Rivière Chicoutimi

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Rivière Chicoutimi
Longueur 26,2 km
Débit moyen 49,80 m3.s-1
mesurés à 0,3 km en aval du barrage de Portage des-Roches, Laterrière, Saguenay
Surface du bassin 3 390 km2
Régime nivo-pluvial
Se jette dans Rivière Saguenay
Bassin collecteur Lac Kénogami
Pays Canada Canada
(Québec Québec)
Cours d’eau - Hydrologie

La rivière Chicoutimi est une rivière québécoise, tributaire du Saguenay et qui prend sa source dans le lac Kénogami à 150 mètres d’altitude. Longue de 26,2 kilomètres et possédant un bassin de 3390 km², cette rivière fournit une grande partie de l’eau douce de l’arrondissement Chicoutimi et Jonquière ainsi que l’eau nécessaire aux complexes industriels de l’Alcan à proximité. La rivière Chicoutimi se veut également le cours d’eau le plus urbanisé et endigué du Saguenay-Lac-Saint-Jean[1]. En tout, six barrages (dont 4 centrales hydroélectriques) régularisent le débit de cette rivière et fournissent de l’électricité à Hydro-Québec, Elkem Métal et Abitibi-Consolidated. On y retrouve également la Pulperie de Chicoutimi (aujourd’hui un musée) qui utilisait, lorsqu’elle était en opération, l’eau de la rivière comme transport et source d’énergie mécanique pour fabriquer de la pulpe de bois. Cette rivière et son bassin furent gravement touchés par le déluge du Saguenay en 1996.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] La rivière Chicoutimi : du lac Kénogami à la rivière Saguenay

[modifier] Portage-des-Roches et l'ancien village de Laterrière

Barrage Portage-des-Roches
Barrage Portage-des-Roches
La rivière Chicoutimi bordée par les chemins du Portage-des-Roches Nord et Sud
La rivière Chicoutimi bordée par les chemins du Portage-des-Roches Nord et Sud
Paysage agricole aux abords des rang Saint-Paul et Saint-Pierre
Paysage agricole aux abords des rang Saint-Paul et Saint-Pierre

La rivière Chicoutimi naît de l'ouverture des vannes du barrage Portage-des-Roches à 5 kilomètres à l'ouest de l'ancien village de Laterrière (aujourd'hui Saguenay). Celle-ci découle directement de l'immense réservoir Kénogami qui prend sa source d'un bassin de 3390 km² dans le parc des Laurentides. Adoptant la direction est au départ, la rivière est longée, sur chaque rive, par les chemins du Portage-des-Roches nord et sud où l'on trouve plusieurs résidences principales et secondaires. Ce secteur montagneux et recouvert de forêts, typique du massif des Laurentides, s'aplanira peu à peu en approchant Laterrière. À 4,5 kilomètres de sa source, la rivière se divise en deux pour contourner une île sur 500 mètres et, du même coup, prendre la direction du nord. C'est peu après avoir longé la route 175 qu'elle arrive au centre du village de Laterrière où le pont du Père-Honorat (Rue du Boulevard) l'enjambe. Passé ce pont, la toponymie des deux routes riveraines et parallèles qui suivent le cours d'eau changent pour le chemin Saint-Pierre sur la rive ouest et le chemin Saint-Paul à l'est.

L'agriculture se fait de plus en plus présente à mesure que la rivière approche de la transition avec l'ancienne ville de Chicoutimi. Pendant que celle-ci traverse les plaines du sud de la ville, on peut observer de nombreuses cultures et élevages établis aux abords du cours d'eau. De chemin, on passe à rang Saint-Pierre et Saint-Paul à la hauteur de la route à Prosper qui marque également la limite avec la ville de Chicoutimi. La rivière continue son cours jusqu'au barrage de Chute-Garneau et la prise d'eau de l'ancienne ville de Jonquière après les 17,5 kilomètres parcourus depuis le Portage-des-Roches. La distance entre les deux barrages représenterait les deux-tiers de la longueur totale du cours d'eau.

