Prétoire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Maquette d'un prætorium à Cologne. Il s'étendait sur une surface de 3½ hectares et constituait un des bâtiments les plus importants de la Germanie inférieure.
Maquette d'un prætorium à Cologne. Il s'étendait sur une surface de 3½ hectares et constituait un des bâtiments les plus importants de la Germanie inférieure.
Plan d'un castra avec : 1 Prætorium 2 Via Prætoria 3 Via Principalis 4 Porta Principalis Dextra (Porte droite) 5 Porta Prætoria (Porte principale) 6 Porta Principalis Sinistra (Porte gauche) 7 Porta Decumana (Porte arrière)
Plan d'un castra avec : 1 Prætorium 2 Via Prætoria 3 Via Principalis 4 Porta Principalis Dextra (Porte droite) 5 Porta Prætoria (Porte principale) 6 Porta Principalis Sinistra (Porte gauche) 7 Porta Decumana (Porte arrière)
Le christ quittant le Prætorium
Le christ quittant le Prætorium

Le mot prétoire (en latin : Prætorium appelé aussi Prœtorium ou Pretorium) est tiré du grec praitórion signifiant le « quartier général ». Le mot peut être entendu sous divers sens :

Sommaire

[modifier] Sens originels

Le Prétoire était à l'origine le nom du quartier général de la légion romaine. Le prétoire était en fait la tente du général en chef d'une armée  ; Il tire son nom directement des premiers temps de Rome où le consul qui commandait l'armée recevait le titre de « Prætor » (en latin : prætor)[1]. La tente de ce dernier se trouvait dans une fortification romaine, un castra ou castellum. Le préteur (« le chef ») était à l'origine le titre donné au fonctionnaire le plus haut gradé de la République romaine, mais il est devenu plus tard une position subalterne du grade de consul. Sous la République, c'est dans le prétoire que se trouvaient les officiers et les licteurs chargés de protéger les consuls, ou un détachement protégeant le commandant du camp. La garde rapprochée du Général était connue sous le nom de cohors prætoriæ. Ces prétoriens sont à l'origine de la garde prétorienne de l'Empereur. Du temps d'Auguste, la tente de l'empereur dans le camp s'appelait prætorium augustale.

C'était également la demeure du procurateur (gouverneur) d'une province, l'endroit par conséquent où il rendait justice. Il y avait un prétoire dans toutes les villes de l'empire romain. La Bible fait référence à celui de Jérusalem sous le nom de salle de jugement. On peut voir les restes d'un prétoire en France dans la ville de Nîmes en Languedoc. Par la suite, on étendit cette expression à tout palais de roi ou de prince [2].

Plus tard, on donna le nom de Prétoire aux magnifiques et luxueuses villas des nobles romains. Ces splendides maisons de campagne durant la période impériale étaient les lieux de villégiature des grandes familles romaines et où l'on faisait de prodigieuses dépenses [3].

[modifier] Sens biblique

Dans le Nouveau Testament, prætorium fait référence au palais de Ponce Pilate, le procurateur romain de Judée. Selon le Nouveau Testament, c'est le lieu où Jésus-Christ a été condamné à mort. Jésus, juste avant sa crucifixion, fut emmené « dans l'intérieur de la cour, c'est-à-dire dans le prétoire » [4].

[modifier] Sens juridique

Le terme est encore utilisé pour désigner les chambres de justice, dans les lieux où elle est rendue, même s'il n'a plus aucun caractère officiel. Aujourd'hui ce lieu désigne la « salle d'audience » d'un tribunal. Le terme est tiré du droit romain où la justice était rendue par le prætor. Par extension le mot est utilisé pour désigner le bâtiment du tribunal comme dans l'expression populaire « courir les prétoires ».

Il est aussi employé pour désigner la commission de discipline et donc la justice interne dans les prisons françaises. Il s'agit en fait d'une sorte de tribunal administratif interne aux prisons dirigé par le personnel pénitentiaire. Il est présidé par son directeur ou son représentant et y participent un représentant des travailleurs sociaux et un chef qui fait office de greffier. Il convient d'indiquer qu'il s'agissait, jusqu’à une période récente (2000) du seul tribunal de France où l’accusé comparaissait sans avocat, sans la moindre possibilité de se défendre devant une juridiction où l’administration était à la fois juge et partie. Aujourd'hui le détenu peut se faire assister d'un avocat grâce à la loi du 12 avril 2000.

[modifier] Références

  1. Liv. X, 33 ; VII, 12
  2. Juv. X; 161
  3. Suet. Aug. 71 ; Tib. 39 ; Stat. Silv. I, 3, 25
  4. Evangile selon Marc chapitre 15 verset 16 [1]

[modifier] Liens externes