Vice-royauté du Pérou

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Virreinato del Perú (es)

(Vice-royauté du Pérou)
1542 — 1821
Vice-royauté de l'Empire colonial espagnol
Drapeau
La Vice-royauté du Pérou en 1650 et 1816 (territoires conquis en vert ou marron obscur et territoires peu explorés ou de jure en vert ou marron pâle)
La Vice-royauté du Pérou en 1650 et 1816 (territoires conquis en vert ou marron obscur et territoires peu explorés ou de jure en vert ou marron pâle)

Création 20 novembre 1542
Indépendance du Pérou 28 juillet 1821

Capitale Ville des Rois
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Entité précédente
Inca
Entités suivantes
République du Pérou
Vice-royauté du Río de la Plata
Nouveau royaume de Grenade

La vice-royauté du Pérou était l'un des deux principaux districts administratifs créé par la couronne espagnole dans ses possessions d'outre-mer, avec la Nouvelle Espagne centrée sur le Mexique. Pendant les deux premiers siècles de son existence, il comprenait la plus grande partie de l'Amérique du Sud.

Sommaire

[modifier] Histoire

La vice-royauté du Pérou fut créée le 20 novembre 1542 par Charles Ier par la signature de la Cédule royale à Barcelone, afin d'administrer la quasi totalité de l'Amérique du Sud.

Le Pérou subissait alors une guerre civile entre les principaux conquistadores, Francisco Pizarro et Diego de Almagro pour la domination du Pérou.

Le roi envoya le premier vice-roi Blasco Núñez Vela en 1543, mais la guerre civile l'empêcha d'exercer l'autorité royale et il fut assassiné en 1546 par Gonzalo Pizarro, le frère de Francisco. C'est finalement Pedro de la Gasca, nommé président de la audiencia de Lima puis successeur de Vela qui parvint à restaurer l'ordre et l'autorité royale, et à mettre fin à la rébellion de Pizarro en 1548. La capitale s'établit dans la Ville des Rois (Lima) fondée par Pizarro le 18 janvier 1535.

39 vice-rois ont succédé à Blasco Núñez Vela et ont gouverné la vice-royauté entre 1544 et 1824. Francisco de Toledo (1569-1581) fut celui qui organisa l'État colonial et fonda les « réductions » ou villages d'Indiens où ils furent concentrés. Au XVIIIe siècle, devant la difficulté de l'administration d'un territoire immense, se réaliseront les réformes bourboniennes, avec la création de la vice-royauté de Nouvelle-Grenade au nord, créée en 1717 et confirmée en 1739, et de celle du Río de la Plata au sud, créée en 1776.

Au XIXe siècle, alors que différents territoires de la vice-royauté devenaient indépendants, cette dernière entra en décadence et son histoire prit fin avec la reddition du vice-roi José de la Serna e Hinojosa devant les forces grancolombiennes de Simón Bolívar après la bataille d'Ayacucho le 9 décembre 1824.

[modifier] Territoire

La vice-royauté péruvienne dépassa les limites de l'empire inca et s'étendit initialement depuis l'isthme de Panama jusqu'à la Patagonie, et de l'océan Pacifique jusqu'à la forêt amazonienne et l'océan Atlantique. Les seules parties de l'Amérique du Sud qui n'en faisaient pas partie étaient l'est du Brésil, dominé par les Portugais, et l'actuel Venezuela qui dépendait de la Vice-royauté de la Nouvelle Espagne.

Elle fut divisée en 9 divisions administratives appelées audiencias, lesquelles furent gouvernées par un gouverneur régional subalterne au vice-roi du Pérou résidant à Lima. Elles furent les suivantes par date de création :

  • Panama (1538)
  • Lima (1543) le plus grand et le plus important
  • Santa Fe de Bogotá (1548)
  • La Plata de los Charcas (1559)
  • Quito (1563)
  • Chili (1563-1573; 1606)
  • Buenos Aires (1661-1672; 1776)
  • Caracas (1786)
  • Cuzco (1787)

Chaque audiencia à son tour était subdivisée en unités administratives mineures appelées corregimientos, tant Espagnols qu'Indiens.

Lors de la création de la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, la vice-royauté du Pérou perdit les Audiencias du Panama, de Santa Fe de Bogotá, et de Quito ; avec l'établissement de celle du Rio de la Plata, (aujourd'hui l'Argentine, la Bolivie, le Paraguay et l'Uruguay), elle perdit l’Audiencia de Buenos Aires (ce port commença à se développer à partir de cette date). Sauf pendant une brève période entre 1798 et 1814, l’Audiencia et Capitainerie du Chili continua à appartenir à la vice-royauté péruvienne jusqu'en 1818.

Dans la réorganisation de 1783, on créa les intendances d'Arequipa (1784), Puno (1783), Cuzco (1784), Huamanga (1784), Huancavelica (1784), Lima (1783), Tarma (1784), Trujillo (1784) au Pérou et Santiago (1786) et Concepción (1786) au Chili.

Au niveau militaire la Vice-royauté du Pérou finança, au moyen du real situado, les campagnes militaires contre les mapuches dans la Guerre d'Arauco qui dura tout au long de la période coloniale.

De même, on envoya depuis Lima de puissantes armées vers le Chili, le Haut Pérou (la Bolivie actuelle), et Quito contre les premiers insurgés séparatistes. La fortification du port du Callao fut la dernière place militaire dans l'Amérique espagnole à se rendre devant les séparatistes.

[modifier] L'Organisation Sociale

Graphique qui montre les Classes Sociales
Graphique qui montre les Classes Sociales
«Images des Castas» de l'Époque Coloniale qui montre le métis: De l'espagnol et l'indienne, métis.
«Images des Castas» de l'Époque Coloniale qui montre le métis: De l'espagnol et l'indienne, métis.
«Images des Castas» de l'Époque Coloniale qui montre le mulâtre: Du noir et l'espagnole, mulâtre.
«Images des Castas» de l'Époque Coloniale qui montre le mulâtre: Du noir et l'espagnole, mulâtre.
«Images des Castas» de l'Époque Coloniale qui montre le zambo: Du noir et l'indienne, zambo.
«Images des Castas» de l'Époque Coloniale qui montre le zambo: Du noir et l'indienne, zambo.

La societé coloniale était pleine d'inégalité parmi ses membres. Les espagnols qui étaient nés à la péninsule ibérique avaient tous les privilèges, et les péruviens - les espagnols nés au Pérou et les indigènes - avaient été presque exclus.

Le nombre de la population indigène diminua très rapidement: pendant 300 ans, il baissa de dix ou douze millions à seulement un million. D'autre part, nouvelles classes sociales sont apparues, par example: le métis (fils d'un espagnol et de une femme indigène), le zambo (fils d'un homme noir et d'une femme indigène), le mulâtre (fils d'un homme noir et d'une femme blanche). À la fin de son existence, la vice-royauté comptait environ 1 115 207 habitants, dont 58% d'indigènes se concentrant sur les montagnes, 21% de métis, 8% de noirs et 12% de blancs, pour la plupart habitant sur la côte et dans la ville de Lima (celle-ci était alors la ville la plus peuplée d'Amérique du Sud puisqu'elle compta jusqu'à 64 000 habitants).

[modifier] Classes Sociales

Dans la vice-royauté, il y a eu les classes sociales suivantes:

  • La Noblesse ou Haute Classe, faite par les hommes et les femmes provenant de l'Espagne, et aussi par les descendants des conquistadors. Ils étaient l'élite de la vice-royauté, et seulement ils pouvaient accéder à une place publique, par example: oidors, commerçants du Tribunal et consuls. La Noblesse se chargea aussi du système des encomiendas jusqu'en 1542.
  • Classe Moyenne, constituée par des commerçants moyens et profesionels n'ayant pas eu de titres nobiliaires, mais qui avaient de richesse faite au Pérou. Les indigènes nobles et les curacas - qui pouvaient utiliser leurs titres nobiliaires jusqu'en 1781 -, et les corrégidors appartenaient à cette classe.
  • Le Peuple, fait par des espagnols, des créoles et des métis pauvres. Ceux-ci s'occupaient de la manufacture et du commerce. La population indigène - dits indiens - était aussi dans cette classe. Le peuple indigène travailla dans plusieurs de métiers, et elle fut élevée dans les réductions; quelques-uns furent traités comme esclaves dans les encomiendas (jusqu'en 1542), les obrajes et la mita.
  • Les Esclaves, dont la couleur de leur peau était noire, ils avaient été amenés de l'Afrique. Ils travaillèrent dans les fermes et les maisons, et ils étaient achetés et vendus comme merchandise. Ils pouvaient acheter leur liberté, et après travailler dans des autres métiers.

[modifier] Le Système des Républiques

Quand l'autorité royale a été confirmée, la Couronne Espagnole - protectrice de l'idée de la pureté raciale - a établi une societé divisée et exclusive pour ses colonies. En raison de cela, deux républiques furent créées: l'une pour les espagnols et l'autre pour les indiens. Chaque classe devait agir indépendamment, avec des lois différentes et ses propres autorités, et sans se mélanger mutuellement.

Bien que ceci se soit accompli seulement en théorie, néanmoins les unions parmi toutes les deux républiques - qui étaient illégales - se sont produites. Les métis (sur tout les fils des espagnols) n'ont pas appartenu à aucune république, et la loi ne les protégea pas. Cette situation est devenue un problème quand la population métisse commença à réclamer ses droits sur ses possessions.

[modifier] La République des Espagnols

La République des Espagnols fut constituée par des hommes et femmes blancs nés en Espagne (péninsulaires) ou en Amérique (créoles). Dans le cadre légal, ils étaient vassals majeurs du Roi, et donc ils devaient payer du tribut.

Bien qu'ils aient eu des mèmes droits devant la loi, cépendant tous n'eurent pas les mèmes privilèges: les hautes places étaient seulement pour les péninsulaires - mais les créoles s'incorporèrent aux audiencias au XVIIe siècle -; et les espagnols pauvres se dédièrent au commerce ou aux métiers mineurs.

[modifier] La République des Indiens

Le peuple indien était dans cette classe, sauf les curacas et les parents de l'Inca, qui composèrent la Noblesse Indigène.

Depuis 1570, les indiens furent amenés à habiter aux réductions. Celles-ci étaient des villages faits pour les indiens selon le modèle des villes espagnoles. Elles avaient des autorités indigènes (V.G.: le curaca, le varayoc) et aussi espagnoles (V.G.: le corregidor - lien entre les indiens et l'État Espagnol -, le prêtre).

Les indiens étaient vassals mineurs du Rois devant la loi, et par conséquent ils devaient payer du tribut à travers la mita. Le type d'elle dépendaient sur la proximité aux mines, obrajes ou des autres institutions.

Les indiens communs étaient enregistrés et inscrits dans un registre d'après son nombre. La vie dans les villages était inconnue par les indiens à l'époque préhispanique; en raison de cela, plusieurs ayllus furent emmenés à une seule réduction, sans importer s'ils étaient des ennemis.

Dès le XVIIe siècle, beaucoup d'indiens ayant tenté d'éviter la mita, le tribut et les injustices échapèrent aux villes ou autres villages, et ils y furent appelés étrangers. Les autres se placèrent sous la protection d'un espagnol, ce qui créa le système du yanaconaje.

[modifier] La Noblesse Indigène

Indien noble mélangeant des vêtements espagnols et incas
Indien noble mélangeant des vêtements espagnols et incas

Faite par des indiens nobles - des incas et ceux des autres communautés - qui trouvèrent une façon de s'adapter dans le changement de quelques institutions de l'époque des incas, par example, la mita, le curacazgo, etc.

Les indiens nobles devaient démontrer leurs titres nobiliaires. En raison de cela, ils utilisèrent les probanzas et ils les présentèrent aux tribunaux, même si plusieurs étaient fausses. Les indiens ont établi aussi des alliances matrimoniales avec des espagnols pour confirmer une meilleure situation.

[modifier] Le Peuple Noir

Contrat à vendre un esclave
Contrat à vendre un esclave

Le peuple noir et sa culture arrivèrent au Pérou avec les espagnols. Les hommes noirs furent capturés par les européens avec l'aide des autres peuples du litoral africain pour les utiliser comme esclaves, et donc ils étaient amenés en Amérique en conditions sous-humaines. Les esclaves arrivèrent en Vice-royauté du Pérou pour la première fois au XVIe siècle à cause de la chute démographique du peuple indigène.

Puisque les hommes noirs étaient esclaves, ils n'étaient pas considérés des êtres humaines, mais des merchandises: ils pouvaient être vendus et achetés aux marchés.

Sa vie fut très difficile, surtout aux fermes où ils étaient exposés aux mauvais traitements des caporaux (chefs des fermes). Néanmoins ils purent progresser aux villes. Ils travaillaient là et ils recevaient du salaire car les espagnols dédaignaient le travail, qui en voyaient comme quelque chose propre des gens de bas statut. Le salaire reçu était divisé entre le maître et l'esclave, et ainsi le second pouvait épargner pour acheter sa liberté, laquelle ils obtenaient à travers les Lettres d'Affranchissement (espagnol: Cartas de Manumisión).

Par ailleurs, l'esclavage ne fut pas bien accepté par les hommes noirs: les marrons causèrent beaucoup de rébellions et de soulèvements, et ils eux-mêmes créèrent des états des esclaves fugitifs, qui étaient appelés palenques. Mais ces palenques ne furent pas nombreux parce que il n'y avait pas de lieux inaccesibles sur la côte péruvienne; seulement aux districts de Miraflores, Magdalena del Mar et San Miguel en raison de leurs forêts.

[modifier] Voir aussi