Pré communal

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Les communaux ou prés communaux désignaient autrefois en France certaines surfaces considérées comme bien commun ou biens communaux (Commons pour les anglais) parfois partagés entre les habitants d'un ou de plusieurs bourgs et/ou villes ou villages.

[modifier] Historique

Chacun selon un droit coutumier variant selon les lieux et les époques pouvait y chercher du bois, couper l'ajonc ou le genêt et mener au pacage, en vaine pâture son bétail. Comme en témoignent certains registres, parfois les gros animaux (vaches, chevaux) en étaient exclus, au profit des ânes, mulets et baudets ou chèvres, moutons qui grâce à un poids plus léger endomagent moins les milieux fragiles.

Le développement en Angleterre dès le XIIe siècle mais surtout à partir de la fin du XVe siècle, puis en Europe XVIe siècle de l'enclôture (renclôture ou enclosure), c’est-à-dire de l'appropriation du bien commun par la propriété privée en Occident, puis de la Loi du partage du 5 juin 1793 ont fait reculer les prés communaux, mais il en existe encore en Europe et le pacage sur des terres communautaires se pratique encore sous d'autres nom et modalités en Afrique et dans de nombreuses sociétés traditionnelles. Leur disparition ne s'est pas faite sans difficultés. A la fin des années 1640, en Angleterre, les bêcheux (levellers) ont notamment tenté une forme de communisme chrétien basé sur l'exploitation collective d'une propriété partagée, que l'aristocratie rurale en place n'a pas toléré longtemps. Les landais se révolteront aussi contre la Loi d'assainissement et de mise en culture des Landes de Gascogne de 1857 instituée par Napoléon III à la demande de la bourgeoisie d'Aquitaine qui veut remplacer le système agropastoral d'autosubsistance des Landes par la culture de pins. Cette loi impose à une centaine de communes détentrices de plus de 50 % des immenses communaux, de :

  1. assainir (à leurs frais) les communaux par drainage par des crastes (fossés de drainage) pour pouvoir y planter des arbres.
  2. vendre aux enchères leurs communaux à des propriétaires privés, à raison d'un douzième chaque année pour ne pas brusquer cette réforme foncière. Les bergers spoliés seront nombreux à incendier les nouvelles plantations, mais la forêt de pins l'emportera finalement après une trentaines d'années de vives tension sociales et d'exode rural.

[modifier] Intérêt écologique

Ces milieux gratuitement exploitables étaient généralement parmi les terres les moins riches de la commune (naturellement oligotrophes), avec quelques mares, fossés ou étangs pour abreuver les animaux. Or les sols pauvres sont aussi les plus riches en biodiversité. Ces sols naturellement fragiles ont parfois fait l'objet d'une utilisation extensive et raisonnable, mais ils ont souvent été surexploités (Cf. Tragédie des biens communs), se transformant en friches d'une grande pauvreté évoluant vers des landes pauvres, mais conservant souvent un fort potentiel de biodiversité, abritant les reliques d'espèces ailleurs repoussées par l'agriculture moderne, justifiant dans certains cas un classement en Réserve naturelle volontaire (devenues en France RNR (Réserve naturelle régionale)

Ex : Pré communal d'Ambleteuse ou Landes du Plateau d'Helfaut dans le Pas-de-Calais.