Ariège (rivière)

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Ariège
Longueur 163,5 km
Débit moyen 76,4 m3.s-1
mesurés à Pinsaguel
Surface du bassin 4 120 km2
Se jette dans Garonne
Bassin collecteur Garonne
Pays France
(dpt : Ariège & Haute-Garonne)
Cours d’eau - Hydrologie

L'Ariège (en occitan Arièja) est une rivière du sud de la France. Elle prend sa source dans les Pyrénées à 2400 m d'altitude dans le cirque de Font-Nègre, à la frontière entre l'Andorre et le département des Pyrénées-Orientales (66), et se jette dans la Garonne au sud de Toulouse, à la hauteur de Portet sur Garonne, dans le département de la Haute-Garonne (31).

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Un parcours montagnard

L'Ariège prend sa source au lac Noir, dans le cirque de Font Nègre, aux environs du Pas de la Case et du port d'Envalira, un des plus hauts cols des Pyrénées (2400 m). Coulant d'abord vers le Nord-Est dans une vallée étroite et souvent en gorges profondes, elle arrive à Ax-les-Thermes, où son parcours s'oriente au Nord-Ouest en même temps qu'elle reçoit sur sa rive droite les eaux de l'Oriège et de la Lauze, 2 torrents descendus comme elle de la crête frontière et qui doublent son débit, lequel atteint alors environ 10 m³/s.

À l'aval d'Ax et jusqu'à Tarascon-sur-Ariège, la vallée s'élargit un peu et prend la forme d'une auge glacière à fond plat orientée Sud-Est/Nord-Ouest et calée entre les massifs frontaliers du Rulle et du Montcalm (3077 m) au SO et le massif de Tabe (2368 m) au Nord-Est.

Dans ce tronçon, l'Ariège coule presque sur le bord Est de son bassin versant. Ainsi, alors que ses affluents de rive droite ne sont que de petits torrents descendus des flancs abrupts du massif de Tabe, ceux de la rive gauche sont plus puissants et comptent parmi eux 3 artères majeures, collectant la fonte des neiges des hauts sommets et augmentant considérablement le débit de l'Ariège. Ce sont d'amont en aval, le Najar, l'Aston et le Vicdessos. Ce dernier rejoint l'Ariège à Tarascon-sur-Ariège et est l'affluent montagnard le plus important.

Juste après la confluence, le débit de l'Ariège atteint alors environ 35 m³/s et le cours prend son orientation définitive au Nord. Dans le même temps la vallée se resserre alors que l'Ariège, rejoint par le Saurat et la Courbière sur sa rive gauche et l'Arnave sur sa rive droite pénètre dans la retenue du barrage de Garrabet puis passe sous le pont du Diable.

Au delà, la rivière reçoit encore le Scios sur sa rive droite avant d'arriver à Foix, préfecture de l'Ariège célèbre pour son château comtal au pied duquel elle rencontre en rive gauche son dernier affluent montagnard: l'Arget. Au terme de son parcours montagnard, l'Ariège roule alors autour de 45 m³, pour un bassin d'environ 1500 km² ce qui représente un drainage important (30 l/s/km²).

[modifier] Un parcours de plaine

Après les cluses de Foix et de Saint-Jean-de-Verges à travers le Plantaurel, commence la plaine de Basse Ariège où la rivière traverse les villes de Varilhes, Pamiers et Saverdun. Au delà, elle quitte le département de l'Ariège et rentre dans la Haute-Garonne juste avant de renconter l'Hers-Vif sur sa rive droite en amont de Cintegabelle.

Alors que l'Ariège n'avait rencontré depuis Foix d'autres affluents que des ruisseaux temporaires (Estrique, Crieu…) qui n'avaient que peu augmenté son débit, elle reçoit avec l'Hers-Vif la plus grosse contribution qui lui aura été versée: 15 m³ en moyenne, ce qui porte son débit à 63 m³/s. Outre cette augmentation notable du module, l'Hers-Vif modifie le régime de l'Ariège. En effet, bien que ses sources se trouvent vers 2000 m d'altitude dans le massif de Tabe (2368 m), l'Hers présente un régime pluvial avec des hautes eaux d'hiver et de début de printemps (de décembre à avril ou mai), alors que l'Ariège a un régime nival avec des hautes eaux d'avril à juillet à la fonte des neiges mais des débits plus faibles au cœur de l'hiver (rétention nivale). La combinaison de ces 2 régimes complémentaires confère à l'Ariège un débit plus régulier et abondant une grande partie de l'année.

Cependant les étiages généralement faibles de l'Hers peuvent se répercuter sur l'Ariège et accentuer les déficits en période sécheresse, ce à quoi remédient le soutien d'étiage à partir des réserves de Montbel (Hers) et des barrages de montagne (Ariège).

