Rap québécois

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Cet article fournit des informations sur la musique rap au Québec.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] Le rap en croissance au Québec

Le rap québécois connaît un premier véritable essor au début des années 1990. C'est à cette époque que font leur apparition quelques groupes tels que M.R.F.. Ces nouveaux groupes mettent en valeur le mouvement francophone de la culture dite "underground". Toutefois, le phénomène demeure quelque peu marginal et seuls les véritables passionnés du moment peuvent réellement en parler aujourd'hui.

[modifier] Albums

L'album La force de comprendre, du groupe Dubmatique, paraît en 1996. Il offre au public du Québec un produit musical du type rap dans lequel il peut se reconnaître. La porte ayant été grande ouverte, d'autres groupes suivront bientôt et d'autres produits du même genre feront leur apparition.

Avec Armageddon, en 1998, le groupe Rainmen connaît un succès très important, qui leur donne une notoriété internationale importante, et qui donnera des collaborations avec de nombreux groupes français, notamment la Fonky Family et la Cliqua. Sans Pression, alors composé de SP & de Ti-Kid, sort 514-50 Dans mon réseau en 1999, et grâce au single "L'étage souterrain" (en collaboration avec Yvon Kreve, et sur un instrumental de Ray Ray), amène la possibilité du rap en joual. Muzion, de leur côté, sur Mentalité Moune Morne… (Ils n'ont pas compris), (1999), rappellent au grand public québécois la qualité des textes de rap (gagnant du Félix de l'album hip-hop de l'année au Gala de l'ADISQ 2000).

L'influence de Dubmatique a parfois été mal vue, du fait que l'accent québécois n'y était pas représenté; des groupes comme La Constellation & LMDS en ont été fort inspirés, rappant avec un accent français. Le joual était pour certain presque inimaginable avant l'arrivée de l'album de Sans Pression en 1999. Ce point a entraîné des conflits notamment le freestyle de Black Beretta contre 2 Faces le gémeau, membre de La constellation. Traumaturges en font aussi le thème de leur chanson, "Rap sale Montréal", où ils prônent l'utilisation du joual afin de "représenter la langue du Québec".

2 Faces riposte cependant en sortant, en 2000, la compilation Berceau de l'Amérique, qui réunit bon nombre d'artistes qui auront du succès après; notons: Muzion, Taktika, Vice Verset, La structure, King, T.W.K, Catburglaz, Canox. 2 Faces fondera le collectif 83 (avec Onze, son collègue de La constellation, la Taktika, Canox et Pagaïl). Par trois albums de 2001 à 2004, ils contribuent à créer un nouveau public, plus jeune.

C'est cependant avec Loco Locass que le rap québécois fait une plus grande apparition médiatique; le groupe fortement politisé obtient la faveur du public avec son single, "Libérez-nous des libéraux", qui s'attaque aux formations politiques provinciales (PLQ) et fédérales (PLC) au pouvoir en 2004. Il permet à d'autres groupes de passer en ondes radiophoniques, notamment Damien, Accrophone et Taktika, dont le passage éphémère aura peut-être permi de changer les préjugés habituels liés au rap.

Le hip-hop québécois, depuis 2004, s'est légitimisé lui-même de façon a rejoindre plus de public par le gala Montréal-Underground (une émission de radio), qui récompense les artistes du rap, de la musique urbaine et des arts hip-hop en général au Québec. Les juges étant pour la plupart des journalistes influents dans le milieu hip-hop underground à travers la province, il permet à ce mouvement culturel d'exister malgré l'ignorance de médias de masse.

[modifier] L'industrie

Il y a peu de rappeurs québécois qui vivent de leur musique. Les raisons sont multiples; certains disent que les Québécois ont de la difficulté avec les messages et les valeurs qui y sont véhiculées. En 2002, le groupe 83 a fait une incursion au gala de la musique québécoise, l'ADISQ, pour demander d'accorder un peu plus d'importance au rap. Depuis ce temps, un jury spécial est convoqué pour décider du prix de l'artiste hip-hop de l'année, toujours remis au gala hors d'ondes.

Toutefois, quelques rappeurs réussissent à percer dans cette industrie. Loco Locass, un groupe très politisé et en faveur de la souveraineté, a su se placer avec son message engagé ("Libérez-nous des libéraux") et sa musique très originale. Leur "représentativité" est cependant souvent remise en question du fait que leurs fans ne sont généralement pas fans de rap. Damien a connu un certain succès à l'aide d'une chanson où il reprennait un air de Claude Dubois, ("J'aurais voulu"); la chanson a même joué dans les radios commerciales, ce qui n'est pas peu dire. Sans Pression a connu aussi une forme de succès bien mérité avec sa chanson Derrière mon sourire. Le groupe Muzion de son côté remporte son deuxième Félix pour l'album hip-hop de l'année au Gala de l'ADISQ 2003 pour son album "J'Rêvolutionne".

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes