Tille

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la Tille
Image libre demandée
Longueur 83 km
Débit moyen 11,1 m3.s-1
mesurés à Champdôtre
Surface du bassin 1 100 km2
Régime pluvial
Se jette dans Saône
Bassin collecteur Rhône
Pays France
Cours d’eau - Hydrologie

La Tille est une rivière de l'est de la France, qui coule en région de Bourgogne, dans le département de la Côte-d'Or. C'est un affluent de la Saône en rive droite.

Sommaire

[modifier] Géographie

Elle est issue de plusieurs ruisseaux qui prennent leur source sur le plateau de Langres en Côte-d'Or et en Haute-Marne, et confluent en amont de Marey-sur-Tille ; cependant l'appellation de Tille tout court désigne celui qui prend sa source à Salives, Côte-d'Or (il y a également la Tille de Bussières, celle de Villemoron, de Villemivry et le Ruisseau des Tilles) Elle se jette dans la Saône en rive droite, à Les Maillys dans le département de la Côte-d'Or

[modifier] Principaux affluents

[modifier] Hydrologie

Le débit moyen interannuel ou module de la Tille, observé durant 45 ans (de 1963 à 2007), à Champdôtre, localité toute proche du confluent, est de 11,1 m³ par seconde pour une surface de bassin de 1 100 km².

La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit assez importantes, avec des hautes eaux hivernales portant le débit mensuel moyen au niveau de 16,5 à 24,0 m³ de décembre à mars inclus (avec un maximum en février), et des maigres d'été, en juillet-août-septembre, entrainant une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à 1,74 m³ en moyenne au mois d'août[1].

Le VCN3 peut chuter jusque 0,24 m³ par seconde, en cas de période quinquennale sèche. Le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.

D'autre part, les crues peuvent être relativement importantes. En effet, les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 65 et 92 m³. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 110 m³ par seconde, le QIX 20 de 130 m³ et le QIX 50 de 150 m³ (voir note [2] ).

Le débit instantané maximal enregistré a été de 139 m³ par seconde le 7 janvier 1993, tandis que la valeur journalière maximale était de 133 m³ par seconde le jour suivant. En comparant ces valeurs à l'échelle des QIX, on remarque qu'elles sont à peine supérieures au QIX 20 de la rivière, donc nullement exceptionnelles et destinées à se répéter tous les 25-30 ans.

La lame d'eau écoulée dans le bassin versant de la rivière est de 319 millimètres annuellement, ce qui est moyennement élevé et résulte d'une pluviosité assez abondante sur son bassin, mais reste bien inférieur à la moyenne du bassin de la Saône (501 millimètres). Le débit spécifique (Qsp) se monte ainsi à 10,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

[modifier] Départements et principales villes traversés

[modifier] Histoire

Les gros travaux en vue d'assécher le marais des Tilles commencèrent dans le premier quart du XVIIe siècle (pour être précis, la première délivrance des travaux à exécuter est datée du 1er octobre 1612). Il s'agissait de protéger les villages d'"un immense marécage, coupé par une quinzaine de cours d'eau violents et dangereux", et d'assurer "une commodité pour le passage des marchandises" vers Dijon. Des travaux plus importants encore furent exécutés tout au long du XVIIIe siècle, on creusa des canaux d'évacuation rectilignes, on établit des levées, on coupa les rivières par des barrages; le bras oriental des Tilles accapara peu à peu le plus gros volume d'eau et assécha lentement les autres bras. Il fallut attendre la première moitié du XIXe siècle pour voir le marais des Tilles disparaître progressivement.<GARNIER Noël. Le marais des Tilles. Mémoire de la Société Bourguignonne de Géographie et d'Histoire. Dijon, 1897.

Malgré son nom, la ville d'Is-sur-Tille n'est pas arrosée par la Tille mais par l'Ignon, ce qu'on peut vérifier facilement sur la carte (voir par exemple le site geoportail.fr [1]). Cette remarque vaut aussi pour Bressey-sur-Tille et Magny-sur-Tille; autrefois les deux villages étaient arrosés par une des Tilles, aujourd'hui la rivière coule un petit peu plus à l'est, les laissant à l'écart de son cours.

Cette particularité toponymique s'expliquerait par la nature du mot « tille », nom commun désignant jadis un cours d'eau dans le langage local. Un seul des cours d'eau a par la suite conservé la dénomination, qui s'est donc muée en nom propre, l'usage en tant que nom commun ne subsistant qu'à l'état de trace.

Le Dictionnaire de l'ancienne langue française donne au mot « tille, theille », les sens suivants: bois, planche de tilleul débité; corde, ficelle faite avec l'écorce du tilleul; un rien, une bagatelle; un morceau, une pièce de terre, d'étoffe. Les Tilles doivent peut-être leur nom à l'abondant réseau de leurs petits cours d'eau aux rives peuplées de tilleuls.


[modifier] Notes et références

  1. Banque Hydro - station U1244040 - La Tille à Champdôtre (ne pas cocher la case « Station en service »)
  2. Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QIX 50, c'est à dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est à dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes