Steve McCurry

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cet article fait partie de la série
Photographie

Les photographes

A B C D E F G H I J K L M
N O P Q R S T U V W X Y Z

Voir aussi

Portail de la photographie
Tous les articles


Genres & disciplines
Histoire de la photographie
Les appareils photo
La technique
Photographie argentique
Photographie numérique

Steve McCurry (né en 1950 à Philadelphie, dans l'État de Pennsylvanie, États-Unis) est un photographe américain. Il vit à New York, à Manhattan, en plein quartier universitaire, à deux pas de Washington Square.

Membre de l' Agence Magnum depuis 1986, il parcourt le monde à la recherche de ce qu'il appelle « l'inattendu, le moment du hasard maîtrisé, qui permet de découvrir par accident des choses intéressantes que l'on ne cherchait pas ». Il est très connu pour sa photographie en couleur très évocatrice, dans la tradition du reportage documentaire.

Sommaire

[modifier] Biographie

Steve McCurry rêvait, étant jeune, de devenir un cinéaste documentaire. Il fit des études au Collège d'Arts et d'Architecture de l'Université de Pennsylvanie, où il a obtenu un diplôme avec félicitations. A 19 ans, il passe une année à voyager en Europe, un peu partout, travaillant comme serveur dans un restaurant à Amsterdam, puis à Stockholm. Il est ensuite parti à la découverte de l' Amérique du Sud, puis de l' Afrique. « Je crois que j'ai toujours voulu voir le monde, explorer de nouvelles cultures », dit-il dans une interview publiée sur internet à l'occasion de la sortie de son livre « Sud Sud-Est», qui rassemble ses images de l'Asie du Sud et du Sud-Est.

McCurry a donc cherché une profession lui permettant de concrétiser cette envie. Il débuta sa carrière en travaillant deux ans comme photographe dans un journal, qu'il quitta pour partir en Inde, en 1978, comme photojournaliste freelance. C'est là, qu'il a appris à observer la vie et à attendre. Il se rendit compte que lorsque l'on attend, « les gens oublient l'appareil et leur âme pénètre dans l'image ».

Sa carrière s'est trouvée lancée quand - déguisé avec une tenue indigène - il franchit la frontière entre le Pakistan et l' Afghanistan pour pénétrer dans les zones contrôlées par les moudjahiddins (« combattants d'Islam »), juste avant l'invasion soviétique. Quand il ressortit - il avait fait coudre les rouleaux de film à l'intérieur de ses vêtements - ses images furent publiées dans le monde entier et étaient parmi les premières qui montraient le conflit qui venait de débuter. Son reportage obtint le Prix Robert Capa Gold Medal pour le meilleur reportage photographique à l'étranger, une récompense consacrant les photographes ayant fait preuve d'un courage et d'un esprit d'initiative exceptionnels.

McCurry a couvert beaucoup de zones de conflits internationaux ou civils , parmi lesquels la Guerre Iran-Iraq, la guerre civile libanaise, le Cambodge, les Philippines, la Guerre du Golfe, l'éclatement de l' Ex-Yougoslavie et l' Afghanistan. Il s'est surtout intéressé aux conséquences humaines de la guerre.

