Pyrénées

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Pyrénées (homonymie).
La chaîne des Pyrénées vue depuis la plaine de Tarbes
La chaîne des Pyrénées vue depuis la plaine de Tarbes
Pyrénées
Carte topographique des Pyrénées
Continent Europe
Pays France France
Espagne Espagne
Andorre Andorre
Point culminant Pic d'Aneto (3 404 m)
Longueur 430 km
Largeur
Superficie 19 000 km2 ([1]).
Chaîne principale
Âge du massif Éocène
Type de roches roche métamorphique, roche sédimentaire

Les Pyrénées ou la chaîne des Pyrénées désigne une chaîne montagneuse située dans le sud-ouest de l'Europe et qui s'étend en longueur suivant une direction est-ouest, de la mer Méditerranée (Cap de Creus) au golfe de Gascogne (Cabo Higuer). Culminant à 3 404 mètres d'altitude au pic d'Aneto, elles forment une véritable barrière géographique séparant la péninsule ibérique au sud du reste de l'Europe continentale au nord, constituant ainsi une frontière naturelle entre l'Espagne et la France. Elles abritent aussi la principauté d’Andorre.

La chaîne des Pyrénées traverse trois régions et six départements français, d’est en ouest le Languedoc-Roussillon (Pyrénées-Orientales et Aude), le Midi-Pyrénées (Ariège, Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées), et l'Aquitaine (Pyrénées-Atlantiques). Côté espagnol, elle traverse quatre communautés autonomes et sept provinces d'Espagne, d’est en ouest la Catalogne (Gérone, Barcelone et Lérida), l'Aragon (Huesca et Saragosse), la Navarre (communauté composée d'une seule province du même nom) et le Pays basque espagnol (Guipuscoa).

Pyrénées centrales vues depuis le Pic du Midi de Bigorre.
Pyrénées centrales vues depuis le Pic du Midi de Bigorre.
Reflet hivernal d'un lac pyrénéen
Reflet hivernal d'un lac pyrénéen

Sommaire

[modifier] Étymologie

Il existe plusieurs étymologies possibles au nom donné à cette chaîne de montagnes :

  1. Le terme « Pyrénées » vient du personnage issu de la mythologie grecque Pyrène (Πυρήνη), fille de Bebryx, souverain des Bébryces. Selon la légende[2], après qu’elle eut été tuée par des bêtes sauvages, Héraclès dont elle portait l’enfant décida de donner son nom au massif montagneux où elle repose dans la grotte de Lombrives ; Héraclès lui construisit un tombeau à la hauteur de l’amour qu’il portait à Pyrène, c’est-à-dire une chaîne de montagnes. Le mot « Pyrénées » était déjà connu en grec ancien : le terme Πυρηναῖα (Pyrēnaîa) apparaît chez Plutarque[3].
  2. Une autre étymologie fait dériver « Pyrénées » de piren, mot celtibère signifiant « montagne »[réf. nécessaire]. On retrouve également cette origine dans les noms espagnol los Pirineos / el Pirineo, gascon eths / los Pirenèus, catalan els Pirineus / el Pirineu, aragonais os Perinés ainsi que basque Pirinioak.
    Mais cela n’explique ni la présence du -y- en français et ne peut signifier que toutes ces langues aient hérité de ce mot : en effet, le mot grec a transité par le latin Pyrenaeus et dans les langues romanes sauf en français le -y- s’est transformé en -i- pour donner Pyrénées, Pirineos etc.
  3. Une autre étymologie avancée fait dériver Pyrénées de pouranaya, de poura (vaste) et naga (montagne), mot issu du ligure, langue du peuple qui occupait la France avant les Celtes[4].
  4. Un texte de Diodore de Sicile[5] (Ier siècle av. J.-C.) rapporte que, jadis, les Pyrénées étaient couvertes de forêts qui furent incendiées par les bergers. La terre elle-même ayant brûlé – et donné naissance à des ruisseaux d'argent pur –, le nom de Pyrénées (du grec ancien πῦρ pŷr, feu) fut donné à ces montagnes.

[modifier] Géographie

Icône de détail Article détaillé : Géographie des Pyrénées.
Situation satellite des Pyrénées

En géographie physique, les Pyrénées forment une chaîne d'allure rectiligne, assez étroite, d'une longueur totale de 430 kilomètres du cap de Creus côté Méditerranée au Jaizkibel côté Atlantique. La délimitation occidentale peut cependant paraître arbitraire, puisque les Pyrénées se fondent progressivement dans les montagnes basques qui à leur tour rejoignent les Monts Cantabriques (soit un axe pyrénéo-cantabrique atteignant 1 000 km de continuité montagneuse). La plus simple définition géographique des Pyrénées tient à leur caractère "isthmique" : entre la Méditerranée et le point le plus proche du Golfe de Gascogne. Au-delà commence la chaîne (cordillera) basco-cantabrique. Les vallées pyrénéennes sont fréquemment orientées nord-sud (avec quelques exceptions notables comme la vallée d'Ordesa), et ses hauts sommets s'égrainent sans réelle discontinuité, ce qui explique que d'un bout à l'autre de la chaîne, il existe peu de points de passage praticables entre le versant septentrional et le versant méridional. Ainsi la frontière franco-espagnole suit à peu près la ligne des crêtes, la principale exception à cette règle étant formée par le val d'Aran, qui dépend de l’Espagne mais se situe sur le versant septentrional du massif. Autre "anomalie", la chute Cerdagne située sur le versant méridional de la chaîne, mais partagée entre la France et l’Espagne. Pour fixer une largeur limite approximative au massif, on peut dire que le piémont pyrénéen se dilue dans le bassin de l'Èbre versant espagnol, et dans le bassin aquitain et la basse vallée de l'Aude versant français.

[modifier] Structure géologique

Icône de détail Article détaillé : Géologie des Pyrénées.
Une vue satellite des Pyrénées
Une vue satellite des Pyrénées

Les sédiments de la genèse des Pyrénées se déposèrent dans des bassins littoraux au cours du Paléozoïque (ère primaire) et du Mésozoïque (ère secondaire).
Puis, au Crétacé inférieur (150 - 100 Ma), sous l'effet d'une ouverture océanique, le golfe de Gascogne se déploya en éventail, serrant l'Espagne contre la France et prenant de grandes couches de ces sédiments en étau : le serrage et le soulèvement de l'écorce terrestre commencèrent par affecter la partie orientale pour s'étendre progressivement à toute la chaîne, surrection et déformation culminant à l'Éocène, au début du Cénozoïque (ère tertiaire).
La partie orientale des Pyrénées est surtout constituée de roches crustales (granites et gneiss), alors que dans la partie occidentale les pics de granite sont flanqués de couches calcaires.
Le caractère massif et peu découpé de la chaîne est dû à cette prépondérance de roches crustales, offrant peu de prise à l'érosion, ainsi qu'au faible développement des glaciers.

[modifier] Paysages

Cirque de Gavarnie avec la Grande Cascade en fond (422 m) donnant naissance au Gave de Pau
Cirque de Gavarnie avec la Grande Cascade en fond (422 m) donnant naissance au Gave de Pau
Pyrénées ariégeoises (le Sedour)
Pyrénées ariégeoises (le Sedour)

Parmi les signes particuliers relatifs aux paysages pyrénéens, on peut distinguer :

  • de nombreuses petites vallées principalement orientées selon l'axe nord-sud.
  • l'absence de grands lacs, comparé au massif des Alpes par exemple, toutefois petits lacs et étangs se trouvent en très grand nombre, et peuvent atteindre des profondeurs supérieures à 100 mètres.
  • la rareté et l'élévation des cols de montagne.
  • la présence de nombreux troupeaux domestiques laissés en liberté l'été autour d'estives, à hauteur de l'étage alpin.
  • un nombre élevé de gaves, torrents qui franchissent les à-pic en de spectaculaires cascades, sont caractéristiques des Pyrénées françaises, plus escarpées dans leur ensemble que les Pyrénées espagnoles. Ils occasionnent de hautes chutes d'eau, surpassées en Europe seulement par celles de Scandinavie et celle de Reichenbach dans les Alpes suisses[6].
  • la fréquence des cirques : fond supérieur d'une vallée en forme de demi-cercle de falaises escarpées. Citons pour l'exemple le cirque de Gavarnie, le cirque de Troumouse, le cirque du Litor, le cirque du Marcadau, etc.

La plus haute chute d'eau (422 m) se trouve à la source du gave de Pau au niveau du cirque de Gavarnie[6]. Ce dernier fait partie avec le massif du Mont-Perdu d’un massif montagneux transfrontalier plus vaste désigné sous le nom de Pyrénées-Mont Perdu, et inscrit depuis 1997 sur la liste du « patrimoine mondial » de l' Unesco au titre des paysages naturels et des paysages culturels [7], [8].

[modifier] Les massifs et sommets

Massif du pic d'Aneto (3 404 mètres)
Massif du pic d'Aneto (3 404 mètres)

Le point culminant des Pyrénées est le pic d'Aneto (3 404 mètres), situé sur le versant espagnol. Les hauts sommets, situés au-dessus de 3 000 m, se situent principalement dans les Pyrénées centrales, en région Midi-Pyrénées côté français, et dans la communauté autonome d'Aragon côté espagnol : il existe en tout 129 sommets principaux et 83 secondaires se hissant au-dessus des 3 000 mètres et répartis en 11 zones (pour un inventaire exhaustif des sommets de plus de 3 000 mètres voir la liste UIAA des 3000 pyrénéens). À noter que cette limite mythique des 3 000 est née courant XIXe siècle suite à la révolution française qui a institutionnalisé le système métrique (avant on comptait en toise), engendrant un véritable engouement pour l'ascension de tel sommets (voir Pyrénéisme).

Tous les massifs et sommets célèbres n'atteignent pas 3 000 mètres : citons, par exemple, le massif des Corbières qui culmine à 1 230 m avec le pic de Bugarach, le pic du Midi de Bigorre (2 877 m) et le pic du Midi d'Ossau (2 885 m) bien visibles depuis la plaine, le pic d'Anie (2 504 m), le Grand Gabizos (2 692 m), le Montardo (2 833 m), La Rhune (905 m), sans oublier le Mont Valier (2 838 m) dans le Couserans, etc.

[modifier] Lacs et cours d'eau

Le Pic de Néouvielle (3 091 m) et le Lac d'Aumar
Le Pic de Néouvielle (3 091 m) et le Lac d'Aumar

Le système hydrographique des Pyrénées est composé d'un très grand nombre de petits lacs et étangs (ibón en aragonais) jalonnant de non moins nombreux gaves et autres cours d'eaux. Il n'y a pas de "grands lacs" dans les Pyrénées (comme dans les Alpes) : la plus grande retenue artificielle des Pyrénées, le lac de Cap-de-Long possède une superficie de 110 ha. Le plus grand lac des Pyrénées espagnoles est le lac de Certascan, sous le pic de Certascan. Toutefois le nombre de lacs est impressionnant (entre 1 500 et 2 500 selon le diamètre retenu), ainsi que leur profondeur (peut être supérieure à 100 mètres).

Les gaves creusant la roche commencent souvent par de longues rivières souterraines comme celles de Bétharram avant de jaillir sous forme de petits torrents tourbillonnant, pouvant donner place à des gorges très étroites et profondes comme les gorges de Galamus, ou des trouées impressionnantes comme celle de la grotte du Mas d'Azil. Par ailleurs, les importants cours d'eau ont donné leur nom aux départements, provinces d'Espagne ou comarques qu'ils traversent : l'Aragon, l'Ariège, l'Aude, la Garonne.

[modifier] Vallées

Vallée d'Ordesa depuis la Senda de Cazadores (Pyrénées espagnoles)
Vallée d'Ordesa depuis la Senda de Cazadores (Pyrénées espagnoles)

Les vallées des Pyrénées sont en général étroites, orientées nord-sud et particulièrement encaissées du côté français à proximité de la haute chaîne frontalière (jusqu'à 2000 mètres de dénivelée). La plupart des vallées ont subi l'érosion glaciaire comme en témoignent les dépôts morainiques (remarquables en vallée de Campan) et certains fonds plats (vallée d'Aure vers St Lary Soulan, vallée de la Noguera Pallaresa vers Esterri d'Aneu, vallée du Rio Cinqueta vers Plan...). Si elles sont moins larges que celles des Alpes et dépourvues de lacs cela s'explique surtout par la plus faible superficie des Pyrénées, qui n'a pas permis la formation de grandes "langues" glaciaires (les plus grands glaciers atteignaient cependant le piémont : Ossau, Gave de Pau, Garonne, Ariège). Dans les massifs calcaires, surtout versant espagnol, on observe de nombreux canyons (Kakouetta, Vellos, Anisclo...). Certains ont été jadis glacés, d'autres non, mais les glaciers n'y ont pas stationné suffisamment longtemps ou étaient de faible taille et n'ont pas laissé de trace significative. Il s'agit donc d'une érosion de type essentiellement fluviale. Les canyons recèlent une très grande diversité floristique et faunistique.

