Schirrhoffen

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Schirrhoffen
Carte de localisation de Schirrhoffen
Pays France France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Arrondissement Haguenau
Canton Bischwiller
Code Insee 67450
Code postal 67240
Maire
Mandat en cours
Albert Schmitter
2001-2008
Intercommunalité C.C. de Bischwiller et environs
Latitude
Longitude
48° 48′ 25″ Nord
         7° 55′ 22″ Est
/ 48.8069444444, 7.92277777778
Altitude 119 m (mini) – 138 m (maxi)
Superficie 0,63 km²
Population sans
doubles comptes
630 hab.
(1999)
Densité 1000 hab./km²

Schirrhoffen est une commune française, située dans le département du Bas-Rhin et la région Alsace.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Histoire

Schirrhoffen est mentionné pour la première fois de manière claire en 1347 sous le nom de Schürhof. C'était une propriété féodale qui faisait partie des biens dont jouissaient les Dotzler, c'est-à-dire les bouffons du palais impérial de Haguenau. Cette propriété comprenait un château, une ferme, un étang, des jardins, des prés et une petite chapelle dont le patron était saint Jacques. L'orthographe actuelle de Schirrhoffen daterait du temps de la Révolution française. Le nom "Schirrhoffen" a une double racine : Schüre ou Schir et Hof. Schüre ou Schir, en allemand Scheune, signifie remise, hangar à stocker le foin. Hof désigne l'ancien château des maîtres du Schirrhof. Schirrhoffen signifie donc "les granges situées près du château". LA SEIGNEURIE DE SCHIRRHOFFEN Le domaine du Schürhof, appelé aujourd'hui Schirrhoffen, relevait en 1347 directement de la cour impériale de Haguenau et faisait partie des biens des Dotzler. Ces Dotzler occupaient une partie de l'aile ouest du château impérial de Haguenau. Les Hohenstaufen leur avaient attribué une partie du Schürrieth où, sur la terrasse qui borde ce dernier, ils avaient construit un château de chasse. C'est à cette époque que le Schürhof fut détaché du Schürrieth. Schirrhoffen allait vivre une histoire un peu particulière. En 1391, le domaine du Schürhof, ses terres et 500 fauchées de prés, fut attribué à Claus Rosenbaum. La famille Rosenbaum était une famille patricienne de Haguenau. Claus Rosenbaum mourut sans laisser d'enfants. Le fief passa alors à sa sœur Catherine, épouse de Billung zu der Mägde, et ensuite à ses descendants, les Eschenau. En 1429, Wendling von Eschenau fut investi du domaine par une patente impériale. Après la mort du dernier des Eschenau, en 1561, le domaine du Schürhof fut attribué aux deux secrétaires de la chancellerie, Wolgang Haller et Georges Knod, chacun pour moitié. A partir de 1593, les Niedheimer prirent possession du Schürhof. Ils allaient jouer un rôle important dans l'histoire de Schirrhoffen et de Schirrhein. Grâce à leurs relations et interventions, les deux communes échappèrent à une destruction quasi certaine pendant la guerre de Trente Ans. Les maîtres successifs du Schürhof furent Jean-Jacques Niedheimer de 1593 à 1609, Jean-Philippe Niedheimer de 1609 à 1659, Jean-Nicolas Niedheimer de 1659 à 1687, Jean-Christophe Niedheimer de 1687 à 1693, et Jean-Frédéric Niedheimer de 1693 à 1750. Avec lui s'éteignit la lignée des Niedheimer. C'est François-Antoine-Ferdinand Warstatt qui fut investi de la seigneurie du Schürhof. Il s'occupa de son domaine jusqu'à la Révolution française. Au début de la Révolution, il était le commandant de la garde nationale de Schirrhoffen. En 1793, lorsque les Autrichiens battirent en retraite, il quitta le pays et se retira à Bühl dans le Pays de Bade. Ses biens furent confisqués et vendus aux enchères. LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE SCHIRRHOFFEN Au XIXe siècle, Schirrhoffen abritait l'une des plus