Bernard Palissy

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Bernard Palissy
Bernard Palissy

Bernard Palissy, né à Lacapelle-Biron en 1510 et mort à Paris en 1589 ou 1590, est tour à tour, potier, émailleur, peintre, verrier, écrivain et savant français. Il appartient à l'École française de la Renaissance.

Sommaire

[modifier] Bernard Palissy, l'homme

  • Issu d'une famille modeste, autodidacte, il se vantait de ne parler « ni grec, ni latin ».
  • En 1559, l'édit contre les protestants, signé à Écouen par Henri II, (auquel Palissy avait offert, auparavant, de nombreuses œuvres) le mena en prison, d'où il ne serait sorti que pour marcher au supplice, si le connétable de Montmorency, son protecteur, n'eût promptement présenté un placet à la reine-mère, qui obtint du roi l'ordre de lui rendre la liberté.
  • En 1572, protégé donc de Catherine de Médicis, il ne survivra à la Saint-Barthélemy, qu'en se réfugiant à Sedan.
  • En 1586, arrêté comme huguenot, sur ordre de la Ligue ; il est condamné à mort, peine qui sera commuée en prison à vie.
  • Emprisonné d'abord à la Conciergerie, il mourut à la Bastille de Paris, en l'an 1589 (ou 1590 ?) « de faim, de froid et de mauvais traitements »… Dur, pour un homme de 80 ans !
  • Il est marié et père de deux enfants

[modifier] Bernard Palissy, l'artiste

  • Ce polémiste, autodidacte, céramiste, potier, écrivain apprendra la technique de cuisson des glaçures à partir de 1530. De 1536 à 1556, il consacrera vingt ans de sa vie à découvrir le secret des émaux. Qui ne connaît l'histoire de Palissy ruiné, brûlant ses derniers meubles pour y parvenir ?
  • En résumé, c'est en voyant une coupe de terre émaillée, d'un superbe blanc, qu'il décide de se lancer dans les émaux. Il va alors s'acharner à percer le secret de la composition de l'émail blanc qui, dit-on, est la source des couleurs. C'est en 1555, après une vingtaine d'années d'épreuves physiques et morales qu'il peut couvrir les poteries d'un émail jaspé : le seul qui fasse le vrai mérite de ses ouvrages de terre. Il produit alors un certain nombre de vases, statuettes, bassins, plats, ustensiles divers qu'il appelle du nom collectif de rustiques figulines qui feront sa renommée et auxquelles son nom est associé.

[modifier] Œuvres

Grande production de faïences émaillées avec des décors de : « plantes, fruits, petits animaux… »

  • Déjà « peintre sur verre et faïence » de métier, il composera également des vitraux.

[modifier] Œuvres visibles au Musée du Louvre

[modifier] Vaisselles
  • Bassin « rustique » orné d'un médaillon représentant Diane et Callisto et Proserpine et Pluton. Atelier de Bernard Palissy (1560 env.)
  • Récipient : L'enfance de Bacchus (1580 env.).
  • Le Christ lavant les pieds de Simon Pierre (1580 env.).

[modifier] Sculptures (de 1580 env.)
  • Porte-lumière représentant un jeune homme en buste.
  • Porte-lumière en forme de chimère.

[modifier] Bernard Palissy, homme de science

Tout au long de ces persécutions, il subsistera grâce à son activité d'arpenteur-géomètre. Il effectuera notamment le relevé des marais salants de Saintonge en 1543.

[modifier] Œuvres

  • En 1562 : Architecture et ordonnance de la grotte rustique de Monseigneur le duc de Montmorency. Il est probable que cette grotte, ébauchée, ne fut jamais terminée.
  • En 1580, Discours admirable de la nature des eaux et fontaines tant naturelles qu'artificielles, publié à Paris. Ce mémoire sera reconnu comme pertinent quant au cycle de l'eau et de l'alimentation des sources par les pluies.
  • Dans L’Art de terre, il consigne sa longue lutte pour la fabrication d'un émail français (les Italiens maîtrisant déjà parfaitement ce savoir-faire) sans pourtant ne dévoiler rien de sa technique…
  • Il travaillera également au rôle des sels minéraux dans la vie végétale et à l'étude des coquilles fossiles (plusieurs ouvrages sur les fossiles).