[modifier] Climat et végétation

Par leur latitude et leur orientation les Pyrénées séparent deux grands ensembles climatiques et végétaux : océanique à l'ouest et au nord, continental et méditerranéen au sud et à l'est.

L'influence océanique du nord-ouest, en provenance du Golfe de Gascogne tout proche, est intense au Pays basque (cumuls pluviométriques de 150 à 250 cm/an, hivers relativement doux et étés frais : moyennes de +1° en janvier à +13° en juillet vers 1 200 m d'altitude). Elle se prolonge sur les quatre cinquièmes de la chaîne en versant nord (jusqu'au département de l'Aude), tandis qu'elle pénètre peu sur le versant sud (guère plus loin que les montagnes de Navarre puis à proximité immédiate des crêtes frontalières). En s'enfonçant dans les terres la pluviométrie se modère tout en restant régulière (100 à 150 cm/an en moyenne montagne, localement 200 cm sur les plus hauts massifs des Pyrénées Occidentales) et l'amplitude thermique augmente (à 1 200 m : 0° en janvier, +14° en juillet). Les pâturages verdoyants alternent avec des forêts de chênes à feuilles caduques en vallée et piémont, de hêtres et sapins en moyenne montagne. La limite haute de la forêt se situe entre 2000 et 2 500 m (pins à crochets), laissant place aux landes subalpines (bruyère, rhododendrons) puis, au-dessus de 2500 à 3 000 m, aux pierriers, névés et petits glaciers.

En versant Sud (Aragon, Catalogne occidentale, Andorre, Cerdagne) le régime des précipitations est essentiellement alimenté par les perturbations de Sud à Ouest d'origine atlantique, qui subissent une influence continentale lors de leur traversée de la péninsule ibérique et se réactivent au contact du relief pyrénéen. Les précipitations sont plus rares mais souvent plus intenses qu'en versant nord, ce qui explique que l'ensoleillement soit bien meilleur alors que les cumuls pluviométriques sont comparables (100 à 150 cm/an) si l'on excepte le piémont aride (environ 50 cm/an). L'air océanique tempéré étant repoussé par la haute chaîne, les hivers sont relativement froids et les étés chauds (à 1 200 m : 0° en janvier, +15° en juillet). La moyenne montagne présente une végétation typiquement méditerranéenne : garrigue pierreuse et buissonneuse, forêts de chênes verts, pins noirs, pins sylvestres. Les plus hautes vallées accueillent de vertes prairies, des forêts de hêtres, sapins, pins sylvestres et à crochets. L'étage altimontain ne serait guère différent de celui du versant nord si la prédominance des terrains calcaires au sud n'était une contrainte se superposant au climat et qui abaisse la limite du végétal.

Enfin l'orient de la chaîne est proche du versant sud par sa végétation, mais diffère par son régime des précipitations : la Méditerranée génère des perturbations, rares mais parfois diluviennes sur les premiers versants montagneux rencontrés. La région transfrontalière située entre le Canigou et la ville d'Olot, est particulièrement arrosée (100 à 150 cm/an), ainsi qu'en témoignent les nombreuses hêtraies. L'ensoleillement est cependant important, avec de longues périodes de beau temps et une sécheresse estivale atténuée sur les massifs par des orages.

Sources : Situaciones atmosfericas en Espana (centro de publicaciones, Direccion General del Instituto Nacional de Meteorologia, Ministerio de Medio Ambiente, Madrid 1993)- "La meteo de la France" de Jacques Kessler et R. Chambraud (données pluviométriques et thermiques).

[modifier] Flore

Icône de détail Article détaillé : Flore des Pyrénées.

La flore des Pyrénées comporte environ 4 500 espèces, dont quelques 160 espèces endémiques[9]. Pour les arbres, on note la présence de pins à crochets (Pinus uncinata) en altitude (étage subalpin), hêtres (Fagus sylvatica) et sapins (Abies alba) en moyenne montagne (étage montagnard), puis chênes et châtaigniers sur les basses pentes constituent les principales essences (étage collinéen). L'agriculture est limitée dans les vallées aux céréales et aux arbres fruitiers.

L’influence méditerranéenne fait que les Pyrénées orientales, plus ensoleillées, ont une composition floristique différente du reste de la chaîne. L’orientation d’ouest en est de la chaîne a eu pour conséquence qu’un grand nombre d’espèces qui étaient présentes au nord de cette région durant l’ère tertiaire ont disparu en raison du froid pendant la dernière grande glaciation (maxiumum glaciaire vers -20 000 ans) : elles ont en effet buté en migrant vers des zones de basses latitudes plus clémentes contre la chaîne de montagnes, qu’elles n’ont pas pu franchir. Toutefois, quelques espèces ont pu subsister dans des vallées protégées des Pyrénées, devenant endémiques de la zone.

[modifier] Faune

Icône de détail Article détaillé : Faune des Pyrénées.

La faune des Pyrénées présente également quelques exemples saisissants d'endémisme : le desman des Pyrénées ou rat-taupe (Galemys pyrenaicus), mammifère aquatique dont l'aire de répartition s'étend aux deux versants des Pyrénées et aux massifs montagneux du nord-ouest de la Péninsule ibérique (seule une espèce voisine appartenant au même genre est confinée aux fleuves du Caucase, en Russie méridionale). L'euprocte des Pyrénées (Euproctus asper), batracien urodèle proche de la salamandre, vivant dans les cours d'eau d'altitude, est également caractéristique. Parmi les autres particularités de la faune pyrénéenne sont les insectes aveugles des cavernes de l'Ariège, les principaux genres étant l' Anophthalmus et l' Adelops[10]. On notera que le bouquetin des Pyrénées ou ibex (Capra pyrenaica ssp. pyrenaica) s'est mystérieusement éteint dans les années 1998-2001[11]. Quant à l'ours brun indigène des Pyrénées (voir ours des Pyrénées), il a été chassé jusqu'à sa quasi-extinction dans les années 1990. Des tentatives de renforcement de l'espèce ont lieu depuis 1996 en relachant des ours apportés de Slovénie[12].

Autres espèces:

[modifier] Parcs nationaux et réserves naturelles

Icône de détail Article détaillé : Espaces protégés des Pyrénées.

La faune et la flore de la partie centrale des Pyrénées sont protégées par le parc national des Pyrénées versant français et par deux parcs nationaux, le parc national d'Aigüestortes et lac Saint-Maurice en "Encantats" et le parc national d'Ordesa et du Mont-Perdu, versant espagnol. À cela, s'ajoutent des réserves naturelles nationales dans les Pyrénées occidentales comme celle du Néouvielle et de la vallée d'Ossau, ainsi que les nombreuses réserves naturelles catalanes (Prats-de-Mollo, Nohèdes, Py, Mantet, Vallée d'Eyne, Jujols, Conat, La Massane). Il existe enfin des réserves naturelles régionales en Ariège (Embeyre), dans les Pyrénées-Orientales (Nyer) et dans les Hautes-Pyrénées (Pibeste). Les nombreux sites naturels classés au titre de la loi sur la protection des paysages et les arrêtés préfectoraux de protection de biotope, les réserves biologiques et les réserves de faune sauvage témoignent également de l'intérêt écologique du massif pyrénéen.

[modifier] Des Pyrénées et des Hommes

Carte administrative et des transports au niveau des Pyrénées.
Carte administrative et des transports au niveau des Pyrénées.

[modifier] Période préhistorique

Icône de détail Article détaillé : Histoire du peuplement pyrénéen.

La plus ancienne présence d'un membre de la lignée humaine (genre Homo) est attestée dans la région dès - 800 000 ans (Paléolithique inférieur) avec Homo antecessor à Atapuerca[13] (nord de l'Espagne), puis avec l'homme de Tautavel vers - 450 000 ans[14],[15] (commune de Tautavel dans le département des Pyrénées-Orientales).

Durant tout le Paléolithique moyen, la zone des Pyrénées sera occupée par l'Homme de Néandertal (grottes de Gargas, du Noisetier ou d'Isturitz), avant que ce dernier ne soit remplacé par l'Homme moderne au Paléolithique supérieur. Les grottes de Gargas (période gravetienne) et de Niaux (période magdalénienne) témoignent à travers l'art pariétal de la présence et de la complexité des sociétés humaines de l'époque. Le radoucissement climatique vers - 10 000 ans (Holocène) met fin à cette culture de « l'âge du renne » dans la zone du piémont pyrénéen : les grands troupeaux des steppes remontent vers le nord ; la couverture forestière s'étend, la technique de chasse évolue alors en conséquence vers l'Azilien (commune du Mas-d'Azil en Ariège).

La néolithisation, ou passage d'une économie de prédation (chasseurs-cueilleurs) à une économie de production (agriculture-élevage), se fera lentement par diffusion à partir de la côte méditerranéenne (voir courant cardial) : la pénétration des nouvelles techniques se fait depuis la côte suivant les fleuves (Èbre, Aude). La côte atlantique connaît aussi un courant de néolithisation plus tardif avec le mégalithisme (attestation de nombreux harrespils et menhirs dans le département des Pyrénées-Atlantiques).

Avec l'Âge du Bronze et l'Âge du Fer commence l'exploitation minière du massif, riche aussi en or et en argent. La Protohistoire voit le développement des Gaztelu zahar.

[modifier] Période historique

La zone « rentre dans l'Histoire » avec les premiers comptoirs grecs côté méditerranéen (Empúries), puis les conquêtes romaines de la Catalogne vers 210 av. J.-C. et de la Narbonnaise vers 118 avant J.C. Rome conquiert finalement toute la zone (conquête romaine de l'Hispanie progressivement, conquête de l'Aquitaine par Crassus en 56 av. J.-C.) et divise le territoire suivant 3 provinces romaines sous l'empire romain : Novempopulanie côté Aquitaine, Narbonnaise côté Languedoc, et Tarraconaise côté péninsule ibérique. Au Haut Moyen Âge, le territoire tombe sous la domination des Wisigoths au Ve siècle puis des arabo-musulmans au VIIIe siècle. les francs récupereront rapidement la zone au nord des Pyrénées, et la Reconquista sur versant espagnol verra naître des royaumes à partir des vallées pyrénéennes que seront le royaume de Navarre et le royaume d'Aragon.

Voir aussi :

La frontière franco-espagnole est le fruit d'une longue évolution dans les relations entre la France et l'Espagne : un premier traité, le traité de Corbeil (1258) sous Saint-Louis établit des zones d'influences entre le royaume de France et le royaume d'Aragon de chaque côté des Pyrénées, excepté le Roussillon qui fait partie de la Catalogne. La partie nord de la Navarre, ou Basse-Navarre, est rattachée à la France sous Henri IV tandis que le reste de la Navarre, ou Haute-Navarre, revient à la couronne d'Espagne. Il faudra attendre 1659 et le traité des Pyrénées[16] pour qu'une "frontière" sur papier soit fixée : le Roussillon ou Catalogne nord est rattaché définitivement à la couronne de France, la frontière suit grosso-modo la ligne de partage des eaux, c'est-à-dire la ligne des plus hautes crêtes, excepté quelques territoires comme l'enclave de Llivia (voir le traité de Llivia). Toutefois, cette délimitation n'étant pas marquée "physiquement" sur le terrain, aucune zone de droit n'est définie et les communautés paysannes continuent de jouir par exemple de coutumes de pacages sur les terres du pays voisin de l'autre côté de la frontière. Il faudra attendre le traité de Bayonne en 1856 pour que soient réglés les litiges entre communautés frontalières, et qu'il soit décidé la pose de 602 bornes régulièrement espacées définissant ainsi la frontière actuelle.

L'évolution historique récente explique la prépondérance de la langue française au nord et espagnole au sud même si elle ne sont pas originaires de la région. Parmi les langues locales qui se maintiennent existe le catalan (Catalogne - Roussillon - Andorre - frange orientale de l'Aragon), l'occitan (côté français et Val d'Aran), le basque (Biscaye - Guipuscoa - nord de la Navarre - sud-ouest des Pyrénées-Atlantiques) et l'aragonais (nord de l'Aragon).

[modifier] Mythologies pyrénéennes

Icône de détail Article détaillé : Mythologie pyrénéenne.

L'ensemble pyrénéen a connu une occupation humaine ininterrompue. Si le caractère montagnard a pu faciliter un relatif isolement des populations, comme un certain esprit d'indépendance vis-à-vis des pouvoirs centraux, il n'en demeure pas moins que les Pyrénées sont aussi un axe de passage, dès la Préhistoire. On a quelques témoignages de cultes très anciens, de dieux locaux pouvant se rattacher à des traditions celtes et gauloises, et plus spécifiquement basques, dont on sait que la zone d'influence couvrait la majeure partie des Pyrénées centrales et occidentales. Beaucoup de ces dieux ont été par la suite assimilés à des dieux romains. Conformément à la tradition, les cultes se sont succédé sans discontinuer. Beaucoup d'églises ont, enchassés dans leurs murs, des stèles et des autels « païens ». Les mégalithes ont fait l'objet de rituels jusqu'au XIXe siècle, où l'Église à procédé à des « christianisations » autoritaires. Par la suite, les dieux perdent peu à peu leur statut pour céder la place à des divinités plus ou moins familières et inquiétantes, présidant aux activités agro-pastorales, protégeant et punissant les malfaiteurs. De là, les sylvains comme Tantugou en haut Comminges, le Silvan aragonais, et une infinie variété d'hommes sauvages, souvent couverts de poils, comme le Basajaun basque, pour finir par des géants faisant figure de croquemitaines, Bécuts, Tartaro ou autres, avatars des cyclopes de l'Antiquité, d'abord effrayants, puis victimes de leur bêtise dans des contes populaires. L'actualité des temps leur trouve toujours une nouvelle jeunesse : des hommes sauvages sont appelés Iretges (hérétiques) en souvenir d'un temps où on pourchassait les déviants du christianisme, cathares ou autres. Les nains et lutins, comme les lamiñak du Pays basque, sont omniprésents.

Le christianisme apporte ses propres mythologies. De nombreuses légendes (Mulat-Barbe, Millaris, le Berger de Mille ans moins un jour, etc.) liées à l'apparition de la première neige, symbole d'un monde nouveau, sont rapportées à l'apparition du christianisme et à la fin de peuples anciens, détenteurs de savoirs perdus (les Jentils). Les saints protecteurs des activités agro-pastorales prennent la place des divinités. Les mégalithes, objets de cultes souvent ininterrompus jusqu'au XIXe siècle, sont christianisés autoritairement par l'Église. Enfin, les apparitions de la Vierge Marie, nombreuses avant la plus célèbre, celle de Lourdes, sont une spécificité pyrénéenne. Beaucoup de ces apparitions se sont produites dans ou à proximité de grottes ayant connu un habitat préhistorique, et où étaient relatées des apparitions de damas blancas, dames blanches, c'est-à-dire des fées.

En dehors de quelques recueils isolés, d'abord sur le versant français, puis, de manière plus poussée, sur le versant espagnol, il y a eu peu d'études globales de la mythologie pyrénéenne jusqu'à Olivier de Marliave[17].

[modifier] Exploitation et économie de la zone massif

Aramon Formigal, station de ski dans la province de Huesca
Aramon Formigal, station de ski dans la province de Huesca

Statistiques côté français de la répartition socio-professionnelle[18] :

  • Agriculteur - exploitant : 7 %
  • Artisan, commerçant : 9 5 %
  • Professions intermédiaires : 19 %
  • Employé : 32 %
  • Ouvrier : 26 5 %
  • Cadres - professions intellectuelles : 6 5 %

[modifier] Administration et aménagement du territoire

L'administration du territoire est bien sûr différente suivant les pays : côté français découpage en régions, départements, arrondissements et cantons ; côté espagnol découpage en communautés autonomes, provinces, comarques ; côté andorran, découpage en paroisses.

Côté français, l'espace pyrénéen est défini et délimité administrativement d'après la loi Montagne[19] du 9 janvier 1985, le massif pyrénéen est constitué par "chaque zone de montagne et les zones qui lui sont immédiatement contiguës et qui forment avec elle une même entité géographique, économique et sociale" (Art.5L n°85-30). C'est une unité d'aménagement de l'espace et de programmation. L'aménagement du territoire y vise le regroupement économique de communes avec la création d'intercommunalités et de pays (voir l'article Pays des Pyrénées), et le désenclavement de la zone massif avec la construction de voie rapides ou d'autoroutes sur chaque versant ou transnationales (voir l'article frontière franco-espagnole). Le réseau routier comprend l'autoroute A64, dite la Pyrénéenne, qui compte 90 km dans la zone massif, 500 km de routes nationales et 2 000 km. de routes départementales[20]; le réseau ferré quant à lui comprend 350 km dont un pôle d'échange transfrontalier à Enveitg (département des Pyrénées-Orientales) avec l'Espagne et l'Andorre. Les autoroutes A9 et AP-7 permettent de traverser les Pyrénées orientales, l'A63 et l'AP-8 les Pyrénées occidentales ; l'autoroute A66 permettra à terme de relier Toulouse et Foix à Barcelone en ligne directe en passant près d'Andorre.

