Almoravides

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المرابطون (ar)
Al-Murābitūn
1040 — 1147
Monarchie
Conquête almoravide.
Conquête almoravide.
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Capitale Aoudaghost (1040-1055-1062),
Marrakech(1062-1147) et Córdoba
Langue(s) Arabe etLangues berbères (Mozarabe, Hébreu, Langue romane d'Afrique du Nord, et dialecte Arabe andalou)
Religion {{{religion}}}
Superficie 3.885.000 km²
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Monnaie Dinar et Maravédis
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Devise {{{devise}}}
Hymne {{{hymne}}}

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Les Almoravides (en arabe Al-Murābitūn, المرابطون) sont une dynastie berbère issue du Sahara (actuelle Mauritanie). Du XIe siècle au XIIe siècle, ils régnèrent sur le Sahara, une partie du Maghreb et une partie de la péninsule Ibérique.

Le royaume est délimité par l’océan Atlantique à l’ouest, par le royaume de Castille, le royaume de Navarre, le royaume d'Aragon, le comté de Barcelone et le comté d'Urgell au nord, par les Hammadides à l’est, et de facto au sud par le Sahara (royaumes du Bambuk, Bure, Lobi, empire du Mali et empire du Ghana).

Sommaire

[modifier] Histoire

Au XIe siècle, Yahya Ibn Ibrahim, un des chefs Lamtūna[1] (« hommes voilés », tribu berbère Sanhadja) et Zénète à la fois [2] [1], constatant le manque de connaissances de ses hommes en matière d'Islam, fit appel au religieux Abdallah Ibn Yasin, d'obédience malékite et puritain. Son enseignement fut d'abord rejeté. Aussi Abdallah Ibn Yasin fonda-t-il un ribāt (couvent militaire, d'où le nom al-Murābitūn, « ceux du ribāt »), probablement sur l'île de Tidra en Mauritanie[3]. Il prêchait avant tout l'obéissance à la lettre du Coran et l'importance de la discipline. Les premiers Almoravides parvinrent rapidement à imposer par la force leur doctrine religieuse aux autres Sanhadja, fondèrent des armées, et partirent à la conquête vers le nord comme le sud.

Au sud, dès 1054, Abu Bakr Ibn Omar (ou Abou Bekr, Abou Bakr) attaqua l'empire du Ghana et détruisit la ville d'Aoudaghost[4]. Abdallah Ibn Yasin mourut au combat vers 1059, en attaquant l'émirat de Berghouata, considéré comme hérétique par les Almoravides.

Abu Bakr fut son successeur. Cumulant l'autorité militaire et religieuse, il est considéré comme le premier souverain almoravide. Il fonda la ville de Marrakech vers 1070[5], puis fut contraint de retourner au Sahara en 1071 afin de calmer des querelles entre tribus sanhadja. Il confia le pouvoir au Maroc à son cousin Youssef Ibn Tachfin, qui s'érigea en souverain, empêchant de fait le retour d'Abu Bakr en 1072[6]. Celui-ci ne règna alors effectivement que sur le désert et le sud. En 1076, il s'empara de la capitale du Ghana, Koumbi Saleh, avec l'aide du royaume de Tekrour[7], ce qui provoqua l'effondrement de l'empire pendant les décennies suivantes. Il fut tué au Sénégal en 1087, touché par une flèche empoisonnée, et les Almoravides ne parvinrent pas à maintenir leur contrôle sur le Ghana.

Youssef Ibn Tachfin se marie avec une Zénète Nefouza dite Zaineb et poursuivit les conquêtes almoravides au nord, prenant Fès en 1075, et Tlemcen en 1080, et fondant le Royaume de Tlemcen, qui englobait le Maroc actuel et une partie de l'Algérie occidentale jusqu'à Béjaîa. Tlemcen redevient alors la capitale d'un vaste royaume. En 1086, il fut invité par les princes arabes d'Espagne, les rois des Taifa, à les aider contre Alphonse VI de Castille. Débarqué le 30 juin, Ibn Tāchfīn est rejoint par les rois de Séville, Grenade, Malaga et Badajoz, et infligea le 23 octobre une sévère défaite à Alphonse VI à Sagrajas (Zalaqa en arabe), non loin de Badajoz. Il rentre ensuite en Afrique pour régler ses propres affaires, avant d'être rappelé en 1089. Voyant que les rois arabes complotent contre eux et contre lui, appuyé par les dignitaires religieux locaux, il conquiert pour lui-même tout le al-Andalûs entre 1090 et 1094. Malgré son échec relatif face aux chrétiens menés par le Cid, c'est l'apogée des Almoravides. Youssef Ibn Tachfin mourut en 1106, à l'âge, selon la tradition, de 100 ans.

