Ardenne

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Carte de la Gaule à l’époque de la conquête romaine
Carte de la Gaule à l’époque de la conquête romaine

Originellement Arduinna est le nom probablement d’origine celtique d’une forêt située sur et aux abords du massif de l’Ardenne (ainsi que d'une déesse celte), citée par Jules César et Strabon. Certains auteurs modernes défendent la couleur noire comme signification.

Aujourd’hui, on applique les mots Ardenne et Ardennais dans les dénominations de plusieurs régions naturelles ou administratives qu’il est parfois difficile de ne pas confondre d’autant que les nombreuses tentatives d’appropriations de ce nom connu, entretiennent une certaine confusion.

L’Ardenne ou les Ardennes désigne une région naturelle située au sud de la Meuse et de la Sambre et limitée au sud par les plaines de Lorraine et de Champagne que l’on désigne depuis l’Antiquité sous le nom d’Arduenna silva. Cette région historique englobe les régions géologiques comprises ou bordant le massif ardennais : la Fagne, la Famenne, les Hautes Fagnes, l’Eifel, l’Oesling, la Calestienne, une partie du Condroz. Le massif ardennais qui est une ancienne montagne.

Sommaire

[modifier] Définition dans l’Antiquité

Le terme Ardenne proviendrait du mot celtique Ar Duen, qui signifie « la Noire » (à comparer aux différentes Forêts Noires ou Montagnes Noires que l'on peut trouver en toponymie). Les premières citations de cette Arduenna silva se retrouvent dans le récit de la guerre des Gaules (De bello gallico) de Jules César. César y décrit la forêt ardennaise comme ayant une longueur de 500 miles romains (environ 700 km), traversant le pays des Trévires et s'étendant depuis les rives du Rhin jusqu’au pays des Nerviens et des Rêmes (rive gauche de la Meuse).[1] Le géographe grec Strabon cite également la forêt d’Ardenne.[2]

[modifier] Géographie

La Semois, près de Bouillon
La Semois, près de Bouillon

D’un point de vue géographique, l’Ardenne, pris dans son sens le plus large, correspond au territoire forestier accidenté limité au sud par la Lorraine (y compris le Gutland, ou Bon Pays, au Luxembourg et la Gaume en Belgique) et la Champagne, à l’ouest et au nord par le sillon tracé par la Sambre et la Meuse, à l’est par la région volcanique de l’Eifel qui longe les frontières belge et luxembourgeoise en gros entre Aix-la-Chapelle (Aachen) et Wasserbillig. La plus grande partie de l’Ardenne se trouve en Belgique, exclusivement en Région wallonne, où elle s’étend sur la majeure partie des provinces de Luxembourg, Liège, Namur et une petite partie de la province de Hainaut. En France elle couvre une petite partie des territoire des départements des Ardennes et de la Meuse. Elle couvre aussi la partie septentrionale du Grand-Duché de Luxembourg appelée l’« Oesling ». L’Ardenne culmine à 694 mètres, au signal de Botrange dans les Hautes-Fagnes de la province de Liège. La forêt ardennaise est formée de lambeaux de l’ancienne forêt charbonnière. L’Ardenne ne constitue plus un massif boisé unique et compact. Cependant l’aire forestière est actuellement en légère expansion.

[modifier] Géologie

Isthme du méandre formé par la Meuse dans l’Ardenne primaire, à Fumay
Isthme du méandre formé par la Meuse dans l’Ardenne primaire, à Fumay

D’un point de vue géologique[3], on subdivise l’Ardenne en deux ensembles :

  • L’Ardenne secondaire ou jurassique correspond à la partie méridionale du domaine ardennais. Pendant la période jurassique (de –205 à –135 millions d’années), la partie méridionale de l’ancienne chaîne hercynienne considérablement rabotée par l’érosion, est envahie par une transgression marine qui débute un peu avant, au Rhétien (entre –230 et –205 Ma), et se trouve libérée de la mer par la régression marine qui s’opère au Portlandien (entre –145 et –135 Ma). Le Jurassique se présente ainsi pour l’Ardenne méridionale comme un important cycle sédimentaire.

Le sous-sol de l’Ardenne est composé de pierre schisteuse de couleur foncée, cette caractéristique géologique permet de distinguer l’Ardenne proprement dite des régions voisines (la Gaume au sud, le Condroz au nord).

[modifier] Histoire

Les premières traces d’occupation régulière de l’Ardenne datent seulement du Ve siècle av. J.-C. C’est l’époque de l’expansion des Celtes. L’Ardenne serait d’ailleurs un des rares endroits en Europe où les Celtes ne se seraient pas métissés avec d’autres populations déjà installées. Mais la croissance de la population y fut très lente : en effet, le climat de l’Ardenne est plus froid que celui des régions avoisinantes, les rivières n’y sont pas navigables (à l'exception de la Moselle et de la Meuse), le relief rend les déplacements plus difficiles qu’ailleurs, les terres agricoles produisent peu et, de plus, le territoire est parsemé de landes appelées fagnes où rien ne pousse hormis la sphaigne.

Avant le XVIIIe siècle, la forêt était déjà très exploitée, en raison notamment des modes de construction, de pratiques liées à l'affouage, à l'essartage et au pâturage, ainsi que de la fabrication du charbon de bois utile au fonctionnement des nombreuses forges qui conféraient à l’Ardenne une vocation sidérurgique : au XIXe siècle cette région était en effet l’une des premières d'Europe pour la métallurgie grâce à cette source d’énergie.

C’est à cette époque qu'à la faveur du développement industriel de la région mosane, que l’Ardenne sort de son isolement. On y construit alors à grands frais des voies ferrées et des routes, mais les rivières ardennaises restent sauvages et l’industrie lourde ne peut s’établir qu'aux frontières Nord et Sud de l'Ardenne. L’industrie modifie cependant les paysages, puisque c’est aussi au XIXe siècle, pendant l'essor industriel, que l’on introduit les plantations massives d’épicéas, une espèce de conifère originaire des pays nordiques qui s’adapte à merveille aux landes fagnardes, ce sont surtout ces terres peu fertiles qui furent enrésinées. Le but premier de ces plantations massives était de produire du bois pour le boisage des galeries de mines.

Aujourd’hui, l’Ardenne est pour les régions industrielles voisines un réservoir d’espaces verts et sa première ressource économique est le tourisme.

[modifier] Localités connues de l’Ardenne belge dans les provinces de Liège, Luxembourg et Namur

Situation de l’Ardenne belge
Situation de l’Ardenne belge

[modifier] Localités connues de l’Ardenne française dans le département des Ardennes

[modifier] Les plus hauts sommets

[modifier] Des régions en Ardenne

Les Ardennes sont aussi un collectif ; elles comprennent :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. César, Guerre des Gaules, Livre V, paragraphe 3 et Livre VI, paragraphe 29.
  2. Strabon, Géographie, livre IV, paragraphe 3.
  3. Voir par exemple :
    • G. Waterlot, A. Beugnies & J. Bintz (1973). Ardenne – Luxembourg, Guides géologiques régionaux, Masson & Cie, Paris. ISBN 2-225-36784-X.