Art ottonien

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La Slavonie, la Germanie, les Gaules et Rome rendent hommage à Otton III, Évangéliaire d'Otton III, Reichenau, fin Xe siècle.
La Slavonie, la Germanie, les Gaules et Rome rendent hommage à Otton III, Évangéliaire d'Otton III, Reichenau, fin Xe siècle.

L'art ottonien désigne les réalisations artistiques de la Germanie et du Saint-Empire sont les Ottoniens. De même que l'architecture ottonienne, il constitue une des manifestations de la « renaissance ottonienne » (Xe siècle et début du XIe siècle). Le style persiste cependant au-delà, sous les Franconiens, et participe notamment à l'essor de l'art roman, de même que différentes formes artistiques préromanes.

Sommaire

[modifier] Contexte

Après le déclin de l'Empire carolingien, les Ottoniens réaniment l'idée de l'Empire (renovatio imperii) et entraînent un mouvement de réforme de l'Église, et une période de grande activité culturelle et de ferveur artistique. C'est dans cette atmosphère que sont créés des chefs-d'œuvre combinant traditions et influences issues de l'Antiquité tardive, de la période carolingienne et la sphère byzantine.

Icône de détail Article détaillé : Renaissance ottonienne.

[modifier] Enjeux idéologiques

L'art ottonien reflète souvent le désir de la dynastie de voir établir un lien visible avec les dirigeants chrétiens de la fin de l'Antiquité, comme Constantin, Théodoric, et Justinien, ainsi que vers les Carolingiens, en particulier Charlemagne. Cet objectif se manifeste de diverses manières. Par exemple, tout au long de l'histoire iconographique impériale, les représentations des Ottoniens incluent régulièrement des éléments incarnant les provinces, ou représentent l'armée et l'Église accompagnant l'empereur.

Il est instructif de comparer, par exemple, les portraits byzantins anciens représentant Justinien sur l'ivoire Barberini avec le portrait d'Otton III dans son évangéliaire[1]. De plus, le pillage des structures romaines antiques à Rome et Ravenne, et leur intégration dans les bâtiments ottoniens, est un moyen destiné à rappeler au spectateur le lignage impérial. C'est clairement l'intention d'Otton Ier quand il enlève du Palais de Théodoric à Ravenne des colonnes, dont certaines de porphyre, et d'autres matériaux de construction, afin de les réutiliser dans la nouvelle cathédrale de Magdebourg.

[modifier] Productions

Les monastères ottoniens produisent quelques-uns des plus beaux manuscrits enluminés du Moyen Âge. Pour cette formes d'art majeure de l'époque, les monastères reçoivent directement l'aide des empereurs et des évêques, et regroupent dans leurs ateliers les meilleurs instruments et les meilleurs talents.

Parmi les peintres les plus connu, on trouve celui qu'on appelle le « maître du Registrum Gregorii » (ou parfois « Maître Grégoire »), qui travaille surtout à Trèves dans les années 970 et 980. On lui doit plusieurs miniatures célèbres du Codex Egberti, lectionnaire de l'Évangile réalisé pour l'archevêque Egbert de Trèves, et datant probablement des années 980.

Toutefois, la majorité des cinquante et une images de ce livre a été réalisé par deux moines du monastère de Reichenau. Elles forment un vaste cycle illustrant les événements de la vie du Christ, premier du genre dans un manuscrit, dans l'Occident médiéval. Par la suite, le scriptorium de Reichenau se spécialise dans l'illustration de l'Évangile pour les livres liturgiques, et répond en particulier à des commandes impériales, comme pour l'évangile d'Otton III (vers 1000) et le péricope d'Henri II[2] (vers 10011024).

Croix d'Otton et Mathilde, Trésor de la cathédrale d'Essen.

Parmi les autres scriptoria monastiques ou épiscopaux importants qui fleurissent au cours de la période ottonienne on trouve ceux de Corvey, d'Hildesheim, de Ratisbonne, d'Echternach, et de Cologne.

En outre, la période ottonienne produit de nombreuses sculptures de petite taille très fines et en métaux précieux et en ivoire - généralement ornées de pierres précieuses, d'émaux, de cristaux, et de camées.

[modifier] Références

[modifier] Notes

  1. Bayerische Nationalbibl. Clm. 4453
  2. Munich, Bayerische Nationalbibl. Clm. 4452

[modifier] Bibliographie


Autres langues