[modifier] Quartier industriel de Chicoutimi

La rivière traversant le Parc industriel du Haut-Saguenay
La rivière traversant le Parc industriel du Haut-Saguenay

Passé le barrage de Chute-Garneau, la rivière Chicoutimi est traversée par la route 170 (Boulevard du Royaume) qui marque son entrée dans le parc industriel du Haut-Saguenay, où sont établies plus de 125 entreprises qui génèrent 3000 emplois[2]. Cette section du cours d'eau, un peu avant le pont de l' autoroute 70 est bordée par les résidences des rues Belvédère et Saint-Pierre sur la rive ouest. C'est à cet endroit, peu après un renflement de la rive appelé la « Pointe du Chien » et un bassin parsemé de petites îles, que l'autoroute 70 surplombe la rivière et coupe littéralement la continuité des routes parallèles qui longent celle-ci depuis sa source. Par la suite se sont les rues Mitis et Laforge du parc industriel qui prennent le relais sur la rive est et le chemin de la Réserve sur la rive ouest. Quelques usines majeures, dont celle de l'Alcan ( pièces d'auto en aluminium ) et celle d'Élkem Métal ( ferro-silicium ), prennent place non loin à l'ouest de la rivière, dans le kilomètre qui sépare l'autoroute 70 du barrage de Pont-Arnaud.

Les installations de Pont-Arnaud débutent avec les prises d'eau de l'Alcan du côté ouest et, juste en face, celle de l'alimentation en eau de l'arrondissement Chicoutimi. Passant majoritairement par l'évacuateur de crue depuis le déluge, la rivière suit son cours non loin de l'ancienne centrale de Pont-Arnaud et l'usine d'épuration de Chicoutimi et commence sa perte d'altitude rapide après le barrage. Celle-ci continue son cours dans une section boisée et passe sous le pont Ulric Blackburn (boulevard Barette) avant de se jeter dans le réservoir du barrage de Chute-Blanchette.

[modifier] Chute-Blanchette et la section souterraine de la rivière

Constituant un renflement de 11 hectares[3], le réservoir du barrage Chute-Blanchette est bordé par les résidences de la rue du Canal et des Tamis au sud. La rivière Chicoutimi, retenue par le barrage, se voit en majeure partie canalisée vers une conduite souterraine dont le débit est géré par une prise d'eau. À la sortie de la centrale Elkem Métal, peu après avoir longé par en-dessous le cimetière du Bassin et l'ancien moulin Sainte-Marie, la rivière entre sur le territoire des installations de l'ancienne Pulperie de Chicoutimi.

Le barrage de Chute-Blanchette se veut également un faible exutoire de son bassin. Depuis les années 50, ce parcours qu'empruntait la rivière, à l'origine, fut asséché en grande partie par le barrage Chute-Blanchette et contourné pour fournir aux besoins de la centrale Elkem Métal.

[modifier] La Pulperie de Chicoutimi et le Quartier du Bassin

Débouchant à l'intérieur du site patrimonial de la Pulperie de Chicoutimi, la rivière Chicoutimi contourne, à l'est, l'île Électrique et le moulin Saint-Joseph avant de passer sous le pont de la rue Dubuc. C'est là qu'elle débouche dans le réservoir du barrage Chicoutimi de la compagnie Abitibi-Price. Longé par les rues Dréan et Ross à l’ouest ainsi que par la rue Bossé à l'est, cette section du cours d'eau, qui prenait la forme de torrent avant la construction du barrage, était connu sous le nom des rapides des Saint-Anges. C'est à cet endroit, qui n'est qu'à quelque dizaines de mètres de l'église Sacré-Cœur du Bassin et de la désormais notable petite maison blanche, que le pont en fer du Canadien National, aujourd'hui piste cyclable, traverse la rivière.

