Tusson

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Tusson
Carte de localisation de Tusson
Pays France France
Région Poitou-Charentes Poitou-Charentes
Département Charente Charente
Arrondissement Angoulême
Canton Aigre
Code Insee 16390
Code postal 16140
Maire
Mandat en cours
Jean Vinzent
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays d'Aigre
Latitude
Longitude
45° 56′ 06″ Nord
         0° 04′ 09″ Est
/ 45.935, 0.0691666666667
Altitude 72 m (mini) – 148 m (maxi)
Superficie 13,97 km²
Population sans
doubles comptes
317 hab.
(1999)
Densité 22 hab./km²

Tusson est une commune française, située dans le département de la Charente et la région Poitou-Charentes.

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune de Tusson est une des nombreuses communes auxquelles la disparition du vignoble, après l'épidémie de phylloxera dans les années 1870, a porté un grand préjudice. Avant la crise la population, qui atteignait alors 1 100 habitants, a rapidement décru, pour se trouver de nos jours à un peu plus de 300 habitants.
Tout le sud de la commune, comprenant près de la moitié de sa superficie totale, est couvert par l'importante forêt de Tusson, qui s'étend également sur les communes voisines de Villejésus, de Fouqueure, de Ligné et d'Ébréon. Aucun cours d'eau n'arrose la commune et les fontaines elles-mêmes y sont des plus rares.
La principale voie de communication est la route d'Aigre à Ruffec, qui parcourt toute la commune du sud-ouest au nord-est.
Le bourg de Tusson est à sept kilomètres nord-est d'Aigre; il existe un seul hameau, la Forêt, à cinq cent mètres du bourg.
À l'est du bourg, on peut voir, au sommet d'un plateau, quatre énormes tertres, de forme ovale; ce sont de gros amas de pierres recouverts de terre: le plus important est appelé le Gros-Dognon; son voisin, au nord-est, est connu sous le nom de Petit-Dognon; le Vieux Breuil, est situé de l'autre côté du Gros-Dognon; enfin le qquatrième de ces tertres, dont le nom es la Justice, semble indiquer qu'il fut un lieu d'exécution sous la féodalité. Ces quatre tertres sont des tumuli.

[modifier] Histoire

Tusson était une enclave du Poitou, entre la Saintonge et l'Angoumois, et ressortissait à la principauté de Marcillac.
Ce gros bourg doit son existence à l'importante abbaye qu'y fonda Robert d'Arbrissel et qui fut la plus ancienne et l'une des plus importantes filiales de l'abbaye de Fontevraud.
Dans les premières années du XIIe siècle, on pouvait voir en cet endroit une vieille église en ruines. Le propriétaire de cette église, Foucaud Frénicard, en fit l'abandon, avec le consentement de son seigneur et de l'évêque de Poitiers, à Robert d'Arbrissel, qui entreprit d'y fonder un couvent de religieuses. Mais les choses n'allèrent pas sans difficultés; les religieux de Nanteuil s'opposèrent en effet à l'établissement de la nouvelle abbaye, prétendant que l'ancienne église était leur propriété, et il fallut que l'évêque de Poitiers vînt lui-même à Nanteuil avec Frénicard, pour obtenir le désistement des moines, moyennant une compensation (1112).
Six ans plus tard, les moines de Nanteuil contestèrent de nouveau la possession de Tusson à la congrégation de Fontevraud, et l'affaire dut être portée devant un concile tenu à Angoulême, sous la présidence de l'évêque Gérard.
L'abbaye de Tusson ne cessa de prospérer et elle était la plus importante de l'ordre après la maison-mère de Fontevraud. Au commencement du XVIIe siècle, alors que la plupart des établissements monastiques commençaient à péricliter, le monastère de Tusson comptait encore vingt-six religieuses.
C'est à cette époque qu'un grave différend éclata entre Fontevraud et Tusson. L'abesse de Fontevraud était alors Madame Louise de Bourbon, dame de Lavedan; afin de marquer son autorité, elle voulut imposer aux religieuses de Tusson une prieure de son choix, contrairement aux statuts de l'ordre, qui reconnaissaient à chaque maison le droit d'élire sa prieure. Ne pouvant arriver à fléchir l'abesse, les religieuses confièrent leur cause à Nicolas Pasquier, seigneur de Mainxe, qui avait une terre dans les environs de Tusson, et qui s'entremit d'abord, en bon voisin, pour rétablir la paix. Madame de Lavedan étant restée intraitable, l'affaire fut portée devant le Parlement, qui reconnut le droit des religieuses, et confirma la liberté du suffrage.
Le souvenir de Marguerite de Valois, sœur du roi François Ier, se rattache au monastère de Tusson. Après la mort de son frère, la reine de Navarre se retira quelques temps à Tusson, où, tout en se consacrant à la prière, elle continua à se livrer à ses études littéraires. En effet, deux volumes manuscrits de ses compositions inédites, découverts, en 1895, à la Bibliothèque Nationale, où ils étaient oubliés depuis des siècles, renferment deux grands poèmes: le Navire et les Prisons, ainsi que diverses pièces de poésie, qui ont été composées pendant son séjour à Tusson.
Quelques bâtiments du XIIIe siècle subsistent seuls de l'ancienne abbaye. Quant à l'église abbatiale, elle a dû être rasée de fond en comble par une de ces "bandes noires" qui, sous le premier Empire, couvrirent la France de ruines et dévastèrent nos plus beaux bâtiments. Il n'en reste debout que trois pans de murs auxquels adhèrent encore le pilier d'angle, et l'un des pendentifs d'une coupole. Ces débris appartiennent à la période la plus brillante du style ogivo-roman du XIIIe siècle et sont d'une grande richesse architecturale.[1]

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
depuis 1995 Jean Vinzent SE Fonctionnaire
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
388 441 413 389 349 317
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. J. Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, Tome III, 1917, Éditions Martin-Buchey, Châteauneuf-sur-Charente
  2. Tusson sur le site de l'Insee
  3. Ministère de la Culture, base Mérimée

[modifier] Liens externes