Aigues-Mortes

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Aigues-Mortes
Carte de localisation de Aigues-Mortes
Pays France France
Région Languedoc-Roussillon
Département Gard
Arrondissement Arrondissement de Nîmes
Canton Canton d'Aigues-Mortes
Code Insee 30003
Code postal 30220
Maire
Mandat en cours
Cédric Bonato
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Terre de Camargue
Latitude
Longitude
43° 34′ 03″ Nord
         4° 11′ 36″ Est
/ 43.5675, 4.19333333333
Altitude 0 m (mini) – 3 m (maxi)
Superficie 57,78 km²
Population sans
doubles comptes
6 798 hab.
(2005)
Densité 117 hab./km²

Aigues-Mortes , (en occitan Aigas Mòrtas) est une commune française, située dans le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon.


Sommaire

[modifier] Héraldique

Armes d'Aigues-Mortes

Blasonnement : D'or à un Saint Martin de carnation, vêtu d'azur et chaussé du champ, monté sur un cheval de gueules sellé et harnaché aussi d'or, coupant son manteau aussi de gueules pour en remettre la moitié à un pauvre boiteux de carnation vêtu aussi d'azur, à la béquille au naturel, le tout sur une terrasse de sinople

[modifier] Géographie

Par le réseau routier, Aigues-Mortes est située à 35 Km environ de Nîmes (Préfecture du Gard) et 30 Km de Montpellier (Préfecture de l'Hérault). À vol d'oiseau : 32,5 Km de Nîmes et 26 Km de Montpellier.

Le territoire communal est composé d'une partie de la plaine humide et des étangs de Petite Camargue. Il est séparé du golfe du Lion (mer Méditerranée) par la commune du Grau-du-Roi. Aigues-Mortes est cependant reliée à la mer par le canal du Grau-du-Roi.

Ainsi les communes de Saint-Laurent-d'Aigouze et Le Grau-du-Roi sont limitrophes à la commune d'Aigues-Mortes. Ses habitants s'appellent les Aigues-Mortais et Aigues-Mortaises.

Aigues-Mortes est l'une des 75 communes membres du Schéma de Cohérence Territoriale SCOT du Sud du Gard et fait également partie d'une des 34 communes du Pays Vidourle Camargue (voir liens).

[modifier] Histoire

Le nom d’Aigues-Mortes provient des marais et des étangs appelés lei Aigas Mòrtas, en français les "eaux mortes", qui s'étendaient autour du village. Les habitants vivaient de la pêche, de la chasse et de la fabrication du sel produit dans différents petits marais salants en bordure de mer. La région était sous la domination des moines de l'abbaye de Psalmodie.

En 1240, Saint Louis s'intéressa à la position géographique que représentait ce petit village. Il souhaitait en effet obtenir un accès à la mer Méditerranée. Il obtint des moines de l'Abbaye la ville et les terres alentours par échange de propriétés. Il bénéficia ainsi de la gabelle, impôts prélevé sur la production du sel. Il construisit une route entre les marais et y bâtit la tour Carbonnière pour servir de tour de guet et ainsi protéger l'accès à la ville. Il construisit ensuite la tour de Constance pour abriter sa garnison. En 1272, le fils et successeur de Saint-Louis, Philippe le Hardi, ordonna la création d'une enceinte de remparts autour de la ville. Les travaux ne s’achèveront que 30 ans plus tard.

C'est de là que Saint-Louis partit par deux fois pour les Croisades : la septième croisade en 1248 et la huitième croisade en 1270 pour Tunis, où il mourut de la peste.

1270 constitue à tort, pour beaucoup d'historiens, la dernière étape d'un processus engagé à la fin du XIe siècle. Le jugement est hâtif car le transfert de croisés ou de mercenaires à partir du port d'Aigues-Mortes a continué. L'ordonnance donnée en 1275 au chevalier Guillaume de Roussillon par Philippe III le Hardi et le pape Grégoire X après le concile de Lyon de 1274 en guise de renfort à Saint-Jean d'Acre en Orient, démontre que l'activité maritime y perdurait toujours en vue d'une neuvième croisade qui n'aura jamais lieu (ordonnance de Guillaume de Roussillon - Roger la noblesse de France aux croisades p 158).

De ce fait historique (de 1270) découle la croyance populaire, voulant que la mer atteigne Aigues-Mortes à cette époque. En fait (les études de l'ingénieur Charles Léon Dombre le confirment), l'ensemble du port d'Aigues-Mortes, comprenait le port proprement dit, qui se trouvait dans l'étang de la Marette, le Canal-Viel et le Grau-Louis, le Canal-Viel étant le chenal d'accès à la mer. C'est approximativement sur le Grau-Louis qu'est construite aujourd'hui La Grande-Motte.

Pendant la Révolution française la ville fut appelée Port-Pelletier.

Le 16 août 1893 elle fut le théâtre d'un conflit entre ouvriers italiens et français travaillant dans les salins de Peccais qui dégénéra : huit ouvriers italiens y trouvèrent la mort, 49 ouvriers (dont quatre français) furent blessés[1].