Dans les derniers cents mètres, suite au barrage Chicoutimi, l'avant-dernier pont, celui de la rue Price enjambe la rivière, qui devient un bassin affecté par la marée de la rivière Saguenay. Longée finalement par une piste cyclable, la rivière termine sa course dans la rivière Saguenay après le pont du boulevard Saguenay (route 372).

[modifier] Relief

Carte de la rivière Chicoutmi
Carte de la rivière Chicoutmi

Coulant du sud vers le nord, la rivière Chicoutimi prend sa source à l’est du lac Kénogami par le barrage Portage-des-Roches dans l’ancienne ville de Laterrière ( aujourd’hui arrondissement Chicoutimi à Saguenay ). Ce cours d'eau est contrôlé artificiellement sur 26,2 kilomètres [4] de distance et 150 mètres de dénivellation depuis un siècle[5].

La première section, délimitée par les barrages de Portage-des-Roches et Pont-Arnaud, représenterait une partie en amont de la rivière d’une longueur de près de 20 kilomètres. Située dans la plaine de Laterrière, au sud de Chicoutimi, cette section comporterait un dénivellation d’à peine 17,3 m [4] et formerait un méandre et un réservoir retenu par les barrages de Pont-Arnaud et Chute-Garneau .

En aval de Pont-Arnaud, la deuxième section possède une dénivellation de 132,7 m pour environ 5 kilomètres de distance[4]. Les barrages de Chute-Blanchette ( Elkem Métal ) et Chicoutimi ( Abitibi-Consolidated ) furent construits respectivement sur des chutes de 84,1 et 21,3 mètres[4] et expliquent en grande partie cette descente abrupte vers le Saguenay. L’érosion de la rivière, peu visible en amont, devient très apparente en aval parce que celle-ci s’est creusée, au fil du temps, dans le granit du Fjord, une petite vallée jusqu’à la rivière Saguenay. La rivière n’est influencée par la marée qu’en aval du barrage Chicoutimi où elle forme un bassin.

[modifier] Bassin hydrographique

[modifier] Désignation officielle du bassin

En premier lieu, il est important de préciser que bassin hydrographique de la rivière Chicoutimi inclut celui du lac Kénogami depuis le jugement Letellier en 1911[4]. Ce jugement désigne la rivière Chicoutimi comme principal exutoire du lac au détriment de la Rivière-aux-Sables. Les apports journaliers des déversements du lac Kénogami dans ces rivières suivent les proportions suivantes : 2/3 vont à la rivière Chicoutimi et 1/3 à la Rivière-aux-Sables.[6]

[modifier] Description générale

La Réserve faunique des Laurentides, source du bassin hydrographique du lac Kénogami et de la rivière Chicoutimi
La Réserve faunique des Laurentides, source du bassin hydrographique du lac Kénogami et de la rivière Chicoutimi

Le bassin versant de la rivière Chicoutimi, d’une superficie de 3 390 km², détient, avec ceux qui lui sont voisins, le record québécois de précipitations sur son territoire (environ 1,2 mètre d’eau par année )[7]. Située principalement dans la région montagneuse (40 % de sa superficie est à plus de 650 mètres d’altitude[4]. Du Parc des Laurentides, le bassin suit, à plusieurs endroits, des pentes prononcées. Ce dernier engloberait également trois sous-bassins ( rivières Pikauba, Cyriac et aux-Écorces), deux réservoirs ( Kénogami et Pikauba) et une partie du territoire de chacune des 5 anciennes villes de Chicoutimi, Laterrière, Lac-Kénogami, Arvida et Jonquière qui font aujourd’hui partie de la ville de Saguenay.

Le bassin de la rivière Chicoutimi est également un sous-bassin de celui de la rivière Saguenay qui se jette à son tour dans le fleuve Saint-Laurent pour finir dans l’Atlantique qui draine la plupart des rivières de l’est du Québec.

[modifier] Gestion du débit

La rivière Chicoutimi, au cours du XXe siècle, a vu son niveau augmenter de façon importante suite à la construction de nombreux barrages qui la firent passer du stade de rivière à celui d'un succession de bassins entre le lac Kénogami et le Saguenay. Pour ce qui est du contrôle du débit, quatre entités s'occupent de la gestion des barrages :

Depuis le début du XXe siècle, plusieurs travaux sur le lac Kénogami permirent de régulariser le débit de la rivière Chicoutimi et de la Rivière-aux-Sables qui se partagèrent cette même source. Afin d'assurer un apport constant aux industries en aval des rivières, des parts d'eau étaient fournis selon la demande qui différait entre les villes de Chicoutimi et Jonquière. Cette manière de faire déclencha des conflits parce que la capacité de fournir de l’eau du lac Kénogami variait selon les saisons et les niveaux des différents ouvrages ne permettait pas un partage équitable des débits. Cette situation fut portée au tribunal en 1911 résultant par le jugement Letellier qui partagea les apports des deux principales sorties du lac Kénogami à 2/3 à la rivière Chicoutimi et 1/3 à la Rivière-aux-Sables. Malgré les modifications dans la gestion, cette règle est toujours en vigueur aujourd'hui. L'année suivante, en 1912, la construction de la centrale de Pont-Arnaud se termine.

Le rehaussement majeur des eaux du lac Kénogami et la construction d'ouvrages de retenue est envisagée dès 1918. Ce mandat est donné à la Commission des eaux courantes du Québec[4] qui projettent la construction du barrage Portage-des-Roches qui sera réalisé avec les barrages Pibrac Est et Ouest entre 1923 et 1924.

[modifier] Gestion pro-riverains versus gestion pro-industries

La gestion du débit de la rivière Chicoutimi est dépendante de deux facteurs:

  • La sécurité des riverains, la protection contre les inondations et le développement récréo-touristique du lac Kénogami et de la rivière Chicoutimi.
  • Les besoins en eau des installations hydroélectriques et des prises d'eau au fil de la rivière

[modifier] Barrages

Barrage Portage-des-Roches
Volume du réservoir Hauteur de l'ouvrage Hauteur Max.
706,5 Mm³ 15,2 m 163,96 m (Été)
Superficie du réservoir Longueur de l'ouvrage Hauteur Min.
5 180 ha 449,6 m 163,76 m (Été)
Installations dépendantes:
Toutes les installations de la rivière Chicoutimi


Barrage Chute-Garneau
Volume du réservoir Hauteur de l'ouvrage Hauteur Max.
0,9 Mm³ 13,8 m 136,5 m (Été)
Superficie du réservoir Longueur de l'ouvrage Hauteur Min.
Fil de l'eau 257,5 m 136,2 m (Été)
Installations dépendantes:
Prise d'eau de l'arrondissement Jonquière, Pont-Arnaud, Chute-Blanchette, Chicoutimi


Barrage Pont-Arnaud
Volume du réservoir Hauteur de l'ouvrage Hauteur Max.
1,125 Mm³ 16,5 m 124,5 m (Été)
Superficie du réservoir Longueur de l'ouvrage Hauteur Min.
7,5 ha 121 m 124,3 m (Été)
Installations dépendantes:
Prise d'eau de l'arrondissement Chicoutimi, prise d'eau de la compagnie Alcan, Chute-Blanchette, Chicoutimi
Barrage Chute-Blanchette
Volume du réservoir Hauteur de l'ouvrage Hauteur Max.
0,88 Mm³ 12,5 m ? m (Été)
Superficie du réservoir Longueur de l'ouvrage Hauteur Min.
11 ha 137 m ? m (Été)
Installations dépendantes:
Prise d'eau de la centrale Elkem Métal, centrale Elkem Métal, Pulperie de Chicoutimi, Barrage Chicoutimi
Barrage Chicoutimi
Volume du réservoir Hauteur de l'ouvrage Hauteur Max.
1,054 Mm³ 30 m ? m (Été)
Superficie du réservoir Longueur de l'ouvrage Hauteur Min.
3,7 ha 221 m ? m (Été)
Installations dépendantes:
Centrale Abitibi-Price Chicoutimi

