Hers-Vif

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Hers-Vif
L'Hers-Vif à Bélesta (Ariège)
Longueur 130 km
Débit moyen 15,7 m3.s-1
mesurés à Mazères
Surface du bassin 1 350 km2
Régime nival (en amont)
pluvial (à la confluence de l'Ariège)
Se jette dans l'Ariège à Cintegabelle (Haute-Garonne)
Bassin collecteur Garonne
Pays France (Ariège, Aude, Haute-Garonne)
Cours d’eau - Hydrologie

L'Hers est le nom de deux rivières du Sud-Ouest de la France, l’Hers-Vif et l’Hers-Mort.

Sommaire

[modifier] L'Hers-Vif

L'Hers-Vif (ou Grand Hers ou Hers) est l'affluent le plus important de l'Ariège dans laquelle il se jette en rive droite à Cintegabelle (Haute-Garonne).

[modifier] Géographie : Le cours de l'Hers

[modifier] L'Hers Pyrénéen (ou Hers amont)

La source de l'Hers-Vif se trouve près du col du Chioula en Ariège, dans les Pyrénées, à une altitude d'environ 1500 mètres et se nomme « Font de l'Hers » ou encore « Font du Drazet » .
Descendant dans la hêtraie puis dans les prés de fauche vers 1200 mètres d'altitude, les premiers villages que rencontre l'Hers sont Prades et Comus. À la sortie de Comus, le torrent s'encaisse et se perd dans les profondes et étroites gorges de La Frau avant de renaître en partie à la sortie de ces gorges sous formes de plusieurs résurgences, dont l'exutoire saisonnier de la fontaine de l'Esqueille. Ayant reçu le renfort de quelques ruisseaux, notamment le ruisseau de Malard au niveau du moulin de l'Espine, l'Hers arrive à Fougax et Barrineuf 5 kilomètres plus loin. Là, il reçoit en rive gauche son premier affluent notable : le Lasset, torrent fougueux descendu du cirque lové entre les pics du Soularac (2368 m) et du Saint Barthélémy (2348 m). Cette origine élevée confère au Lasset un débit presque double de celui de l'Hers à leur confluent. De ruisseau, l'Hers devient alors une véritable petite rivière.
Celle-ci continue alors vers le Nord-Est et reçoit, en rive droite, les apports abondants de la fontaine intermittente de Fontestorbes. Cette énorme résurgence, l'une des plus importantes de France, restitue à l'Hers les eaux perdues dans la traversée des gorges de La Frau et y rajoute celles des précipitations tombées sur le plateau de Sault. Transformée et d'une ampleur encore augmentée par cet apport d'eau important, la rivière passe à Bélesta, puis traverse le Plantaurel par deux cluses et un tracé en baïonnette : est-ouest de Bélesta à l'Aiguillon, sud-nord dans la traversée du Plantaurel. À l'issue de la deuxième cluse du Plantaurel, au niveau du village du Peyrat, l'Hers-Vif quitte définitivement les Pyrénées.
Dans toute cette partie pyrénéenne de son cours, l'Hers se présente comme une rivière torrentielle aux eaux claires et rapides bondissant dans un lit caillouteux. En 35 kilomètres soit 1/4 de son parcours total, le cours d'eau aura dévalé de 1500 à 410 mètres d'altitude soit les 5/6 de son dénivelé total. Le confluent avec l'Ariège se trouvant à 200 mètres d'altitude, l'Hers ne descend que de 210 mètres dans les 100 derniers kilomètres de son parcours. La pente est donc beaucoup plus faible à l'aval du Peyrat. Mais la décroissance est progressive, comme le passage du torrent pyrénéen à la rivière de plaine aux eaux plus lentes.
La suite du parcours de l'Hers peut donc être divisée en 2 : la traversée du Piémont Pyrénéen (ou Hers Moyen) et la basse vallée.

[modifier] La traversée du piémont pyrénéen

Après Le Peyrat, l'Hers-Vif passe ensuite Sainte-Colombe-sur-l'Hers, reçoit le Riveillou en rive droite au Moulin de l'Evêque et arrive à Chalabre, capitale du Kerkorb, où il reçoit successivement le Blau puis le Chalabreil en rive droite. Dans un paysage assez charmant de collines rurales, mêlant cultures, prés et bois au milieu desquels serpente le ruban de la rivière, s'égrainent ensuite les villages de Camon, Lagarde où l'Hers reçoit à gauche les eaux du Touyre et enfin Roumengoux et Moulin-Neuf où arrive à droite l'Ambronne. À ce niveau, le tracé sinueux mais jusqu'ici globalement dirigé nord-nord-est marque un coude vers l'ouest, alors que la vallée restée assez étroite (moins d'un km de large) s'élargit considérablement à l'approche de Mirepoix. Lorsqu'il parvient au pont de pierre de cette ville, peut être bientôt classé monument historique, l'Hers, qui s'est progressivement assagi, a alors acquis sa physionomie définitive, qu'il conservera désormais jusqu'au confluent avec l'Ariège.

[modifier] La basse vallée

La cité médiévale de Mirepoix marque ainsi l'entrée dans la basse vallée qui constitue un prolongement de la plaine de la basse Ariège. Jusqu'à son confluent, l'Hers longe les collines de la Piège puis du Terrefort, situées sur sa rive droite et qui constituent les rebords Sud et Ouest du Lauragais. La rive droite est ainsi assez abrupte car le cours d'eau est collé au coteau. La plupart des villages se trouvent d'ailleurs de ce côté de la rivière afin d'éviter les inondations. Au contraire, la rive gauche est plus plane, en partie inondable, et supporte les cultures de maïs et de tournesol irriguées à partir des eaux de la rivière dont le débit estival est renforcé depuis fin 1984 par le barrage de Montbel. Les champs laissent néanmoins la place à une végétation rivulaire fournie aux abords relativement préservés de la rivière (le cours aval de l'Hers est d'ailleurs inclus dans la liste des sites Natura 2000).

C'est dans ce décors que l'Hers recueille les eaux du Douctouyre en rive gauche, juste avant de voir son tracé s'incurver de nouveau vers le Nord-Ouest, parallèlement à celui de l'Ariège mais à une dizaine de kilomètres à l'Est. L'Hers reçoit alors la Vixiège en rive droite, traverse Mazères, Calmont et se jette dans l'Ariège en rive droite à quelques kilomètres en amont de Cintegabelle.

[modifier] Hydrologie

Le Touyre et le Lasset venus du massif de Tabe (2368 m), ainsi que la fontaine de Fontestorbes issue du plateau karstique du pays de Sault, ont un régime nivo-pluvial (maximum d'avril-mai à la fonte des neiges) qui se retrouve sur le cours amont de l'Hers, au Peyrat pour un débit moyen de 4,2 m³/s.

Vers l'aval et par suite des apports des affluents venant des collines du Lauragais et du piémont pyrénéen (Blau, Douctouyre, Ambronne et Vixiège), le régime devient pluvio-nival avec 2 maximums équilibrés : un maximum principal de février traduisant l'influence des pluies de saison froide sur la plaine et les collines, et un maximum secondaire en avril du à la fonte des neiges dans les Pyrénées.

Le débit moyen (module) passe de 4,2 m³/s pour 190 km² de bassin au Peyrat, à la sortie des Pyrénées, à 7,8 m³/s pour 665 km² à Roumengoux, juste en amont de Mirepoix, et se situe aux alentours de 15 m³/s pour 1.350 km² au niveau de la confluence avec l'Ariège. L'Hers fournit ainsi environ un quart du débit total versé par l'Ariège à la Garonne (65 m³/s).

Le trait principal du régime de l'Hers est son irrégularité, surtout en aval du Peyrat, la partie pyrénéenne bénéficiant d'un débit plus régulier car pondéré par les réserves karstiques alimentant la fontaine de Fontestorbes et soutenu par une pluviosité plus importante et régulière sur les montagnes.

Ainsi, le débit naturel est assez faible en période estivale (3 m³/s en moyenne en août au confluent de l'Ariège). Il est alors fourni à 80% par le Touyre et la portion pyrénéenne du cours de l'Hers en amont du Peyrat. A contrario, les crues sont importantes (voir plus bas).

[modifier] Les crues

Si ses étiages sont moins accusés et son régime sensiblement modifié à l'aval du Peyrat depuis la mise en service de Montbel en 1984, les crues de l'Hers sont en revanche peu affectées.

Il ne faut en effet pas se fier à son aspect la plupart du temps bien calme et gentillet, car l'Hers Vif est peut être bien l'une des rivières les plus redoutables (et redoutée !) du département de l'Ariège voire du bassin de la Garonne en amont de Toulouse. Ses inondations sont extrêmement puissantes et colossales. Pour preuve, celle survenue le 16 juin 1289 et renforcée par la vidange brutale d'un lac naturel, situé sur le cours de son affluent le Blau dans la cuvette de Puivert (Aude), a entièrement détruit la ville de Mirepoix !

En outre, par comparaison, ses crues sont d'une ampleur beaucoup plus importante que celles de l'Ariège avant le confluent. En effet, l'Hers-Vif présente très souvent un débit de crue largement supérieur et à période de retour égale, ses crues sont plus fortes que celles de l'Ariège. Ceci est vraiment remarquable si l'on sait qu'à leur jonction, le bassin versant de l'Ariège est plus étendu de moitié (environ 2 000 km² contre 1 350 km²) et que son module vaut environ 45 à 50 m³/s, soit 3 fois celui de l'Hers.

Ces crues surviennent généralement en hiver et au printemps. Elles sont provoquées par des pluies diluviennes généralisées à tout le bassin et atteignent leur maximum de gravité lorsque la pluie accompagnée d'un redoux provoque ou amplifie la fonte des neiges sur les Pyrénées. Quelques épisodes, généralement intenses peuvent également survenir en automne ou en hiver à l'occasion d'averses méditerranéennes extensives (ie. s'étendant plus loin que d'ordinaire, les pluies méditerranéennes « classiques » ne concernant pas le bassin de l'Hers) comme en septembre 1963, janvier 1981 ou décembre 1996.