[modifier] Économie

[modifier] Agriculture

Place Saint-Louis
Place Saint-Louis
  • Culture de la vigne et de l'asperge.
  • L'élevage de taureaux et de chevaux de Camargue. Les deux sont élevés pratiquement à l'état sauvage dans les marais environnants.
    • Le taureau camarguais est plus petit que les taureaux de combat espagnol, trapu, les cornes et la tête hautes. Il mesure environ 1,40 m au garrot. Il est principalement destiné à la course à la cocarde qui est très populaire dans la région.
    • Le cheval de Camargue est le compagnon indispensable des gardians pour se déplacer dans les marais et trier les taureaux. D'après certaines découvertes d'ossements, il semblerait que le cheval de Solutré de l'ère quaternaire soit son ancêtre. De ce fait, le cheval de Camargue n'est pas très grand, 1,50 m environ. Il possède une énorme résistance adaptée au terrain. Sa robe est marron à la naissance pour progressivement devenir blanche après quelques années.

[modifier] Industries

  • Production du sel par l'exploitation salinière du groupe Salins

[modifier] Tourisme

  • Grâce à son exceptionnel patrimoine médiéval qui fut florissant jusqu'au XIVe siècle et à son emplacement à proximité de la mer, la ville attire non seulement de nombreux touristes, mais encore des personnes de tout âge à la recherche d'un climat doux et ensoleillé.

[modifier] Transports

[modifier] Fluvial

La ville d'Aigues-Mortes est à un carrefour de canaux :

[modifier] Ferroviaire

Les remparts avec en arrière-plan, les "camelles"
Les remparts avec en arrière-plan, les "camelles"

La Ligne Nîmes - Le Grau-du-Roi dessert les villes et villages des Costières de Nîmes et du littoral, avec terminus au Grau-du-Roi. Elle est également utilisée pour le transport du sel fabriqué par une des exploitations salinières du groupe Salins (voir le lien ci-dessous).

[modifier] Routier

Le développement du tourisme balnéaire depuis les années 1960 a été marqué par la construction de nouvelles stations balnéaires (La Grande-Motte) ou l'extension des existantes (Le Grau-du-Roi-Port-Camargue). Pour faciliter leur accès aux touristes, le réseau routier littoral a été densifié et relié à l'autoroute A9. Aigues-Mortes bénéficie ainsi de ces axes :

  • à l'est, la départementale D 58 relie la ville aux Saintes-Maries-de-la-Mer et à la commune d'Arles. Cette route serpente à travers les rizières et les différents étangs qui composent la Camargue.
  • à l'ouest, la départementale D 62 a été élargie en 2x2 voies pour permettre une jonction rapide vers Montpellier.
  • au nord, la départementale D 979 relie directement la ville à l'autoroute au niveau de Gallargues-le-Montueux.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 2014 Cédric Bonato PS
mars 1989 2006 René Jeannot
1977 1989 Sodol Colombini PCF
1965 1977 Maurice Fontaine
1965 Fabre
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005
4191 4197 4531 4472 4999 6012 6798
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Jumelages et partenariats

[modifier] Culture

[modifier] La fougasse d'Aigues-Mortes

Les toits d'Aigues-Mortes, les remparts puis les salins et la mer.
Les toits d'Aigues-Mortes, les remparts puis les salins et la mer.

Appelée fougasse dans le midi et fouasse dans le centre. On peut la classer dans la lignée des premières pâtisseries à base levée (la pâtisserie telle que nous la consommons aujourd'hui est un « art » assez récent, voir Traité sur la Pâtisserie de 1653 par La Varenne). On en trouve de la sucrée (dénommé tarte au sucre par endroit) ou encore salée (avec ou sans gratillons). Rabelais a évoqué « les Fouassiers » dans son roman Gargantua (voir Larousse pour fouace).

Il n'y a pas si longtemps encore à Aigues-Mortes, on fabriquait la fougasse au sucre uniquement pour Noël. Sa recette : pâte à brioche, sucre, beurre et fleur d'oranger. Le travail incombait au boulanger, le client amenait les ingrédients de base.

La fougasse trônait (et trône toujours) sur les tables locales en compagnie des treize desserts provençaux.

À présent, la fougasse se vend toute l'année. Souvent imitée, rarement égalée, elle se complaît à Aigues-Mortes.

Il est regrettable de retrouver une imitation de la fougasse d’Aigues-Mortes un peu n'importe où et qui n'a rien de comparable à l'originale, issue du canton.

[modifier] Lieux communaux et culturels

[modifier] Monuments et curiosités

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[modifier] La tour de Constance et les remparts

Tour de Constance
Tour de Constance

La tour de Constance, fut érigée en 1242 par Saint Louis sur l’ancien emplacement de la tour Matafère, construite par Charlemagne vers 790, pour abriter la garnison du roi. Les travaux se terminèrent en 1254.

