Principauté d'Arches

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La principauté d'Arches est née en 1608, par la volonté de Charles III duc de Nevers et de Rethel, à la suite de la création ex-nihilo de la cité de Charleville.

Sommaire

1 Géographie et histoire
2 Charleville et la principauté
3 Blason de la principauté
4 Voir aussi

[modifier] Géographie et histoire

Originellement, les Romains avaient construit, sur la voie romaine reliant Reims (Durocortorum) à Cologne (Colonia Agrippinensium), sur une colline dans une boucle de la Meuse, la cité de Castrice (Castricum) qui fut détruite par le feu au X^e siècle. Erlebade, comte de Castrice, fit reconstruire, à proximité, une citadelle sur le site dénommé Maceria (Mézières actuellement).
En 1293 la terre d'Arches est achetée par les comtes de Rethel. Le 6 mai 1606, le jour même de ses 26 ans, Charles III de Nevers fait commencer les travaux de ce qui va devenir son grand'œuvre, Charleville. Le lieu choisi est situé sur son duché de Rethel, à environ 45 km au nord de cette ville, dans un double méandre de la Meuse. La citadelle de Mézières occupe l'accès à la boucle la plus au sud, en rive droite. La cité de Charleville va se trouver un peu plus au nord, à côté d'un petit hameau nommé Arches, dans le méandre suivant, sur la rive droite, et une forteresse située au nord et en regard de Charleville, à l'emplacement même de l'ancienne Castrice, dans la deuxième boucle, sur la rive gauche, va en assurer la défense. L'intêret de l'emplacement de la nouvelle cité est qu'elle se trouve sur la rive gauche de la Meuse, hors de France et donc de l'influence économique du royaume. En effet, le traité de Verdun de 843 qui a consacré la partition de l'Empire de Charlemagne a fixé la Meuse comme frontière entre la Francie occidentale (qui deviendra la France) et la Francie médiane (qui sera la Lotharingie). Charleville et la principauté se trouvent ainsi sur le comté de Castrice en Lotharingie. Or, l'activité de Mézières est asphyxiée par le statut de ville de garnison et les contraintes de commercer avec le royaume. Les négociants de Mézières qui s'installeront à Charleville auront toute latitude pour commercer avec les villes au nord telles que Dinant, Charleroi, Namur et Liège et surtout une exemption de gabelle. En 1521, Bayard défend la ville contre les troupes impériales de Charles-Quint. Une chapelle dédiée à Notre-Dame est construite de 1499 à 1611 et, en novembre 1571, y est célébré le mariage de Charles IX et d'Élisabeth d'Autriche. L'édifice deviendra basilique en 1946. Des restaurations furent entreprises ensuite avec notamment des vitraux de René Dürrbach, collaborateur de Pablo Picasso.

[modifier] Charleville et la principauté

L'architecte sollicité par Charles III de Nevers est Clément Métezeau (1581-1652), le frère même de Louis Métezeau, l'architecte de la place des Vosges à Paris.
En 1606, commencent les travaux sur la base de la place ducale. Près de 35 ans seront nécessaires pour en faire une ville digne de ce nom.
La cité neuve, élevée selon un plan en damier dit plan hippodamien, construite en ardoises bleues, pierres de taille ocres, briques rouges, devient très vite le nouveau centre économique de l'Ardenne. Ces trois couleurs seront celles de l'étendard de la ville (bleu, jaune, rouge).
En 1608, Charles III déclare Charles-ville capitale de sa principauté souveraine d'Arches, cité monacale, qui va lui permettre d'étendre son influence dans le nord de l'Europe, à deux pas de deux régions riches, la Flandre et la Hollande.
En 1611, Charles III acquiert, des princes de Conti, le mont Castelet c'est-à-dire la colline qui fait face à Charleville et où se situait la cité gallo-romaine de Castrice. Il la renomme Mont Olympe et elle sera, dans un premier temps, le symbole de la cité et de la principauté. Elle deviendra ultérieurement, après la destruction de la citadelle en 1686 en même temps que les fortifications de la cité, le village de Montcy-Saint-Pierre, aujourd'hui intégré à la ville.
Un nombre important d'édifices consacrés et de constructions d'utilité vont voir le jour :

en 1612, la citadelle du mont Olympe dont les travaux dureront jusqu'en 1635,
en 1616, un collège de Jésuites,
en 1620, un couvent de Carmélites,
en 1620 également, l'église des Capucins,
en 1622, un couvent du Sépulcre,
en 1623, le grand prieuré de la Milice Chrétienne qui sert d'hôpital,
en 1624, un pont qui relie la ville et le mont Olympe,
en 1626, un moulin banal,
en 1627, la chapelle du Collège des Jésuites.

Charles III de Nevers, 1^er prince d'Arches, décédera en 1637 et la succession à la tête de la principauté sera assurée par son petit-fils Charles (1629-1665), celui-là même qui cèdera les duchés familiaux de Nevers, Rethel et Mayenne, ne conservant que la principauté d'Arches dont il sera le 2^e prince et les duchés italiens de Mantoue et de Montferrat.
Le successeur de ce dernier sera son fils Charles Ferdinand (1652-1708) qui sera le 3^e et dernier prince d'Arches.
Après sa mort survenue le 5 juillet 1708, la principauté d'Arches et Charleville, échoient d'une part à Louis III de Bourbon (1668-1710), prince de Condé, arrière-petit-fils de Charles de Gonzague (fils d'Anne de Bavière (1648-1723) fille d'Anne de Gonzague de Clèves, fille de Charles) et d'autre part à Charles Théodore von Salm (1645-1710), prince de Salm veuf de Louise Marie de Bavière, sœur d'Anne de Bavière, décrétés co-héritiers. Sans perdre pour autant ses privilèges, Charleville est désormais rattachée à la France et la principauté a vécu.

[modifier] Blason de la principauté

D'azur au dextrochère de carnation mouvant du flanc senestre d'une nuée d'argent, armé d'une épée haute d'argent à la garde d'or, entre deux rameaux, l'un à dextre de palmier, l'autre à senestre d'olivier, de sinople, la pointe de l'épée surmontée d'un soleil d'or.