Du Pays Basque à l’Ariège, en passant par le Béarn et la Bigorre, 35 Commissions Syndicales du massif Pyrénéen, des structures intercommunales crées par l’ordonnance royale du 18 juillet 1837, ont mission de gérer et développer le patrimoine naturel d’un territoire en montagne (forets, vastes espaces montagnards, faune et flores). Mêmes si elles sont bien présentes dans le code des Collectivités Territoriales, les Commissions Syndicales (art L 5222-1 et suivants du code général des collectivités territoriales) sont peu connues au publique et au niveau des instances nationales.

[modifier] Galerie

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. Présentation du Massif des Pyrénées sur http://www.datar-pyrenees.gouv.fr Commissariat à l'aménagement des Pyrénées (DATAR Pyrénées)
  2. Silius Italicus, La Guerre punique, éditions Les Belles Lettres, Paris, 1979, traduction de Pierre Miniconi et Georges Delvallet. p. 86-88.
  3. Plutarque (vers 46 - 125 ap. J.-C.) : Vie de Sertorius, ch. 7.
  4. Nos ancêtres les Ligures
  5. Jean-Robert Pitte, Histoire du paysage français de la préhistoire à nos jours, Tallandier, 2001.
  6. ab Liste des 50 chutes les plus hautes du monde
  7. Référence 773bis de la liste du Patrimoine mondial, site de l'UNESCO
  8. Protected Areas and World Heritage, site du Programme Environnement des Nations unies
  9. Marcel Saule, La Grande Flore illustrée des Pyrénées, Éditions Milan, (ISBN 2-74590-637-2).
  10. (en) « Pyrénées », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail édition] [lire en ligne]
  11. Union internationale pour la conservation de la nature, Liste rouge 2006 des espèces menacées, Capra pyrenaica ssp. pyrenaica
  12. [pdf] Plan de restauration et de conservation de l'ours brun dans les Pyrénées françaises 2006-2009
  13. J. Cervera, J.L. Arsuaga, J. Trueba : Atapuerca. Un millón de años de historia. PLOT Ediciones, S.A. Madrid, 1998.
  14. Lumley, H. de, Fournier, A., Park, Y.C., Yokoyama, Y. et Demouy, A. (1984) - « Stratigraphie du remplissage pléistocène moyen de la Caune de l'Arago à Tautavel - Étude de huit carrotages effectués de 1981 à 1983 », L'Anthropologie, t. 88, n° 1, pp. 5-18.
  15. Lebel, S. (1992) - « Mobilité des hominidés et système technique d'exploitation des ressources au Paléolithique ancien : la Caune de l'Arago (France) », Canadian Journal of Archaeology, vol. 16, pp. 48-69.
  16. Voir le texte du traité des Pyrénées
  17. Olivier de Marliave, Mythologie pyrénéenne, Toulouse, Esper, 1987
  18. Source : INSEE 1999.
  19. Loi n° 85-30 du 9 janvier 1985 Relative au développement et à la protection de la montagne.
  20. Source : IGN GEOFLA 1999

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

Pages sur ce thème sur les projets Wikimedia :

[modifier] Recherche bibliographique


Le projet des Pyrénées propose une Bibliographie et des liens externes concernant les Pyrénées


modifier Massifs de France

Alpes | Massif armoricain | Ardennes | Massif central | Corse | Jura | Morvan | Pyrénées | Vosges



modifier Massifs d'Espagne

Cordillère cantabrique | Pyrénées | Montagnes basques | es:Cordilleras Costero Catalanas
Système central | Système ibérique | es:Montes de Toledo | Sierra Morena | Cordillères bétiques



modifier Listes des Pyrénées

Massifs et Sommets | 3000 pyrénéens | Cols | Vallées | Lacs | Cours d'eau | Grottes | Faune | Flore | Espaces protégés | Abbayes | Châteaux | Stations de sports d'hiver | Stations thermales