Son diamètre est de 22 mètres, sa hauteur au sommet de la lanterne est de 33 mètres. L’épaisseur des murs à la base est de 6 mètres.

Au rez-de-chaussée, on trouve la salle des gardes avec son accès protégé par une herse. Au centre de la pièce, une ouverture circulaire permet d’accéder aux sous-sols qui servaient de garde-manger, de réserve de munitions et aussi de cachots. Ce lieu s’appelait les « culs de basse fosse ».

Au premier étage, on accède à la salle des chevaliers. Elle ressemble de par sa structure à la salle des gardes. C’est dans cette salle que furent emprisonnées au XVIIIe siècle des protestantes dont la plus connue fut Marie Durand qui grava sur la margelle du puits le mot « résister ». Ce mot est toujours visible de nos jours. Elle fut emprisonnée à l’âge de 15 ans et libérée 38 ans plus tard, avec des prisonniers politiques (Abraham Mazel, chef camisard).

Entre ces deux salles, un étroit chemin de ronde, fut construit dans l'épaisseur du mur pour surveiller la salle basse.

Après la salle des chevaliers, on accède à la terrasse qui offre un large panorama sur la région, représentant ainsi un poste idéal de surveillance. Les prisonnières étaient quelques fois autorisées à venir y respirer l’air pur.

[modifier] La tour Carbonnière

Tour Carbonnière (face nord)
Tour Carbonnière (face nord)

Située sur la commune de Saint-Laurent-d'Aigouze, la tour Carbonnière est citée pour la première fois dans un texte daté de 1346 qui donne des précisions sur la fonction de l’ouvrage. Il y est dit .. que cette forteresse est la clé du royaume en cette contrée. En effet, située au milieu des marais, elle était le passage obligé pour accéder à Aigues-Mortes. Elle était tenue par une garnison composée d’un châtelain et de plusieurs gardes. Depuis sa terrasse qui pouvait supporter jusqu’à quatre pièces d’artillerie, on a une vue panoramique sur la Petite Camargue.

[modifier] L’église Notre-Dame-des-Sablons

Elle a vraisemblablement été construite avant les remparts, vers le milieu du XIIIe siècle. Collégiale en 1537, elle fut saccagée par les protestants en 1575. Après la reconstruction du clocher en 1634 elle devint successivement sous la Révolution, temple de la Raison, caserne, magasin à grains et entrepôt de sel. Elle fut rendue au culte en 1804 et restaurée de 1964 à 1967. Depuis 1991, des vitraux crées par Claude Viallat,artiste contemporain appartenant au mouvement artistique Supports/Surfaces, donnent à l'édifice une lumière et une couleur extraordinaires.

[modifier] La chapelle des Pénitents Gris

Plan d'Aigues-Mortes
Plan d'Aigues-Mortes

Située à l'est de la place de la viguerie elle est la propriété de la confrérie des Pénitents Gris créée en 1400. La façade est du style Louis XIV. La porte d'entrée du XVIIe siècle est ornée d'une statue en bois. Retable sculpté en 1687 par Sabatier.

À l'intérieur, un retable représente la passion du Christ. Il fut construit en stuc de plâtre gris en 1687 par le sculpteur montpelliérain Sabatier. Ce retable, sur lequel figurent les armoiries de la confrérie, occupe tout le fond du cœur.

[modifier] La chapelle des Pénitents Blancs

Située à l'angle de la rue de la République et de la rue Louis-Blanc, elle appartient à la confrérie des Pénitents Blancs crée en 1622.

Au dessus du chœur, sur la voûte, on peut voir une copie du retable de Jérusalem où le Christ a célébré la Pâque et le jeudi Saint avec ses apôtres. Autour du maître-autel, une peinture sur toile retrace la descente du Saint Esprit le jour de la Pentecôte. On l'attribue à Xavier Sigalon, peintre né à Uzès en 1778. De chaque côté du chœur se dressent deux statues : à gauche saint Félix pour la rédemption des captifs, à droite saint Jacques le Mineur, premier évêque de Jérusalem.

[modifier] La place Saint-Louis

Statue Saint Louis
Statue Saint Louis

Elle est le cœur touristique de la cité. Au centre, face à l'entrée principale de La porte de la Gardette, est érigée la statue de Saint Louis, œuvre de James Pradier en 1849.

[modifier] Personnages célèbres

[modifier] Galerie d’images

[modifier] Château d’Aigues-Mortes

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Articles de Wikipédia

[modifier] Liens externes

[modifier] À lire

  • Simien Frédéric, Aigues-Mortes, éditions Alan Sutton, 2006.
  • Simien Frédéric, Aigues-Mortes, tome II, éditions Alan Sutton, 2007.
  • Sur les événements de 1893, Enzo Barnabà, Le Sang des marais, Marseille, 1993 [1]

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. Historique de la légion de gendarmerie de Provence, SHA
  2. Aigues-Mortes sur le site de l'Insee