Rock français

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Le rock français est, au sens large, une forme de rock produite principalement en France, mais aussi dans les pays francophones européens. Souvent en langue française, surtout à partir des années 1980, il peut être cependant en anglais,allemand(...) ou dans un langage créé de toute pièce comme le kobaien de Magma ou le klokobetz de Nosfell.

Une des difficultés pour le rock français a été de se démarquer de la musique de variétés qui était, dans les années 1960 et les années 1970, contrairement à l'Easy listening anglais,le moteur financier de la musique populaire dans la France de de Gaulle, de Pompidou et de Giscard.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] Années 1950

Fin 1956 paraît à l'initiative de Jacques Canetti le premier disque de rock 'n' roll interprété en français. Les paroles sont de Boris Vian, la musique de Michel Legrand et Alain Goraguer, et l'interprétation d'Henri Salvador - sous le pseudonyme de Henry Cording - et Magali Noël. Canetti voulait lancer ce nouveau genre sur le marché français. Néanmoins, Vian traite les chansons sur le mode parodique[1].

En septembre 1958, un nouveau chanteur, Danyel Gérard propose le premier disque de rock à ne pas être une parodie. Il devient officiellement le premier « vrai » disque de rock français. Ce 45 tours propose également un titre signé Boris Vian, D'où reviens-tu Billie Boy ?. Surnommé « le chanteur suffoquant », il part pour la guerre d'Algérie fin 1959. À son retour en France en 1961, il découvre Johnny Hallyday, artiste signé chez Vogue un an auparavant et qui semble imiter son style vocal[réf. souhaitée]. Le succès de Souvenirs, souvenirs, paru en mars 1960, convainc les labels qu'il existe un marché pour ce type de musique et ouvre la voie à d'autres artistes, comme Frankie Jordan ou Eddy Mitchell[2].

[modifier] Années 1960

Dans la période yéyé au début des années 1960, les groupes s'inspirent des groupes de Grande Bretagne ou d'Amérique du Nord et souvent réalisent des adaptations en langue française des succès anglo-saxons. Quelques-uns parmi les plus « rockers » deviendront dans les décennies suivantes des acteurs importants de la variété et du rock'n'roll en France : Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, (ancien leader des Chaussettes noires), Dick Rivers, (ancien chanteur des Chats sauvages)

[modifier] Années 1970

Les groupes de l'époque suivante, les années 1970, comme Martin Circus ou Aphrodite's child après une période « pure », mais qui ne leur permettait pas de vivre, mettent beaucoup d'eau dans leur vin et se tournent vers une forme proche de la variété. C'est la période aussi où de nombreux artistes de variété - Catherine Ribeiro, Jacques Higelin, Bernard Lavilliers, Véronique Sanson (qui sera un temps l'épouse de Stephen Stills, du groupe folk-rock Crosby, Stills, Nash & Young) - flirtent avec le rock sans souvent franchir complètement le pas. Seuls Léo Ferré,Serge Gainsbourg, Gérard Manset et Jacques Higelin se lancent dans l'aventure. Le premier s'adjoint dès 1970 les services du groupe pop Zoo, tandis que le second introduit le reggae, le psychédélisme et le planant au fil d'albums cultes. En 1972, Manset écrira "La Mort d'Orion", premier album-concept en France, lui aussi très "planant". Quant à Higelin il donnera dans un rock de banlieue simple et décapant. Plus confidentiels, des groupes comme Ange ou Magma deviennent les représentants français du rock progressif. À la limite du Rock et du Folk se situe le travail d'Alan Stivell, surtout à partir du "live à l'Olympia" (1972). Une partie de sa production (très éclectique) est marquée par le Rock, jusqu'aux plus récents albums.

[modifier] Avant le punk

[modifier] Après le punk

[modifier] Années 1980

Les choses changent peu à peu à partir de 1977 avec le mouvement punk et la new-wave qui débarquent en France et correspondent aux aspirations au renouveau d'une partie de la jeunesse, c'est une époque de créativité ou la variété et les groupes du passé sont soudain "ringardisés". Au début des années 1980 c'est le changement de majorité politique qui accompagne l'irruption de la « culture jeune » médiatisée par des journaux tendance comme Actuel qui reparaît avec une formule qui correspond à l'époque after-punk. L'émergence du groupe Bijou marque le retour du rock chanté en français qui ouvre le chemin aux autres groupes comme Téléphone, se livrant à cet exercice déconsidéré par les puristes comme Little Bob Story, Dogs, Ganafoul pour lesquels le rock ne sonne vraiment qu'en anglais. Dès 1976, Bijou et Little Bob Story sont les deux premiers groupes qui donnent à penser, chacun dans leur catégorie, qu'un rock français authentique peut exister au pays de la variété. Le mouvement prend de l'ampleur dans les années suivantes et les temps forts seront les festivals punk de Mont de Marsan et celui de la New wave french connection à Lyon, là où dresse la première scène française d'importance avant celle de Rennes. Une scène inoubliable : le groupe Marie et les garcons de Lyon qui reçoivent un flot de canettes parce-qu'ils chantent "Disco, disco", et tous les autres groupes venir sur scène pour les soutenir. A noter que le groupe Trust pendant toute cette première période n'a qu'une présence anecdotique, un seul 45 t "Prends pas ton flingue", mais leur premier 33 t et leur première première tournée fin 79 rencontre un succès phénoménal.

A partir des années 1980, le rock commence peu à peu à compter en France: un nombre impressionnant de groupes rock d'un courant "moderne" naît dans l'hexagone, souvent influencé par la new-wave et les groupes anglais mais aussi le bon vieux hard-rock qui a toujours des fidèles. Les radios libres deviennent légales, on réfléchit même à cette époque dans certaines mairies à faciliter l'obtention de locaux de répétition, de façon à accompagner le développement d'un rock français émergent que l'on espère rémunérateur à l'image de celui d'outre-Manche. À Paris c'est l'époque des grandes heures du Gibus ou du Rose Bonbon, clubs qui accueillent des groupes live et qui succèdent aux lieux qui disparaissent comme le Golf-Drouot. On assiste à la création de labels indépendants français comme "New Rose records", "Ze records"" ou "Sordide sentimental" et de nombreux fanzines rock comme "New-Wave", "Hello Happy Taxpayers" ou "On est pas des sauvages". À la suite de "Chorus" d'Antoine de Caunes, la télévision s'ouvre un peu timidement, au phénomène qui remue une bonne partie de la jeunesse, notamment grâce aux "Enfants du Rock" de Philippe Manoeuvre de Rock & Folk.

Des groupes comme Téléphone, Trust, Bijou, Starshooter, 12°5, Stocks constituent alors les groupes les plus populaires d'une nouvelle génération rock made in France teintée d'influences anglo-saxones avec des riffs de guitare et des paroles en français. Les futurs groupes mythiques du rock français comme les rouennais Dogs, Taxi Girl, les rennais de Marquis de Sade, les lorrains Kas Product sont remarqués par la critique et une partie du public "branché" mais souffrent encore du manque de structures, de visibilité médiatique et de la frilosité du public et des grandes maisons de disques. Voir aussi Charles De Goal, Bonapartes, Tanit, Baroque Bordello, Orchestre Rouge,... Beaucoup d'autres comme les Olivensteins ou Métal Urbain ont disparu beaucoup trop rapidement, enfin certains se reforment comme Métal Urbain ou Charles De Goal prés de 30 ans plus tard pour une nouvelle carrière (Métal Urbain sortent même ce qu'ils considèrent comme leur premier disque fin 2006)...

Une nouvelle scène alternative française apparaît vers le milieu des années 1980. Elle commence à établir ses propres structures en créant ses propres labels de disques (après les pionniers New Rose, un exemple significatif est le label Boucherie), aidée en cela par des fanzines de plus en plus nombreux et des disquaires spécialisés partout en Province. Elle est très active, et menée par des groupes punks comme Bérurier noir, les Garçons Bouchers ou Ludwig von 88.Et d'autres se réclamant de la scène trash comme les Coronados.