[modifier] Quelques crues remarquables

  • 16 juin 1289 : Vraisemblablement une crue classique de printemps qui aurait sans doute dû passer inaperçue, si elle n'avait pas provoqué la rupture du barrage naturel qui retenait un lac dans la cuvette de Puivert (Aude) sur le cours du Blau. Cette rupture, sans doute favorisée par quelque action humaine visant à abaisser le niveau du lac pour gagner des terres cultivables, a provoqué une vague destructrice vers l'aval, qui a rejoint le cours de l'Hers au niveau de Chalabre (Aude), et qui a entièrement détruit la cité de Mirepoix, érigée en position basse sur la rive droite de l'Hers à l'époque romaine. Suite à cette catastrophe, la ville a été rebâtie sur une terrasse insubmersible en face, sur la rive gauche de la rivière, par Guy de Lévis, suivant son plan et sa physionomie actuels. Elle conserve d'ailleurs une très belle place à couverts datant de cette époque.
  • 24 juin 1802 : « l'aygat de la san jan 1802 » La crue, provoquée par un orage d'une extrême violence sur le massif de Tabe, le plateau de Sault et la haute vallée de l'Hers jusqu'à Bélesta, dévaste le village de Bélesta (de l'eau jusqu'au premier étage des maisons du centre du village les plus proches de la rivière !). L'Hers en furie charrie alors des arbres entiers avec leur racines et l'eau est tellement haute que ces derniers franchissent le parapet du pont de pierre sans y toucher. Le parapet en question finit néanmoins par céder sous la pression de l'eau mais le pont résiste, ce qui n'est pas le cas des autres ponts ou chaussées construits sur la rivière.
  • 23 juin 1875 : la plus forte crue connue sur l'ensemble du cours avec une cote de 4,45 m au pont de Mirepoix (6,50 m au dessus de l'étiage !) et un débit de pointe estimé à plus de 1500 m³/s à Mazères. L'Hers fournit alors plus de la moitié de sa crue à l'Ariège et 1/5 environ de celle de la Garonne à Toulouse ! La vallée est submergée des Pyrénées à l'Ariège. De nombreux ponts n'y résistent pas, dont celui de Mazères, ou encore le pont Rouge de Lavelanet sur le Touyre.
  • Octobre 1897 : Importante crue de l'Hers, 3e crue connue à Mirepoix avec 2,70 m
  • 6 février 1919 : Une des plus grosses crues du XXe siècle après celles de 1974, 1977 1981 et 1952 : autour de 600 m3/s à Mazères le 6 février.
  • 12 décembre 1940 : Grosse crue de l'Hers, 500 m³/s à Mazères.
  • 2 février 1952 : Comme l'ensemble des rivières du bassin de la Garonne en amont de Toulouse, l'Hers connaît une crue très importante, la 2e plus importante relevée à Mirepoix après celle de 1875 avec 3,65 m.
  • 13 septembre 1963 : Crue d'origine méditerranéenne, aussi soudaine que violente sur l'ensemble du cours, de loin la plus forte connue sur le cours supérieur sur les 50 dernières années : la côte maximale a atteint 3,55 m au Peyrat, soit 88 cm de plus que la crue du 1er décembre 1996, la suivante au classement. Sur cette même station, le débit de pointe, lui, n'est pas connu mais vu les valeurs atteintes pour d'autres crues et les cotes correspondantes, il a sans doute largement dépassé les 200 m³/s !
  • 21 et 22 mars 1974 : Troisième plus forte crue connue sur la période 1966-2005 à Mazères après celles de 1977 et 1981 avec un débit de pointe de 660 m³/s. Sur la même période, elle se classe quatrième à Mirepoix derrière celle de 1981, 1977 et 1991, mais seulement 7e au classement général avec une cote atteignant 1,85 mètres au pont de pierre, soit 4 mètres au-dessus de l'étiage ! Il s'agit d'une crue de printemps typique, l'averse étant généralisée à tout le bassin. Tous les affluents connaissent des débits puissants, notamment ceux de la partie centrale et orientale du bassin (Douctouyre, Touyre, Ambronne et Blau) Pour le Blau à Chalabre, la crue est même la plus forte enregistrée depuis 1961, à égalité avec celle de décembre 1996. Sur ce cours d'eau, le débit atteint alors 55,5 m³/s en moyenne journalière le 21 mars (56 fois son module !)
  • 19 mai 1977 : 3e plus forte crue connue du XXe siècle sur le cours aval avec 1070 m³/s à Mazères, et 2,2 m au pont de Mirepoix. Plus forte crue connue du Touyre qui atteint 164 m³/s en pointe au confluent et inonde un lotissement à Villeneuve d'Olmes. Troisième plus forte crue connue au Peyrat et à Bélesta, où l'eau passe par dessus le tablier du pont de l'Église.