[modifier] Principales crues (1971 à 1996)

Débit (m³/seconde) Année Saison
1100 1996 Été
340 1986 Printemps
317 1974 Printemps
313 1979 Printemps
310 1983 Printemps
310 1994 Été
297 1985 Printemps
288 1982 Printemps
286 1971 Été
280 1975 Printemps
267 1976 Printemps
265 1981 Printemps
255 1986 Été
255 1995 Printemps
245 1985 Été
Source: BAPE[8]

[modifier] Environnement

[modifier] Faune

[modifier] Flore

[modifier] Pollution

[modifier] Histoire

[modifier] Le poste de traite

Les premières installations européennes permanentes dans la région du Saguenay furent construites à la confluence de la rivière Chicoutimi et du Saguenay. Construit en 1676 sur les vestiges d’un campement amérindien préhistorique, le poste de traite de Chicoutimi, qui comprenait un entrepôt commercial et une chapelle, connut son apogée à la fin du XVIIe siècle. Celui-ci ferma ses portes en 1856.)[9]

[modifier] L’industrie de la pulpe

[modifier] Les moulins

En 1847, Peter McLoed (fils), fondateur de la ville de Chicoutimi, construit son deuxième moulin dans le quartier du Bassin, aux abords de la rivière Chicoutimi. À la mort de ce dernier, William Price, son seul associé, prend possession de tous les moulins de la région au nom de la William Price and Company et lègue le tout à ses fils qui fondent la Price Brothers and Company qui deviendra Abitibi-Price (maintenant Abitibi-Consolidated, puis AbitibiBowater ).[9]

[modifier] La Pulperie

Pulperie de Chicoutimi
Pulperie de Chicoutimi

Le 24 novembre 1896, Joseph-Dominique Guay, maire de Chicoutimi à l’époque, fonde, avec quelques amis, « La Compagnie de Pulpe de Chicoutimi », première compagnie gérée par des canadiens-français œuvrant dans les pâtes et papiers, et construit un moulin sur la rivière Chicoutimi. La richesse forestière immense en amont de la rivière facilite grandement la croissance de la compagnie qui devient, en peu de temps, une exportatrice de pulpe de bois renommée internationalement. Sous la gestion de Julien-Édouard-Alfred Dubuc, la Pulperie de Chicoutimi prend de l’expansion et, en tout, trois moulins sont construits. La rivière devient un moyen de transport du bois et une source d’énergie suffisante pour que Chicoutimi devienne la capitale mondiale de la pulpe qui fournira l’Angleterre durant la Première Guerre mondiale. La compagnie connaît sa chute suite à la guerre, dans les années 20, et la Pulperie de Chicoutimi ferme en 1930. Elle est aujourd’hui le musée régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean.[10]

[modifier] Les installations hydroélectriques

Par sa dénivellation saccadée, son courant important et son immense source d’eau, la rivière Chicoutimi devint, avec l’arrivée d’industries, un endroit de choix pour y établir des installations électriques. Au fil du temps, plusieurs barrages ont régularisé le débit de la rivière et aujourd’hui celui-ci est, en grande partie, contrôlé artificiellement.

En tout, quatre centrales hydroélectriques sont situées sur la rivière Chicoutimi. Celles de Pont-Arnaud et Chute-Garneau, mises en service en 1912 et 1925, ne sont plus actives aujourd'hui. La centrale Chicoutimi et Elkem Métal, mises en service en 1923 et 1957, sont toujours utilisées.

[modifier] Les centrales électriques

Année de mise en service Photo Nom de la Centrale Propriétaire Électricité générée Description
1912-1993 PONT-ARNAUD Hydro-Québec 5,625 MW La première centrale érigée sur la rivière Chicoutimi fut celle de Pont-Arnaud en 1912, qui fournissait 5,625 MW d’électricité à la ville de Chicoutimi ainsi qu’au village de Laterrière. Situé à cinq kilomètres de l’embouchure de la rivière Chicoutimi, la centrale appartenait des intérêts privés avant d’appartenir à Hydro-Québec; celle-ci fut désaffectée en 1993.
1923 CHICOUTIMI Abitibi-Consolidated 8,2 MW La seconde, la centrale Chicoutimi, fut mise en service par la compagnie Price Brothers and Company en 1923. Située dans le quartier du Bassin, à Chicoutimi, cette centrale produit, encore aujourd’hui, 8,2 MW d’électricité pour la compagnie Abitibi-Consolidated.
1925-1994 CHUTE-GARNEAU Hydro-Québec 2,8 MW La centrale de Chute-Garneau fut la troisième, en 1925, et fournit, jusqu’en 1994, 2,8 MW pour Hydro-Québec. Celle-ci est située à 7,8 kilomètres au sud de la confluence de la rivière Chicoutimi avec le Saguenay.
1957 S.P.C/ ELKEM MÉTAL CANADA Elkem Métal Canada inc. 38,0 MW La Centrale de la Société de Pulpe de Chicoutimi / Elkem Métal Canada, mise en service en 1957, sur les terrains de l’ancienne Pulperie, fut la dernière centrale, jusqu’à ce jour, installée sur la rivière Chicoutimi. Située principalement sous-terre, l’usine détourne la rivière Chicoutimi pour en tirer 38,0 MW qui profitent principalement à l’usine d’Elkem Métal de Chicoutimi[11]

[modifier] Le déluge du Saguenay

Icône de détail Article détaillé : Déluge du Saguenay.

[modifier] Le déluge

Vue du débordement de la rivière Chicoutimi lors du déluge du Saguenay par Jeannot Levesque dans le Magazine Réseau de l'INRS-eau
Vue du débordement de la rivière Chicoutimi lors du déluge du Saguenay par Jeannot Levesque dans le Magazine Réseau de l'INRS-eau

Entre le 19 et le 20 juillet 1996, le bassin versant du lac Kénogami reçoit 245 mm de pluie (ce qui équivaut à environ une fois et demi le lac à pleine capacité). La quantité d'eau retenue par le barrage Portage-des-Roches (qui retient habituellement 380 millions de mètres cube d'eau), à Laterrière, devient dangereusement élevé et force Hydro-Québec à ouvrir au complet les vannes du barrage (plus de 1200 m³/seconde sont déversés pour une capacité maximale de 1820 m³/seconde) pour éviter qu'il ne cède. À cet instant, le débit de la rivière Chicoutimi passe subitement de 100 m³/seconde 1200 m³/seconde. L'énorme déversement d'eau modifie le lit de la rivière et plusieurs habitations (notamment dans le rang St-Pierre) se retrouvent totalement entourées par cette immense crue qui emporte plusieurs habitations en les déracinant complètement de leurs fondations. Les débris de ces maisons viennent pour la plupart heurter le pont du chemin Portage-Des-Roches de Laterrière qui risque de céder sous la pression des débris portés par le courant.

Plus en aval sur la rivière, le 20 juillet vers midi, l'énorme masse d'eau franchit le barrage de Chute-Garneau (capacité max. de 540 m³/seconde) et le contourne en creusant une tranché de 18 mètres de profondeur. Il en est de même pour Pont-Arnaud, quelques instants plus tard, (capacité max. de 710 m³/seconde ) où une tranchée de 12 mètres est creusée. La prise d'eau potable de la ville de Chicoutimi est déracinée et la municipalité installera une pompe à proximité pour assurer le service.