Du côté Pop l'effervescence est également sensible : Avec la vogue des synthétiseurs Indochine crée une pop synthétique et dynamique à la française, qui rencontre rapidement un grand succès auprès des adolescents ; Niagara s'impose sur les ondes et offre en concert un pop/rock plus énergique ; Alain Bashung construit un « rock intello » très personnel, Le premier single de Buzy, « Dyslexique », se vendra à 500 000 exemplaires et sera un des grands succès de l'année 1981, le suisse Stephan Eicher débute dans des squatts, des bars rocks ou des salles minuscules tout comme les Rita Mitsouko et la majeure partie de la nouvelle scène rock. On voit de nombreux émules français sur les traces de la nouvelle Pop de The Cure ou Depeche Mode qui marquent cette décennie musicale.

[modifier] Années 1990

La décennie suivante voit le succès grandissant du rock alternatif et avec lui d'une véritable spécificité française grâce aux labels Bondage Records, Boucherie Productions dont le choix éclectique a fait découvrir des groupes exceptionnels : les Tetines Noires issus du cabaret arti-décadent, épaulés par Eduardo Leal de la Galla, Manu Chao de la Mano Negra, Francois Hajdi-Lazaro de Pigalle, Frandol des Roadrunners, Didier Chappedelaine des Wampas... Mêlant les racines rock à des influences multiples (espagnole, maghrébine, gitane, chanson réaliste...), les groupes survivants parmi les milliers de groupes nés après le punk au début ou au milieu des des années 1980 tels que les Négresses Vertes, Les Innocents ou les Rita Mitsouko percent enfin et se professionalisent. Le nombre de groupes de qualité donne alors une véritable identité au rock hexagonal. Parallèlement, Noir Désir, reprenant à son compte l'agressivité du grunge en la canalisant, travaille à des textes plus fouillés. Ils imitent en ce sens Hubert-Félix Thiéfaine ou encore Alain Bashung dont la musique devient plus sophistiquée et électronique. En 1995, Mylène Farmer se renouvelle avec succès grâce à des titres plus rock tels que XXL ou L'Instant X, dont les riffs rappellent ceux de Nirvana. On peut également noter FFF qui initient le mélange du funk et du rock en France.

À la fin des années 1990, ce sont les groupes de musique électronique français qui rencontrent un succès notable dans les pays anglo-saxons. Le vocable french touch désigne alors des groupes tels que Air ou Daft Punk dont la musique s'inspire largement de la pop des années 1970 (ambiances éthérées, voix déformées). Manu Chao poursuit son parcours seul et renforce les influences latino-américaines alors que Sinsemilia devient le fer de lance du reggae francophone.


[modifier] Années 2000

Au début des années 2000, de nouveaux artistes font leur apparition. Mickey 3D crée un folk-rock engagé évoquant notamment des préoccupations écologiques, Louise Attaque introduit le violon dans le paysage rock français et Superbus s'inspire de la powerpop de No Doubt. Dans des registres plus personnels, Camille cherche à repousser les frontières de ce qu'il est possible de faire avec des voix, sans accompagnement instrumental alors que Nosfell s'invente une « sorte de folk vénusien ou de world music grégorienne »[3].

Dans les listes suivantes, les artistes et groupes sont classés suivant leur décennie d'apparition sur la scène, même si leur carrière s'est déroulée sur plusieurs décennies ou si leur notoriété a été tardive.

[modifier] Rock par Ville

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes & références

  1. (en) Larry Portis French Frenzies: A Social History of Pop Music in France, Virtualbookworm Publishing, p.127 (ISBN 1589395476)
  2. Larry Portis, p.132
  3. critique de Pomaïe klokochazia balek par Philippe Barbot dans Télérama n° 2902 - 24 août 2005

[modifier] Liens externes

  • Pages sur 3 revues, POP 2000, MaxiPop et Rock 'N' Roll Musique, qui défendaient les groupes français dans les seventies ROCK 2000
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