  • 16 janvier 1981 : Crue d'hiver généralisée, d'origine méditerranéenne la 2e plus importante connue en aval au XXe siècle avec une pointe à 1100 m³/s à Mazères et une cote maximale de 2,24 m au pont de Mirepoix. L'Hers apporte alors 5 fois plus d'eau que l'Ariège au confluent et fournit à lui seul près de la moitié de la crue de la Garonne à Toulouse et encore environ 1/4 à Bordeaux ! Grosses inondations un peu partout dans la vallée et sur les affluents, notamment entre Lavelanet et Laroque d'Olmes où le Touyre déborde largement, ou encore dans la vallée du Douctouyre qui connaît sa plus forte crue connue depuis 1968 avec un débit de pointe de 108 m³/s à Vira.
  • 8 mai 1985 : Forte crue de l'Hers moyen (du Peyrat à Mirepoix). Plus forte crue connue de l'Ambronne à Caudeval avec une pointe à 35 m³/s, soit près de 100 fois le module.
  • 9 mai 1991 : Forte crue à l'amont (100 m³/s au Peyrat, 5e plus forte crue connue) et vers Mirepoix (1,88 m au pont, troisième crue enregistrée depuis 50 ans). Inondations sur les communes de Camon et Teilhet. La crue est plus faible comparativement en aval (500 m³/s à Mazères) si on se réfère à la crue de mars 1974 qui avait atteint 660 m³/s à Mazères pour une cote équivalente à Mirepoix (1,85 m).
  • 5 octobre 1992 : Crue d'automne puissante (caractère méditerranéen) sur la partie pyrénéenne du bassin (Hers amont et Touyre). La montée des eaux est particulièrement rapide : sur l'Hers au Peyrat, le débit passe entre le 4 et le 5 octobre de l'étiage (environ 1,5 m³/s) à un maximum 73 m³/s. De même sur le Touyre à Montferrier, d'environ 0,5 m³/s à 24 m³/s.
  • 24 septembre 1993 : La crue est un peu moins puissante que celle survenue presque un an avant mais la montée est encore plus fulgurante puisque dans la matinée du 24 septembre, au Peyrat, on passe d'un étiage assez prononcé : 1 m³/s à un pic de crue de 48 m³/s (atteint vers midi.) Il s'agit encore d'une crue d'origine méditerranéenne, survenant dans un flux de Sud-Est et le même jour que des crues très importantes dans le bassin de la Durance et sur l'Arc de Maurienne.
  • 1er et 8 décembre 1996 : Deux fortes crues à une semaine d'intervalle ! 1,50 m à Mirepoix, correspondant à un débit de pointe de 357 m³/s le 8 décembre à Roumengoux juste en amont. À Mazères, le débit maximal est de 500 m³/s les 2 fois. Celle du 1er décembre est la deuxième plus forte crue connue depuis 50 ans sur le cours amont. Ce jour-là, vers 1h30 du matin, le débit de pointe atteint 148 m³/s au Peyrat ce qui correspond à une cote de 2,67 m. À Bélesta, un pan du mur soutenant la berge droite de l'Hers juste en aval du pont de Delalaygue s'effondre dans la rivière vers 10h du matin le 1er décembre. Il sera reconstruit en octobre 1997. À la sortie de l'Aiguillon, dans la cluse du Plantaurel, l'Hers submerge la départementale et interrompt la circulation pendant plusieurs heures dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre. À Lavelanet, les voûtes de la couverture de l'Esplanade de la Concorde suffisent tout juste à contenir le Touyre et il s'en faut de peu pour que le centre-ville ne soit pas envahi par les eaux en furie. Sur l'Hers au Peyrat, la crue apparaît comparable à celle du 19 mai 1977 en moyenne journalière (76 m³/s en moyenne sur la journée du 1er décembre 1996 contre 75 m³/s le 19 mai 1977).
L'Hers-Vif en crue le 10 janvier 2004 à Bélesta (Ariège)
L'Hers-Vif en crue le 10 janvier 2004 à Bélesta (Ariège)
  • 3 août 1999 : Une crue estivale, chose assez rare sur l'Hers mais qui montre bien que le risque existe en toute saison. Provoquée par de très violents orages généralisés à tout le bassin versant, particulièrement dans le secteur de Mirepoix, la crue est très rapide puisqu'on passe en quelques heures de l'étiage ou presque (autour de 8 m³/s) à un débit de pointe de 310 m³/s à Mazères-Calmont. Encore une fois, l'Hers se distingue en provoquant à lui-seul une crue de l'Ariège en aval puisque cette dernière en amont du confluent n'amène guère plus de 15 m³/s !!
  • 11 juin 2000 : Crue généralisée suite à de fortes pluies sur tout le bassin : 84 m³/s au Peyrat et 500 m³/s à Mazères au plus fort de la crue.
  • 30 juillet 2002 : Crue localisée du Lasset, de l'Hers (en amont du Peyrat) ainsi que du Touyre suite à un très gros orage dans la nuit du 29 au 30 juillet sur le massif de Tabe (cumul de 100 mm de pluie en 2 heures (source : Météo France)). Coulée de boue à la station de ski des Monts d'Olmes, située au niveau des sources du Touyre, lequel connaît sur son cours amont sa plus forte crue enregistrée depuis 1921, avec un débit de pointe de 25 m3/s à Montferrier (09).
  • 10 et 24 janvier 2004 : Deux crues hivernales successives. Celle du 24, la plus forte des 2 a été amplifiée par un redoux et une fonte brutale de quantités importantes de neige dans les Pyrénées et le débit a atteint 106 m³/s au Peyrat (4e plus forte crue connue), environ 500 m³/s à Mazères-Calmont.