Le barrage de Chute-Blanchette parvient à résister à la crue en ouvrant ses vannes au maximum (1080 m³/sec) qui laissèrent passer l'eau dans l'évacuateur près de la Pulperie. La masse d'eau emprunte l'évacuateur et la centrale d'Elkem et se retrouve, à sa sortie, aux abords du musée régional. La crue dépasse la capacité d'eau de l'évacuateur et se fraye un chemin au travers de deux des anciens moulins de la Pulperie. Les installations du théâtre d'été sont totalement submergées par le courant qui sort par les fenêtres de l'ancien moulin totalement ravagé. À ce moment, l'eau n'est qu'à moins d'un kilomètre de la rivière Saguenay.

Arrivé en plein centre-ville, dans le quartier du Bassin, la crue contourne violemment le dernier barrage (barrage Chicoutimi, 720 m³/seconde) et se déchaîne sur le quartier du Bassin. Totalement inondées dans une partie du quartier et déracinées aux abords du barrage, les résidences subirent de lourdes pertes dans ce secteur.

Toutefois, malgré les importantes pertes matérielles lors du débordement de la rivière Chicoutimi, il n'y eu aucune perte humaine dans ce secteur. Toutefois, environ 6000 riverains furent évacués lors de la crue de 1996 (4000 à Chicoutimi et 2000 à Laterrière[12]). La rivière Chicoutimi fut le second cour d'eau le plus touché après la Rivière-à-Mars de La Baie lors du déluge.[13]

[modifier] Les dégâts et la reconstruction

  • Modification du tracé de la rivière.
  • 10 maisons détruites à Laterrière
  • 14 maisons détruites à Chicoutimi
  • Des dommages à 263 résidences pour un total de 5 420 000 $
  • Des dommages importants à Chute-Garneau
  • La réparation des dommages à Pont-Arnaud coûtèrent 20 millions de dollars
  • La réparation des dommages de la prise d'eau d'Alcan s'élevèrent à 6 millions de dollars et la réparation des lignes de chemin de fer de la compagnie coûtèrent 20 millions de dollars.
  • Dommages importants à la Pulperie de Chicoutimi

[modifier] Occupation riveraine

[modifier] Aménagements

[modifier] Aménagements résidentiels

[modifier] Démographie

[modifier] Aménagements industriels

[modifier] Aménagements agricoles

[modifier] Extraction de l’eau

Usine de filtration de l'arrondissement de Chicoutimi
Usine de filtration de l'arrondissement de Chicoutimi
  • Eau potable de l'arrondissement Chicoutimi
  • Eau potable de l'arrondissement Jonquière
  • Prise d’eau Alcan

[modifier] Transport

[modifier] Les ponts

L'autoroute 70 passant au dessus de la rivière Chicoutimi
L'autoroute 70 passant au dessus de la rivière Chicoutimi

[modifier] Tourisme et attractions

[modifier] Notes et références

  1. Ouellet, Yves.Le Fjord du Saguenay. Merveille du Quebec, Trecarré, 1993, 160 p.
  2. Parc industriel du Haut-Saguenay
  3. http://www.cehq.gouv.qc.ca/barrages/detail.asp?no_mef_lieu=X0000904 Centre d'expertise hydrique du Québec : Chute-Blanchette
  4. abcdefg pr3-1-chap1-2
  5. Le niveau du lac Kénogami est élevé à 157,15m en 1906 (Québec, Commission des eaux courantes, 1930)
  6. Décrété le 13 avril 1911 par le jugement Letellier (Québec, Cour supérieure, 1911)
  7. http://bibliotheque.uqac.ca/CPLRK/Recto.pdf
  8. Bureau du BAPE: Régularisation des crues du bassin versant du LacKénogami
  9. ab Martin, Yves. La Conurbation de la région du Saguenay, Université Laval, 1952, 18 p.
  10. | Le site Internet de la Pulperie de Chicoutimi
  11. | Le site du Ministère des Ressources Naturelles et de la Faune du Québec : Barrages de la rivière Chicoutimi
  12. François Hamel, Saguenay, été 1996
  13. | Le site Internet du musée du Fjord

[modifier] Sources