Taht Essour

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Taht Essour (Sous les remparts) est un groupe d'intellectuels tunisiens de l'entre-deux-guerres, provenant de toutes disciplines, qui se réunissaient dans un café homonyme situé dans le quartier populaire de Bab Souika (contre les remparts de la médina de Tunis).

Le poète Tahar Bekri le décrit en ses termes :

« Chansonniers, journalistes, libres-penseurs, anticonformistes, désargentés, pessimistes et désespérés de leur état mais qui se vengeaient de l'adversité par l'ironie et l'humour noir [...], rien n'échappait à leur regard satirique, déjouant par le rire la déchéance sociale et l'injustice de l'histoire[1]. »

Il comprenait notamment Moustapha Amine, Habib Cheikhrouhou, Mohamed Arbi, Abou el Kacem Chebbi, Tahar Haddad, Abdelaziz El Aroui, Abderrazek Karbaka, Mustapha Khraïef, Hédi Jouini, Hédi Labidi, Zine El-Abidine Snousi et Khemaïs Tarnane ainsi qu'Ali Douagi qui raconta la vie du groupe dans l'une de ses œuvres[1].

Le groupe permet aux Tunisiens de surpasser leur « nature byzantine de communication » : on y trouve ainsi l'écrivain, le poète, le musicien, l'artiste, le dramatique, le mélancolique ainsi que le comique. C'est un mélange complètement hétérogène qui se dissout pour devenir parfaitement homogène.

[modifier] Références

  1. ab Philippe Di Folco, Le goût de Tunis, éd. Mercure de France, Paris, 2007, p. 90