Salò ou les 120 journées de Sodome

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Salò ou les 120 journées de Sodome est un film italien réalisé par Pier Paolo Pasolini et sorti en 1976. Il s'agit du dernier film de l'artiste, assassiné peu après sa sortie.

Sommaire

[modifier] Synopsis

L'action commence par la réunion de quatre notables riches et d'âge mûr qui décident de leur projet macabre. Elle se poursuit par la capture de 9 jeunes garçons et 9 jeunes filles dans la campagne et quelques villages alentours.

Les quatre notables, le Duc, l'Évêque, le Président et le Juge entouré de divers servants armés et de quatre prostituées, ainsi que de leurs femmes respectives, s'isolent dans un palais des environs de Marzabotto, dans la république autonome de "Salo", à la frontière italo-suisse. Le séjour débute par le mariage de certains notables avec les filles des autres.

Le film se divise en quatre "scènes". La premiere est appelée "l'Antiferno (le vestibule de l'enfer)" dans lequel le réalisateur plante le décor. Le deuxième tableau est intitulé "Girone delle manie (le cercle des passions)" Il est l'occasion de diverses scènes de viol sur les adolescents. Le troisième est celui du "Girone della merda (cercle de la merde)", où les victimes doivent notamment se baigner dans des excréments ou manger les fèces du Duc. Le dernier jour est celui du "Girone del sangue (cercle du sang)", et l'occasion de diverses tortures et mutilations (langue coupées, yeux énucléés, scalpations, marquages au fer...), et finalement meurtres des adolescents. Le tout crûment montré dans un scénario proche de la réalité (vision au travers de jumelles). Toujours interdit à la TV, Salo fait l'objet d'un véritable culte et est toujours projeté dans une salle de cinéma « Art et Essai » du Quartier latin de Paris. Réservé à un public "très averti".

[modifier] Commentaire

Il est inspiré à la fois de l'œuvre du Marquis de Sade, Les Cent Vingt Journées de Sodome, et des évènements qui se sont déroulés dans la ville de Salò, au nord de l'Italie, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque Mussolini s'y est réfugié face à l'avancée des Alliés par le sud et y a fondé une république fasciste, la République sociale italienne. On y trouve également quelques inspirations de Dante et sa description des cercles de l'Enfer.

Le film fait le récit d'un groupe de jeunes garçons et filles enlevés par de vieux fascistes pervers et enfermés pendant 120 jours dans une grande propriété afin d'y d'assouvir les pulsions sexuelles, violentes et morbides de leurs geôliers.

Le film se déroule en fait sur 3 journées, au gré des trois cercle des passions (sexualité violente, cercle de la merde (scatophilie) et cercle du sang (tortures et meurtres).

Le film est extrêmement violent et cru, difficile à regarder, même de nos jours. C'est le film le plus sombre et le plus désespéré de Pasolini. Il est minutieusement construit comme une descente progressive à travers différents cercles de la perversité, à l'image des cercles de l'Enfer de Dante.

Le film a fait scandale lors de sa sortie. Il a été interdit ou censuré dans de nombreux pays pendant plusieurs années, y compris en Italie. En février 2007, sa projection avait été interdite à Zurich, en Suisse, suite à des plaintes.[1]. Finalement, quelques jours plus tard, la censure avait été levée suite à la pression des défenseurs de la liberté d'expression. [2]

Il est resté un sommet pour de nombreux cinéastes dont R.W. Fassbinder qui pourtant avait vu la première projection de son film Maman Kusters perturbée, les foules envahissant la salle de cinéma avant l'heure pour être sûr d'avoir les bonnes places au film suivant, Salo.

[modifier] Fiche technique

  • Titre français : Salò ou les 120 journées de Sodome
  • Titre original : Salò o le 120 giornate di Sodoma

[modifier] Distribution du film

  • Paolo Bonacelli : le Duc
  • Giorgio Cataldi : l'évêque
  • Umberto Paolo Quintavalle : le juge
  • Aldo Valletti : le président
  • Caterina Boratto : Madame Castelli
  • Hélène Surgère : Madame Vaccari
  • Sonia Saviange : Le pianiste
  • Elsa De Giorgi : Madame Maggi
  • Ines Pellegrini : La jeune esclave
  • Rinaldo Missaglia, Giuseppe Patruno, Guido Galletti, Efisio Etzi : les gardiens
  • Claudio Troccoli, Fabrizio Menichini, Maurizio Valaguzza, Ezio Manni : collaborateurs
  • Sergio Fascetti, Bruno Musso, Antonio Orlando, Claudio Cicchetti, Franco Merli, Umberto Chessari, Lamberto Book, Gaspare Di Jenno  : victimes garçons
  • Antiniska Nemour, Giuliana Melis, Faridah Malik, Graziella Aniceto, Renata Moar, Dorit Henke, Benedetta Gaetani, Olga Andreis : victimes filles
  • Tatiana Mogilansky, Susanna Radaelli, Giuliana Orlandi, Liana Acquaviva : filles des notables
  • Paola Pieracci, Anna Maria Dossena, Carla Terlizzi, Anna Recchimuzzi : femmes des notables

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes