Temple de Vénus et de Rome

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Série Rome antique

Temple de Vénus et de Rome
Temple de Vénus et de Rome
Vue de nuit
Vue de nuit

Le temple de Vénus et de Rome est le plus grand temple par sa superficie de la Rome antique. Il fut construit sous Hadrien, entre le vieux forum romanum et le Colisée. Mis en chantier en 121 au début du règne d’Hadrien, l’édifice ne fut inauguré qu’en 137, le 21 avril, jour anniversaire de la fondation de Rome, et fut achevé sous le règne d’Antonin le Pieux.

Sommaire

[modifier] Architecture et historique

C’est un temple double, combinant deux temples accolés dos à dos, un dédié à Venus Felix, mère d’Enée, ancêtre mythique des Romains, l’autre à Roma Aeterna (Rome éternelle). Cette configuration double, originale et inédite à Rome même, existait déjà à l’époque en Orient, par exemple dans le temple de Zeus et de Cybèle à Sardes.

Le temple est bâti sur la pente douce qui descend vers le Colisée, sur des terrains qui faisaient partie de la Domus aurea de Néron. Il fallut d'ailleurs déplacer le colosse de Néron pour dégager l'espace voulu[1]. Un important remblai a été nécessaire pour compenser une différence de niveau de 9 m et former une terrasse rectangulaire de 165 m sur 103 m, au milieu de laquelle se trouvait le temple proprement dit long de 108 m et large de 54m. Deux doubles colonnades bordaient les côtés les plus longs de la terrasse.

Chaque temple se compose d’une cella fermée, couverte d’un toit sur charpente et précédée d’un portique à quatre colonnes. L’ensemble est entouré d’une colonnade de 10 colonnes en façade, et 20 colonnes de côté, selon la forme classique d’un temple hellénistique périptère.

En 283, les cellae ont été endommagées par un incendie, et restaurées à partir de 308 par Maxence, qui refit les absides que l’on voit aujourd’hui et une couverture en voûte.

Au VIIIe siècle, le pape Paul Ier fit ériger dans la zone du temple du côté du forum un oratoire consacré aux apôtres Pierre et Paul, qui devint au IXe siècle l’église Santa Maria Nova. Un cloitre attenant construit au XIIe siècle recouvrit une partie des ruines du temple antique[2].

[modifier] Rôle religieux

Ce bâtiment était intimement lié à la célébration des anniversaires de Rome : la date du 21 avril comme anniversaire de Rome était célébrée chaque année lors des Palilia. Antonin le Pieux avait célébré le 900ème anniversaire en 148. Les pièces de monnaies frappées à cette occasion montraient la façade décastyle du temple[3] mettant en évidence le monument et le culte qui lui était attaché. Le temple était devenu la représentation la meilleure de l’éternité de Rome. En 248, lors de la célébration du millénaire de Rome le temple de Vénus et de Rome est sans doute le cœur des cérémonies. Il a acquis dans la vie religieuse de la cité un rôle fondamental, c’est, selon Michel Christol, le point de référence commode pour qui veut résumer toute la religion romaine traditionnelle dont la survie et le maintien apparaissent comme une garantie et une sauvegarde : le temple peut passer pour abriter la fortune de la ville. Sur les monnaies de Philippe l'Arabe célébrant le millénaire de Rome, on voit un temple hexastyle, il pourrait s'agir de la représentation simplifié du temple décastyle de Vénus et de Rome avec la légende SAECULUM NOVUM (siècle nouveau)[4].

[modifier] Etat actuel

Vue depuis le coté Est : la terrasse, les colonnes du péristyle et l'abside à caissons. Au fond à gauche, l'arc de Titus
Vue depuis le coté Est : la terrasse, les colonnes du péristyle et l'abside à caissons. Au fond à gauche, l'arc de Titus

Le temple a grandement souffert des destructions du Moyen-Âge : les marbres ont été récupérés ou transformés dans des fours à chaux. Subsistent la terrasse, une partie des colonnes de granite du péristyle qui ont été relevées et l’abside à caissons qui constituait le fond de la cella.

[modifier] Notes

  1. Histoire Auguste, Vita Hadriani, XIX, 10-13
  2. Pietro Romanelli, Le forum romain, traduction d’Olivier Guyon, Istituto Poligrafico dello Stato, 112 pages, Rome, 1967, p 58
  3. Monnaies d'Antonin le Pieux au revers ROMAE AETERNAE, Cohen C698 à C703
  4. Monnaie de Philippe l'Arabe, Cohen C198

[modifier] Source documentaire

  • Henri Stierlin, Hadrien et l’architecture romaine, Payot, Office du livre, 224 Pages (ISBN 2228000302)
  • Michel Christol, L'empire romain du IIIeme siècle. Histoire politique, Errance, Paris, 1997.
  • Henry Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l'Empire Romain, Paris, 1892,
  • Sandro Lorenzatti, Vicende del tempio di Venere e Roma nel Medioevo e nel Rinascimento, in "Rivista dell’Istituto Nazionale di Archeologia e storia dell’Arte", 13, 1990, pp. 119-138.