[modifier] New York, 11 septembre 2001

Le 11 septembre 2001, Steve McCurry était dans son bureau à New York, dans un immeuble près de Washington Square, lorsque les avions percutèrent les tours du World Trade Center. Il venait juste, la nuit précédente, de rentrer du Tibet, et était en train d'ouvrir son courrier. On l'appelle pour lui dire de regarder par la fenêtre. Lorsqu'il vit la fumée et les flammes, il saisit son appareil-photo et grimpa en courant jusqu'au toit de son immeuble, d'où il avait une vue dégagée sur tout le centre-ville. Entre le moment où il a commencé à photographier depuis son toit et l'écroulement de la première tour, il ne s'est écoulé que quarante minutes. Il s'est ensuite précipité sur place avec son assistant, et après avoir franchi les barrages de police, a pu photographier le chaos indescriptible qu'il avait sous les yeux, jusqu'à la tombée de la nuit. Il y est retourné le lendemain matin, très tôt, profitant de l'obscurité pour pénétrer dans la zone interdite, et est resté là à prendre des photos aussi longtemps qu'il n'a pas été refoulé du secteur. Dans son Journal, il note : « la tristesse était indescriptible. J'avais vu ces bâtiments chaque jour de ma fenêtre. Ils étaient, pour moi, encadrés avec la voûte de Washington Square », et encore : « J'ai essayé de traduire sur la pellicule ce que je ressentais, l'horreur et la perte. C'était totalement un autre niveau du mal ».

McCurry est guidé par une curiosité innée et un sens de l'émerveillement au sujet du monde qui l'entoure et de chaque personne qu'il rencontre. Il a une étrange faculté à traverser les frontières du langage et de la culture pour saisir des histoires relatives à l'expérience humaine.

[modifier] La jeune réfugiée afghane

Voyageant à travers le monde au cours des deux dernières décennies, Steve McCurry a regardé droit dans les yeux les visages de personnes dans tous les coins de la planète. De l'Afghanistan à Los Angeles, et dans d'innombrables lieux entre les deux, il a tiré certains des portraits photographiques les plus marquants de notre temps. Sa manière de photographier directe et sans compromis lui a permis de produire quelques images mémorables dont beaucoup ont illustré la couverture et les pages intérieures du National Geographic Magazine, parmi lesquelles, celle, très célèbre, d'une jeune afghane réfugiée au Pakistan.

Un moment particulier dans sa vie a été la rencontre, après presque deux décennies, avec cette jeune femme afghane, Sharbat Gula, qu'il avait photographiée - adolescente - une vingtaine d'années auparavant. Le portrait qu'il fit d'elle a l'époque, avec ce regard intense, inoubliable, avait été reproduit en couverture du National Geographic Magazine. Cette image, a tellement été publiée, dans le monde entier qu'elle est devenue une icône, et que beaucoup la considèrent comme la photographie qui est, de nos jours, la plus reconnaissable dans le monde. « Sa peau est marquée ; il y a des rides maintenant, mais elle est aussi saisissante qu'elle l'était il y a toutes ces années », a-t-il dit après leur rencontre.

Ses reportages les plus récents ont conduit Steve McCurry à Angkor Vat, au Yémen, au Cachemire, en Inde, pour la célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance, en Birmanie, au Sri Lanka et à Bombay.

Il a reçu de nombreux prix, dont celui de « Photographe magazine de l'année », remis en 1984 par l' Association nationale des photographes de presse américaine. C'est cette même année qu'il a obtenu - fait sans précédent - quatre Premiers prix, lors du concours du World Press Photo. Il a également remporté à deux reprises le prix Olivier Rebbot.

[modifier] Citations

  • « La plupart de mes images sont fondées sur les gens, et j'essaye de transmettre ce qu'il semble que ces personnes doivent être, des personnes saisies dans un paysage plus large, ce que l'on pourrait appeler la condition humaine ».
  • « De manière inconsciente, je crois, je guette un regard, une expression, des traits ou une nostalgie capable de résumer ou plus exactement de révéler une vie ».

[modifier] Bibliographie

  • The Imperial Way, Houghton-Mifflin Company, (1985)
  • Monsoon, Thames and Hudson, (1995)
  • Portraits, Phaidon Press, (1999)
  • South Southeast, Phaidon Press, (2000)
  • Sanctuary: The Temples of Angkor Wat, Phaidon Press, (2002)
  • The Path to Buddha : A Tibetan Pilgrimage, Phaidon Press, (2003)
  • Steve McCurry, Collection 55, Phaidon Press, (2005)

[modifier] Liens externes