SOS Éducation

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SOS Éducation est une association conservatrice[1] qui œuvre à réformer le système éducatif français et défend des positions comme la suppression du collège unique ou l'abandon de la méthode globale d'apprentissage de la lecture. L'association, créée en novembre 2001[2] à l'initiative d'un groupe de parents d'élèves, revendiquait en janvier 2007 65 000 membres[3] et 220 000 sympathisants[4].

Sommaire

[modifier] Prises de position

Opposée à la méthode globale et à ce qu'elle appelle le « pédagogisme », elle défend le retour à des méthodes d'enseignement traditionnelles. Elle avance avoir « obtenu que Dominique de Villepin légalise l'apprentissage d'un métier dès 14 ans, le 7 novembre 2005 et que Gilles de Robien édicte une circulaire interdisant la méthode globale de lecture et ses dérivés » dans les écoles primaires le 3 janvier 2006[5].

Elle milite pour le rétablissement d'un examen d'entrée en sixième, la suppression du collège unique, la suppression de la loi Jospin de 1989 qui, selon elle, empêche les redoublements, la restauration d'exigences « décentes » aux examens et au baccalauréat, le rétablissement de vrais cours de morale et de civisme et la limitation du pouvoir des syndicats d'enseignants[6].

D'après son journal, l'association dispose à l'Assemblée nationale d'un réseau d'une vingtaine de députés qui auraient signé un engagement sur l'honneur à faire voter au cours de la législature à venir les sept réformes principales qu'elle défend[7].

[modifier] Méthodes de lectures et manuels scolaires

SOS Éducation a été très médiatisée en octobre et novembre 2006, suite à une campagne d'annonces qu'elle a publiées dans la presse invitant les parents d'élèves de CP à vérifier le manuel de lecture de leur enfant et à contacter l'association pour avoir des informations sur la nature de la méthode pratiquée (globale, semi-globale ou syllabique)[8]. Plusieurs syndicats enseignants ont dénoncé cette action, accusant SOS Éducation de vouloir dénoncer les professeurs et de pratiquer la délation[9].

Le collectif « Sauver les lettres », également engagé dans la défense des méthodes traditionnelles, a vivement critiqué SOS Éducation à cette occasion, l'accusant d'avoir recruté ses membres par des procédés empruntés à la secte Avenir et Culture[10]. SOS Éducation poursuit Sauver les lettres pour diffamation publique envers particulier pour ces propos.

Suite à sa campagne classant les manuels Nathan et Bordas parmi « les pires manuels scolaires » [11], un procès à l'encontre des dirigeants de SOS Éducation pour diffamation, faux et usage de faux a été lancé[12]. Le tribunal a cependant débouté Nathan et Bordas de l'intégralité de leurs demandes le 22 janvier 2008 dans le volet diffamation. Concernant l'accusation de délit de faux et usage de faux, le ministère public a requis le non-lieu le 17 janvier 2008, confirmé par le juge d'Instrucion le 15 avril 2008.

[modifier] Éducation sexuelle

En 2005, l'association a protesté contre un sujet du baccalauréat SVT traitant, à l'occasion des 30 ans de la loi Veil, de l'interruption volontaire de grossesse et faisant selon l'association une apologie de l'IVG[13].

Le quotidien Le Figaro a publié le 28 juillet 2007 une tribune du porte-parole de l'association, Vincent Laarman, intitulée « Monsieur Darcos, pourquoi avez-vous reculé ? »[14] suite à l'autorisation de diffuser dans les collèges et lycées le film 4 mois, 3 semaines, 2 jours. Ce film évoquant un avortement en Roumanie sous Ceauşescu a reçu la palme d'or au 60e festival de Cannes.

L'association est à l'origine d'une campagne d'information des directeurs d'école, enseignants et parents visant à dénoncer l'exposition « Zizi sexuel » illustrée par le personnage de Titeuf à la Cité des sciences[15].

[modifier] Notes et références

  1. Voir par exemple « L'association ultraconservatrice s'empare du débat sur les méthodes de lecture - SOS Education en croisade pour le retour à l'école d'antan », Libération, 6 novembre 2006 ; et « Un test met le feu au CP », L'Express, 7 mars 2007. L'association prône clairement « le retour dans les salles de classe des méthodes traditionnelles ». Le Bulletin de SOS Éducation, n° 19, mars 2007.
  2. « Qui sommes nous ? » par SOS Éducation
  3. Qui sommes nous ? par SOS Éducation
  4. « Le marketing de SOS-Education pour imposer le b.a.-ba », Le Monde, 8 novembre 2006.
  5. Voir le site l'association : « Que fait SOS Éducation pour réformer l'école ? »
  6. Voir le site de l'association : « SOS Éducation apporte trois premières caisses de pétitions au ministère de l'Éducation ».
  7. « Renouvellement de l'Assemblée nationale. Quels seront les relais pour les membres de SOS Éducation ? », La Lettre de SOS Éducation, numéro de juillet à septembre 2007, p. 4-5.
  8. « Le marketing de SOS-Education pour imposer le b.a.-ba », Le Monde, 8 novembre 2006.
  9. « Une pétition contre "l'autoritarisme" de Robien », Le Nouvel Observateur, novembre 2006.
  10. Sauver les lettres
  11. Les cinq « pires livres de classe » dont SOS Éducation a demandé en 2008 le retrait à M. Darcos, Ministre de l'Éducation, sont les suivants (entre parenthèses et guillemets, les motifs invoqués par l'association) : 1. Le nouvel atelier de français, CE1, Bordas (« Exercices nuisibles au développement des enfants, règles de grammaire fausses, pédagogie aberrante ») ; 2. Textes et compagnie, manuel de français, 6e, Nathan (« Pauvreté des références littéraires, détournement d'œuvres classiques, textes vulgaires ou absurdes ») ; 3. Français - Duffau-Pfirrmann, Hachette Éducation (« Texte à caractère obscène, vulgarité ») ; 4. Abracadalire, Hatier (« Méthode de lecture appliquant intégralement la méthode globale ») ; 5. Histoire-Géographie, 3e, Hatier (« Graves omissions historiques, atteintes à la neutralité de l'enseignement »).
  12. Exposé de la plainte sur le site Nathan
  13. coupures de presse sur le site spiritualité chrétienne
  14. Article du Figaro
  15. « Le "Zizi sexuel" leur reste en travers de la gorge », Libération, 21 janvier 2008.

[modifier] Lien externe