[modifier] Bernard Palissy, et la postérité

Sa vie géniale et tumultueuse est à l'origine d'un véritable « mythe palisséen ». Les Lumières et les révolutionnaires verront en lui le type même « du génie persécuté par l'Église ».

Si Palissy est mentionné dans de nombreux documents du XVIe siècle, aucun de ses confrères, scientifiques et artisans, n'a formulé un quelquonque avis sur son travail. Pourtant, sa légende naît presque dès sa disparition. Celle-ci est dramatisée par des chroniqueurs contemporains aussi éminents qu'Agrippa d'Aubigné 1552/ 1630.

Au XVIIe siècle, Palissy est connu comme le « paysan du Saintonge » et ses connaissances en hydrologie ou en agriculture semblent surpasser celles des savants de l'époque. Cependant ses écrits sont censurés, et il faut attendre le XVIIIe pour les voir réédités. Actuellement, plusieurs rééditions sont en cours de publication.

Loin de faiblir, cet engouement ira en augmentant. Ainsi, en 1777, Barthélemy Faujas de Saint-Fond, 1741/ 1819, géologue et vulcanologue français, publia : les « Œuvres de Bernard Palissy, revues sur les exemplaires de la Bibliothèque du Roi ».

Le XIXe siècle donne à Palissy, une dimension imposante et amorce même la naissance d’un véritable culte. Son art connut un prodigieux regain d’intérêt à travers ses imitateurs (Charles Avisseau à Tours, Georges Pull à Paris, Alfred Renoleau à Angoulême …) et par l’intérêt des grands collectionneurs. Le moindre fragment de poterie vernissée retrouvée quelque part en France lui est aussitôt attribuée.

Tout ceci sera à l’origine d’attributions abusives que la critique moderne remet aujourd'hui en cause. Aussi tous les objets appartenant à l’atelier parisien de Palissy ont-ils été déposés en 1987 au Musée national de la Renaissance, au château d'Écouen, afin qu’un inventaire complet en soit établi avant leur présentation au public dans une des salles du château.

Au XXe siècle, le « style Palissy » s’adapte même, à partir de 1920, aux tendances contemporaines: Art nouveau et Arts déco.

Aujourd'hui, plusieurs établissements scolaires portent son nom, comme un lycée d'enseignement général et technologique à Agen, dans le Lot-et-Garonne, près de sa ville natale, ou à Saintes, où il a longtemps vécu.

[modifier] Musées

[modifier] Bibliographie

[modifier] Bibliographie ancienne

  • Agrippa d'Aubigné, « Histoire universelle ». 1616.
  • Smiles (Samuel), « Self-Help », London, 1859.
  • Fillon (B.), « L’art de terre chez les Poitevins ». Niort, 1864.
  • Palissy (B.), « Discours admirables ». rééd. 1961.

[modifier] Bibliographie moderne

  • Amico (L.), « A la recherche du paradis terrestre - Bernard Palissy et ses continuateurs. » Paris, 1996.
  • Ballot (M-J.), « La céramique française au musée du Louvre : Bernard Palissy et les fabriques du XVIe siècle ». Paris, 1924.
  • Gibbon (A.), « Céramiques de Bernard Palissy ». 1986.
  • Latier (M.), « Faïences et faïenciers d’Angoulême de 1748 à 1914 », Bordeaux, 1971.
  • Lecoq (M.), «Le Jardin de la Sagesse de Bernard Palissy », in : Histoire des jardins, de la Renaissance à nos jours, Paris (Milan), Flammarion (Electra), 2002 (1990), pages 65-73
  • Thauré (M.) (1995). Bernard Palissy. Le savant derrière le mythe. in Aventures scientifiques. Savants en Poitou-Charentes du XVIe au XXe siècle (DHOMBRES J., dir.), Les éditions de l’Actualité Poitou-Charentes (Poitiers) : 160-171. (ISBN 2-911320-00-X)

[modifier] Catalogues d’exposition

  • Bernard Palissy, « Mythe et réalité », Catalogue d’exposition, 1990.
  • "Une orfèvrerie de la terre, Bernard Palissy et la céramique de Saint-Porchaire". Musée National de la Renaissance, Château d’Écouen, 24 septembre 1997 - 12 janvier 1998.

[modifier] Liens externes