importantes communautés juives rurales du Bas-Rhin. Chose rare et en même temps unique en Alsace, les Juifs étaient largement majoritaires dans le village. En 1841, 71 % de la population de Schirrhoffen était juive. Suite à l'émigration massive des Juifs en 1871 et aux persécutions nazies lors de la Deuxième Guerre mondiale, cette communauté a aujourd'hui complètement disparu. Les seuls témoins de l'existence de cette communauté sont l'école et le cimetière. LA SYNAGOGUE En 1817, la communauté juive de Schirrhoffen obtint l'autorisation de construire une synagogue. Cette synagogue fut inaugurée le samedi précédant le nouvel an juif en 1818. La synagogue fut ensuite bombardée et incendiée lors des combats de la libération en 1945. Il ne restait plus que des murs calcinés et il n'était plus question de la reconstruire. UNE ECOLE JUIVE Dès la fin du XVIIIe siècle, une école juive fonctionna à Schirrhoffen. C'était une école privée. En 1844, la communauté Israélite fit construire une école. Schirrhoffen fut administré dès 1844 par une majorité d'élus juifs vus leur forte implantation dans la commune. Pendant plus d'un demi-siècle, la municipalité fut dirigée par des maires juifs : 1844 à 1864 par Raphaël Lévy, 1865 à 1871 par Léon Weill, 1872 à 1881 par Abraham Weill, 1882 à 1905 par Simon Heymann, 1905 à 1907 par Salomon Kahn. LE CIMETIÈRE JUIF Le 21 octobre 1881 fut érigé un cimetière juif à Schirrhoffen. Ce cimetière existe encore de nos jours, bien qu'il ne réside plus de Juifs à Schirrhoffen. Il reste un éloquent témoignage de l'attachement des habitants de Schirrhoffen à leur passé et au souvenir des Juifs qui ont cohabité avec eux pendant plus de deux siècles. SCHIRRHOFFEN AUJOURD'HUI Aujourd'hui, Schirrhoffen est un petit village très joli, agréable et bien aménagé. Au centre du village, sur une butte de la terrasse qui borde le Ried, s'élève l'ancien château qui, par sa simple présence, nous rappelle les origines du lieu. Le village est né et s'est développé autour de ce château. Le village était sinistré à 49 à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il a été reconstruit avec soin grâce à la ténacité de ses maires et de sa population.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1789 - 1791 - Georges BECHTEL
1791 - 1792 - Sébastien STEINMETZ
1792 - 1800 - Antoine RUERTE
1801 - 1804 - Joseph ECK
1805 - 1815 - Joseph SCHANDEL
1816 - 1825 - SCHLOSSER
1825 - 1835 - HEISSERER
1835 - 1843 - Joseph HALTER
1844 - 1864 - Raphaël LEVY
1864 - 1871 - Léon WEILL
1871 - 1881 - Abraham WEILL
1881 - 1905 - Simon HEYMANN
1905 - 1907 - Salomon KAHN
1907 - 1919 - Laurent HEISSERER
1919 - 1921 - Pie HALTER
1921 - 1929 - Joseph HALTER
1929 - 1942 - Nicolas LUX
1942 - 1947 - Michel LANG
1947 - 1953 - Frédéric HALTER
1953 - 1971 - Aloïse HAASER
1971 - 1990 - Albert GOTTRI
1991 - 2001 - Albert Schmitter
mars 2001 Albert Schmitter
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
557 522 513 508 516 630
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • cimetière juif (1881) :le cimetière israélite reste un témoin de l'histoire de l'une des plus importantes communautés juives rurales du nord de l'Alsace
  • le châtelet (XVIIe siècle) : ancienne résidence des seigneurs de Niedheimer-Wasenbourg

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Alexandre Weill (1811-1899) : écrivain qui s'est fixé à Paris en 1838 et eut pour auditeur assidu, Maurice Heine, Gérard de Nerval et Victor Hugo
  • Raphaël Levy (Maire de Schirrhoffen de 1844 à 1864) eut 4 enfants dont Achille, arrière grand-père de Brice Lalonde ancien ministre de l'environnement, ainsi que Léopold, arrière grand-père d'André Maurois écrivain, académicien

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes