Ahmed Zaouche

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Ahmed Zaouche, né le 4 octobre 1907 à Tunis et décédé le 23 mai 1973, est un homme politique tunisien. Il est le fils cadet de Abdeljelil Zaouche.

[modifier] Biographie

Il poursuit ses études secondaires au lycée du Parc à Lyon où il obtient son brevet. Bachelier en droit à Toulouse en 1931 puis licencié en droit à Lyon en 1934, il retourne à Tunis et travaille entre autres avec maître Albert De Matteïs.

Administrateur et publiciste, il manifeste une grande activité politique à la veille de l'indépendance. En 1941, il devient caïd de Tunis par Moncef Bey et, en 1943, caïd de la banlieue de Tunis. Après la déportation du bey, il est révoqué par le général Alphonse Juin pour avoir résisté aux autorités françaises et défendu la souveraineté tunisienne devant l'occupation de la Tunisie par les forces de l'Axe.

Le chef du gouvernement, M'hamed Chenik, et le docteur Mahmoud Materi essaient de le réintégrer dans ses fonctions de caïd. Lamine Bey, irrité par ses sentiments moncéfistes n'accepte de signer le décret de réintégration qu'en 1952. Il est nommé caïd de Monastir en 1954 puis de Sfax en 1956.

Une fois l'indépendance proclamée, Ahmed Zaouche devient, le 21 juin 1956, le premier gouverneur de Tunis. Il occupe ensuite la charge de gouverneur-maire de Tunis (fonctions fusionnées par le président Habib Bourguiba) jusqu'en 1957 et de 1958 à 1963[1]. Il lance alors de grands travaux de modernisation de la capitale qui s'inscrivent dans une politique urbaine progressiste initiée par Bourguiba. Il s'agit de projets d'équipements publics et sportifs (ensemble olympique d'El Menzah, complexe El Gorjani, etc.), de projets urbains (aménagement du jardin Habib Thameur, de la place du Leader, de la place de la Monnaie, de la place Pasteur, de la place Jeanne d'Arc, etc.), de projets de viabilisation de la banlieue sud (El Mourouj ou El Ouardia) et des anciennes portes (Bab El Fellah, Bab Alioua, etc.) et de projets de percées comme celui de la Hara (quartier juif) visant à assainir et à dynamiser ce tissu urbain.

Il encourage particulièrement plusieurs institutions féminines et sportives tunisiennes de l'époque dont le Club Aziza Othmana, l'Union nationale de la femme tunisienne, et le Tennis Club de Tunis dont il est le président.

En 1963, il devient conservateur de la Propriété foncière et, en 1969, PDG de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS). En 1969, Ahmed Zaouche fonde également la Bourse de Tunis et en assure la présidence jusqu'en 1972.

[modifier] Citation

Zaouche est chargé par le président Bourguiba d'éconduire le bey du palais de Carthage. Au cours d'un conseil ministériel, Bourguiba ironise sur son salut et sa déférence au bey déchu. Ahmed Zaouche rétorque alors :

« Ce n'est pas la personne de Lamine Bey que j'ai salué mais une page tournée de l'histoire de la Tunisie. »

[modifier] Références

  1. (fr) Maires de Tunis (Municipalité de Tunis)