début des années 1990 dotèrent 27 appareils d'un nouveau système de leurre et d'une nouvelle avionique avec bus de données. Enfin, en 1996/1997, 15 avions furent dotés d'un système optronique infra-rouge secteur frontal Thomson-CSF TTD Chlio. Malgré ces améliorations, il était clair que les Alizés ne pouvaient plus faire face aux sous-marins nucléaires modernes et les avions furent relégués au rôle de patrouilleurs maritimes. A la fin de 1997, l'Aéronavale continuait à utiliser 24 exemplaires pour des patrouilles côtières, même s'ils étaient clairement en fin de carrière. Le dernier Alizé fut retiré du service en 2000 avec la mise à la retraite du Foch.

L'Inde a utilisé ses Alizés à partir de bases terrestres mais aussi depuis le porte-avions léger INS Vikrant. Le nombre d'exemplaires en service dans la marine indienne a commencé à diminuer durant les années 1980. L'avion fut relégué à des patrouilles depuis la terre à partir de 1987 et finalement retiré du service en 1991, pour être remplacé par des hélicoptères.

[modifier] Engagements

Les Alizés français effectuèrent de nombreuses missions de surveillance maritime au large du Liban dans les années 1980, puis dans le Golfe Persique durant l'Opération Salamandre. L'Alizé fut utilisé pendant les opérations de la Guerre du Kosovo avec l'OTAN au printemps 1999, à partir du porte-avions Foch.

Les Alizés indiens furent utilisés pour des missions de reconnaissance et de patrouille pendant l'opération de libération de Goa des portugais en décembre 1961. Ils furent aussi utilisés pour des missions de lutte anti-sous-marine pendant la Troisième Guerre indo-pakistanaise en 1971. Durant ce conflit, un Alizé fut abattu par un F-104 Starfighter de l'armée de l'air pakistanaise.

[modifier] Autres caractéristiques

Un Alizé avec ses ailes repliées
Un Alizé avec ses ailes repliées

Le Breguet Alizé est un avion conventionnel à ailes basses. Il a un radar dont l'antenne se rétracte dans le ventre de l'appareil. En temps normal, l'équipage comprend 3 personnes : un pilote (avant gauche), un navigateur (avant droit), un opérateur radar et des systèmes de détection (à l'arrière dans le sens inverse au vol). Un quatrième membre d'équipage peut être embarqué à l'arrière. Le train d'atterrissage est à configuration tricycle avec le train principal se rétractant vers l'avant dans les nacelles des ailes. Les jambes principales ont chacune 2 roues. La partie avant des nacelles contient les bouées acoustiques.

La soute interne peut contenir un réservoir supplémentaire de 500 litres portant l'autonomie à 4h45 (1268 km franchissables), une torpille guidée ou des charges de profondeur. Les points d'attache sous les ailes peuvent eux aussi accueillir des charges de profondeur, mais aussi des bombes, des roquettes ou des missiles. Une configuration typique inclut des nacelles de roquettes de 68 mm ou des missiles anti-navires filoguidés AS.12.

[modifier] Utilisateurs

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Breguet Br.1050 Alizé.

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Prototypes de l'aviation française (1945-1960), Jean-Claude Fayer, éd. E.T.A.I, (ISBN 2-7268-8608-6)


Développement lié

Aéronefs comparables