Ali Ben Youssef lui succéda. Il agrandit et consolida l'empire maure, mais se heurta à la résistance des princes chrétiens et à l'agitation des Almohades, adversaires du malékisme, qui prêchaient la guerre sainte contre les Almoravides. En 1142, quand Ali Ben Youssef mourut, l'agitation almohade était à son comble. En 1145, après une défaite près d'Oran, son successeur Tachfin Ben Ali se tua dans sa fuite, lorsqu'il tomba dans un précipice. Deux rois almoravides, Ibrahim Ben Tachfin et Ishaq Ben Ali se succédèrent ensuite, mais ce ne fut que symbolique. La prise de Marrakech par les Almohades en 1147 sonna la fin de l'empire des Almoravides.

[modifier] Liste des sultans almoravides

[modifier] Dynastie des Almoravides

[modifier] Chronologie de l'empire almoravide (XIe-XIIe siècle)

  • 1035: À l'issue de son pèlerinage à la Mecque, Yahya Ibn Ibrahim, chef berbère de la tribu Djoudala décide de convertir son peuple aux préceptes de l'Islam.
  • 1037: Abdallah Ibn Yasin, chef spirituel et idéologue, commence à asseoir les bases doctrinales du mouvement Almoravide.
  • 1055: Les Almoravides menés par Abdallah Ibn Yassin, berbère de la tribu Lamtouna, s'emparent de Sijilmassa (Maroc)
  • 1059: Mort de Abdallah Ibn Yasin, la communauté religieuse est en passe de se convertir en royaume.
  • 1069: Début de la fondation de Marrakech par Abu Bakr Ibn Omar capitale de mouvement Almoravide.
  • 1071: Abu Bekr Ibn Omar confie le pouvoir au nord à son cousin Youssef Ibn Tachfin.
  • 1077: Le mouvement almoravide consolidé entreprend son avancée vers le nord-est du Maghreb (Fès, Tlemcen, Oran, Alger ...).
  • 1080: Les Andalous, dont les royaumes de taifas sont menacés par l'avancée des armées chrétiennes d'Alphonse VI de Castille, sollicitent l'intervention du grand émir almoravide Youssef Ibn Tachfin, fondateur de la dynastie almoravide.
  • 1084: Les Almoravides s'emparent de Ceuta (ville enclave au nord du Maroc).
  • 1085: Alphonse VI de Castille conquiert Tolède (ville espagnole à 70 km au sud de Madrid).
  • 1086: L'émir almoravide Youssef Ibn Tachfin décide d'intervenir dans la péninsule où il remporte la bataille de Zallaqa (Sagrajas) [2] à Badajoz.
  • 1090: Youssef Ibn Tachfin occupe la Taïfa de Grenade et entreprend la conquête d'Al-Andalus.
  • 1091: Les Almoravides s'emparent de Cordoue, Almeria, Badajoz et Séville et ordonnent l'exil du roi sévillan Al-Mutamid Ibn Abbad. L'expansion vers le Levant est arrêtée par la présence du Cid à Valence.
  • 1092: Une poignée d'éclaireurs almoravides arriva sous les murs de Valence. Ibn Djehaf (Cadi), membre d'un haut lignage yéménite, porté par la foule partisane, prit le pouvoir dans la ville après avoir fait assassiner al-Qadir.
  • 1094: L'armée almoravide arrive jusqu'à Lisbonne. Ibn Djehaf, traduit en justice pour l'assassinat d'al-Qadir, fut brûlé vif à Valence par ordre du Cid.
  • 1098: Youssef Ibn Tachfin est proclamé Prince des musulmans, Défenseur de la Foi et Envoyé du Commandeur des Croyants.
  • 1102: Les Almoravides conquièrent Valence et la partie septentrionale d'Al-Andalus, arrivant jusqu'à La Vallée de l'Ebre. Youssef Ibn Tachfin nomme pour héritier son fils Ali Ben Youssef.
  • 1106: Mort de Youssef Ibn Tachfin. Ali Ben Youssef, son fils est proclamé émir. les Almoravides occupent les îles Baléares.
  • 1108: Ali Ben Youssefbat les chrétiens à la bataille d'Uclès
  • 1110: Les Almoravides occupent la Taifa de Saragosse.
  • 1118: Alphonse Ier d'Aragon prend Saragosse aux Almoravides.
Début de la construction de la Koutoubia à Marrakech en 1120, fortement transformée par les almohades en 1162
Début de la construction de la Koutoubia à Marrakech en 1120, fortement transformée par les almohades en 1162


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[modifier] Art

[modifier] Notes et références

  1. Djoddala selon d'autres sources
  2. The golden of the moor Ivan Van Sertima
  3. D'après Mercer (page 72), qui cite Hugot, l'absence de toute trace de bâtiment sur Tindra disqualifie ce site
  4. cf. http://www.nytimes.com/books/first/a/appiah-africana.html
  5. Le Tourneau, page 222
  6. Le Tourneau, page 223
  7. Mercer, page 73

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

  • (en) John Mercer, Spanish Sahara, George Allen & Unwin Ltd, Londres, 1976, ISBN 0-04-966013-6
  • (en) Roger Le Tourneau, North Africa to the Sixteenth Century, in The Cambridge History of Islam, volume 2, Cambridge University Press, 1970, ISBN 0-521-07601-3

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes