Abd al-Mumin (Almohades)

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`Abdul-Mu'min ben `Alī al-Kūmī ou `Abd al Mu'min ben `Alī al Kūmī ou Abdelmoumen (arabe : `abd al mū'min ben `alī al-kūmī (عبد المؤمن بن علي الكومي) né vers 1100, est un Berbère Zénète, fondateur de la dynastie des Almohades en 1145. `Abd al-Mû'min décéda en 1163 à Salé.

Sommaire

[modifier] Histoire

Abd al Mumin est né dans le village de Tadjra, près de Nedroma, dans la région de Tlemcen, en Algérie, entre 1096 et 1104. Abd al Mumin étudia très jeune à la mosquée de Tlemcen puis partit chercher la science à l'orient, dans la capitale hammadite, Béjaïa. Il rencontra Ibn Tûmart, dans un village voisin de Béjaïa, nommé Mellala, après que celui-ci fut renvoyé de Béjaïa, où il était venu y prêcher sa doctrine rigoriste, peu appréciée des habitants de la ville. La rencontre avec le réformateur religieux Ibn Tûmart, qui avait enflammé les berbères de l'atlas marocain en leur prêchant la doctrine de l'unité de Dieu et une moralité rigoriste, fut une révélation pour `Abd al-Mumin qui se vit annoncer sa mission de futur calife des Almohades .

A la mort de son maitre il avait levé une armée avec laquelle il renversa la dynastie almoravide qui régnait au Maroc, et prit le pouvoir en qualité de calife (1147). après avoir consolidé son gouvernement, il décida de conquérir les pays de l'Est, y compris l'Ifriqiya en proie à l'anarchie et dont une partie se trouvait sous le joug des Normands de Sicile.

Abd al Mumin envahit le territoire algérien, en 1152-53, défit les tribus arabes qui s'opposaient à son passage, puis vainquit le prince hammadide qui régnait à el Qala (kabylie) et annexa ses états. Sept ans après, en 1159-1160, il s'emparait de l'Ifirqiya,. Le 12 juillet 1159, il paraissait devant Tunis, tandis que sa flotte, forte de 70 vaisseaux, croisait dans le golfe. Une délégation de notables de la ville alla au devant du conquérant et sollicita l'aman. Le calife promit de respecter la vie et les biens des messagers présents, mais exigea des autres habitants la moitié de leurs biens.

Son règne débuta en 1130 lorsqu'il prit les titres de calife (héritier) d'Ibn Tûmart, à l'instar d'Abû Bakr qui avait pris le titre de calife du prophète, et de commandeur des croyants (amîr al-mumimîn). Des campagnes l'amènent du sud du Maroc jusqu'à la côte méditerranéenne, en restant toujours dans les montagnes de l'Atlas pour échapper aux armées Almoravides. L'émir almoravide Tachfin Ben Ali, poursuivi, tenta de s'échapper par la mer mais il se tua en tombant d'une falaise. Son cadavre fut décapité et sa dépouille embaumée pour être envoyée comme trophée à Tinmel. `Abd al-Mu'min, après un long siège de Fès, et la prise de Tlemcen, alors capitale du Maghreb central des Almoravides, mit fin à la dynastie almoravide en conquérant leur capitale Marrakech (1147) et en tuant le jeune héritier Ibrahim Ben Tachfin.

Son domaine s'étendit jusqu'à Tripoli (Libye) et en Andalousie sur tout le Guadalquivir : Grenade, Cordoue et Séville.

Porte de la casbah de Rabat
Porte de la casbah de Rabat

Il restait à mater la révolte de chrétiens en Andalousie menés par un certain Ibn Mardanîch (أبو جميل زيان بن مردنيش abū jamīl zyān ben mardanīš). Abd al-Mumin fit reconnaître son fils Abu Yaqub Yusuf comme héritier, et aidé par celui-ci il fit construire une forteresse, sur la rive gauche de l'oued Bou Regreg en face de la ville de Salé, pour préparer la flotte destinée à envahir l'Espagne. Cette forteresse fut nommée le « camp de la victoire » (Ribat al-Fath) future Rabat. Abd al Mumin décéda en 1163 avant d'avoir achevé son entreprise.

Il eut quatre principaux vizirs :

  • Abû Ja`far (1146-1157) (abū ja`far ben `aṭīa (أبو جعفر بن عطية))
  • Abû as-Salâm (1157-1158) (abū as-salām al-kūmī (عبد السلام الكومي))
  • Abû Hafs (1158-1160) (abū ḥafṣ ben `abd al-mū'min (أبو حفص بن عبد المؤمن))
  • Abû al-`Alâ (1160-1163) (abū al-`alā ben jām`i (أبو العلى بن جامع))

Aujourd'hui, au Maroc, dans la ville impériale de Fès il y a les descendants du roi Abd al-Mû'min. Ce sont les "Abdellaoui Maâne Andaloussi" une famille de scientifiques et d'Oulémas, l'un de ses ancêtres était le cheikh Sidi Mohamed ben Abdellah Maâne Alandaloussi enterré à la cimetière de bab Fetouh à Fès.

[modifier] Monuments

Il fit construire la mosquée de Marrakech la Koutoubia.


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Ibn Tûmart
Almohades
Abû Ya'qûb Yûsuf

[modifier] Sources

  • Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, des origines à 1830, édition originale 1931, réédition Payot, Paris, 1994

[modifier] Voir aussi