On remarquera dans cette liste de crues que depuis près de 60 ans, aucune, pas même celles de 1977 ou 1981, n'est venue approcher ou égaler celles de 1875, 1897 ou 1952. Et si on regarde encore les chiffres, le même constat peut aussi être fait sur d'autres grandes rivières voisines comme l'Ariège ou la Garonne en amont de Toulouse. On peut alors se dire que ces 3 crues sont des crues rares de fréquence centennale ou supérieure et que nos aïeux n'ont pas eu de chance en en ayant vu 3 en 80 ans. On pourrait aussi invoquer le rôle des aménagements hydrauliques(barrages). Il n'en est rien et il est parfaitement établi que pour des évènements majeurs, l'écrêtement de la crue par ces ouvrages est très marginal : pour l'Hers, la capacité d'écrêtement liée à la dérivation de Montbel ne dépasse pas les 10 m³/s, valeur à comparer au débit des plus grosses crues (plusieurs centaines de m³/s). Plus vraisemblablement, il semble donc que l'Hers et les rivières voisines se soient tenues assez tranquilles durant les 50 dernières années...

[modifier] Principaux affluents

Les principaux affluents de l'Hers-Vif peuvent être classés en 3 catégories suivant leur origine :

[modifier] Aménagements ; Le barrage de Montbel

Le débit naturel de l'Hers en période estivale est souvent faible : 3 m³/s en moyenne en août avec fréquemment des étiages inférieurs à 2 m³/s. Or, la rivière traverse de Mirepoix à Cintegabelle une plaine agricole largement tributaire de l'irrigation via les eaux de la rivière. Pour remédier à l'inconvénient que constitue pour l'agriculture cette faiblesse des étiages, le barrage-réservoir de Montbel situé en Ariège (60 millions de m³) a été mis en service en 1984. Il apporte un soutien d'étiage et garantit un débit de 4 m³/s dans l'Hers à Calmont du 1er juillet au 31 octobre. Ce barrage alimente en outre l'adducteur Hers-Lauragais, vaste réseau permettant l'irrigation du Lauragais audois et haut garonnais, et contribuant également marginalement à l'alimentation du Canal du Midi en période de sécheresse sévère et au soutien d'étiage de l'Hers-Mort via des transferts d'eau vers le réservoir de la Ganguise. Les 60 millions de m³ nécessaires à l'accomplissement de ces diverses missions proviennent des hautes eaux hivernales et printanières de l'Hers-Vif collectées par un aqueduc souterrain situé au niveau du Peyrat. La partie de la réserve destinée au soutien d'étiage de l'Hers est restituée à la rivière au niveau du village de Camon, un peu en amont du confluent du Touyre.

Si cet aménagement a un rôle largement bénéfique, à la fois pour les étiages qui sont moins sévères et pour l'agriculture, il présente l'inconvénient d'assécher un tronçon d'environ 20 kilomètres de rivière entre Le Peyrat et Camon pendant la période de l'année où la rivière devrait au contraire connaître ses plus hautes eaux. Le débit réservé laissé à l'Hers à l'aval de la prise d'eau (qui peut dériver jusqu'à 10 m³/s), est en effet de 1,4 m³/s, ce qui correspond au débit moyen d'étiage du mois d'août, à comparer avec les 5 à 7 m³/s qui constituent les apports mensuels moyens de la période hivernale et printanière. Le tronçon entre la prise d'eau et la restitution du lac est ainsi privé de près de la moitié de ses écoulements naturels et est donc plus sensible à la pollution des eaux, heureusement assez faible dans cette partie du bassin. En outre, les prélèvements agricoles et les transferts d'eau à l'extérieur du bassin versant privent l'Hers d'une partie de son écoulement (environ 40 millions de mètres cubes par an en moyenne), soit un déficit d'environ 1 à 1,5 m³/s par an sur le module (10% du débit moyen naturel à Calmont et près de 15% du débit moyen naturel à Roumengoux, près de Mirepoix). Ce déficit se traduit surtout par une baisse très marquée de l'abondance en période de hautes eaux du fait du détournement du débit au niveau du Peyrat pour remplir la retenue et transférer de l'eau hors du bassin vers le réservoir de la Ganguise. Les étiages sont en revanche plus soutenus par suite du soutien apporté par le barrage et les plus bas débits sont décalés de 2 mois, en octobre et novembre (au lieu d'août et septembre), quand cesse le soutien d'étiage et que le barrage est presque vide.

[modifier] Liens externes

Les débits de l'Hers-vif d'après la Banque Hydro
au Peyrat
à Roumengoux
à Mazères de 1911 à 1940
à Mazères de 1966 à 2000
à Calmont depuis 1996