Après Cintegabelle, l'Ariège traverse encore Auterive et Venerque, reçoit la Lèze, son dernier affluent notable (2 m³/s) en rive gauche, et se jette dans la Garonne (rive droite) en face de Portet sur Garonne, à 8 kilomètres en amont de Toulouse. La contribution de l'Ariège (plus ou moins 75 m³) permet à la Garonne de devenir un véritable fleuve et d'atteindre un débit moyen de 200 m³/s à Toulouse.

[modifier] Départements et principales villes traversés

[modifier] Principaux affluents

[modifier] Hydrologie

Le débit de l'Ariège a été observé pendant une période de 30 ans (1911-1940), à Pinsaguel, localité du département de la Haute-Garonne, située près de son confluent avec la Garonne [1]. La surface ainsi étudiée est de 4 120 km², c'est-à-dire plus ou moins la totalité du bassin versant de la rivière.

Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Pinsaguel est de 76,4 m³ par seconde.

L'Ariège présente des fluctuations saisonnières de débit typiques des grandes rivières de haute montagne. Les hautes eaux se déroulent au printemps et poussent le débit mensuel moyen à des niveaux situés entre 113 et 156 m³ par seconde, d'avril à juin inclus, et sont liées avant tout à la fonte des neiges. Dès le mois de juillet, le débit diminue rapidement (65,6 m³ par seconde) pour aboutir à la période des basses eaux. Celles-ci ont lieu en été et en automne, de fin juillet à fin octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 28,6 m³ au mois de septembre, ce qui reste d'ailleurs très consistant.

Le VCN3 peut chuter jusque 15 m³ par seconde, en cas de période quinquennale sèche, ce qui est encore très satisfaisant et très loin d'être sévère (voir note [2] ).

D'autre part les crues peuvent être extrêmement importantes. La série des QIX n'a pas été calculée, mais la série des QJ l'a bien été. Les QJ 2 et QJ 5, ou débits journaliers calculés de crue biennale et quinquennale, valent respectivement 550 et 760 m³ par seconde. Le QJ 10 ou débit calculé de crue décennale est de 900 m³ par seconde, le QJ 20 de 1 000 m³, tandis que le QJ 50 se monte à pas moins de 1 200 m³ par seconde (voir note [3] ).

Le débit journalier maximal enregistré à Pinsaguel durant cette période de 30 ans, a été de 1 030 m³ par seconde le 6 février 1919. En comparant ce chiffre aux valeurs des différents QJ de la rivière, il apparaît que cette crue était d'ordre vicennal et donc destinée à se répéter tous les 20 ans en moyenne.

La lame d'eau écoulée dans le bassin de l'Ariège est de 586 millimètres annuellement, ce qui est élevé, largement supérieur à la moyenne d'ensemble de la France (320 millimètres), et supérieur aussi à l'ensemble du bassin du versant de la Garonne (384 millimètres au Mas d'Agenais). Le débit spécifique (ou Qsp) atteint dès lors le chiffre élevé de 18,6 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

[modifier] Activités touristiques

[modifier] Notes et références

  1. Banque Hydro - Station O1882510 - L'Ariège à Pinsaguel (option Synthèse) (ne pas cocher la case "Station en service")
  2. Le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
  3. La série des QIX se propose de calculer les périodes de retour pour les débits instantanés de crue.
    Le QIX 20 ou débit instantané calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QIX 50, c'est-à-dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux et cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.
    La série des QJ se propose quant à elle de calculer les périodes de retour pour les débits journaliers de crue.
    Le QJ 20 ou débit journalier calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit journalier calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QJ 50, c'est-à-dire la valeur du débit journalier calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QJ 2 et le QJ 5 sont les débits journaliers calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux et cinq ans.

[modifier] Annexes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes



Affluents de la Garonne
Rive gauche : Pique - Ourse - Neste - Noue - Louge - Touch - l'Aussonnelle - Save - Gimone - Sère - Arrats - Auroue - Gers - Auvignon - Baïse - Ourbise - Avance - Beuve - Ciron - Gat mort - Eau Bourde - Devèze - Jalle de Blanquefort
Rive droite : Ger - Salat - Volp - Arize - Ariège - Maltemps - Hers-Mort - Tarn - Barguelonne - Séoune - Masse de Prayssas - Lot - Dropt - Dordogne - Livenne
Voir aussi : Estuaire de la Gironde
   Frontière franco-andorrane   
Direction Atlantique
Riu de la Palomera
Ariège (rivière) Direction Méditerranée
Pas de la Case