Petite Église de Vendée

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La Petite Église de Vendée est une Église anticoncordataire née des suites de la Révolution française.

Son aire d'influence est le nord des Deux-Sèvres, autour du village de Courlay. Elle compte toujours plusieurs centaines de fidèles de nos jours.

Sommaire

[modifier] Histoire

La Petite Église de Vendée est née directement des guerres de Vendée et des bouleversements religieux de la Révolution française. Une partie des fidèles des prêtres réfractaires, hostiles à la Constitution civile du clergé de 1790, refusent lors du concordat de 1801 de reconnaître la nouvelle hiérarchie catholique nommée conjointement par le pape Pie VII et Napoléon Bonaparte.

Certains villages entrent donc en dissidence religieuse, soutenus par quelques évêques d'Ancien Régime, pour la plupart en exil. Ainsi Jean Charles de Coucy, évêque de La Rochelle émigré en Espagne, ou Alexandre de Lauzières-Thémines, évêque de Blois, refusent-ils le concordat et s'opposent-ils à plusieurs changements induits par ce concordat :

  • L'intégration des curés constitutionnels dans le clergé.
  • La réduction des fêtes d'obligation et des jours chômés, passant d'environ trente avant la Révolution à quatre seulement.
  • La bénédiction nuptiale donnée après le passage par le mariage à la mairie.
  • La conservation des biens nationaux, y compris ecclésiastiques, par leurs acheteurs.
  • Le fait que les curés doivent prêter allégeance aux préfets.
  • Le nouveau découpage des diocèses, qui fait par exemple disparaître le diocèse de La Rochelle en l'intégrant aux diocèses avoisinants.

Ils sont relayés dans leurs diocèses, et surtout en Vendée, par les anciens prêtres réfractaires, qui entraînent les populations dans le refus du concordat. En 1820, la petite Église de Vendée compte environ 20 000 personnes. Ce sont essentiellement, d'après les rapports de l'époque, des « métayers et des bordiers, pauvres agriculteurs qui labourent les champs d’autrui[1]. ».

Les principaux centres de la petite Église au début du XIXe siècle sont situés dans le bocage vendéen : Bressuire, Mauléon, Argenton-Château. Mais les effectifs se réduisent au fur et à mesure de la disparition des prêtres.

En 1830, le dernier prêtre anticoncordataire décède. La communauté met du temps à se tourner vers un mode de fonctionnement laïc. C'est chose faite autour des années 1850, où les chefs des communautés sont choisis sur leur piété et leur importance dans le mouvement. L'Église se concentre alors principalement autour du village de Courlay. Elle a ses propres écoles, tenues par des « sœurs » issues de familles anticoncordataires.

Les contacts avec d'autres petites Églises, et notamment celle de Lyon, sont pris dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Lors du Concile Vatican I, un membre de l'Église de Vendée se rend à Rome avec un membre de l'Église de Lyon pour faire entendre leurs revendications, sans succès.

La petite Église de Vendée compte dans les années 1950 environ 3 000 personnes. Elle décroît faiblement mais régulièrement, principalement à cause des mariages en dehors de la communauté.

[modifier] Le culte

Le culte est entièrement laïcisé. Il se pratique dans des chapelles privées. Le responsable de la communauté lit l'office de la messe à côté de l'autel, en latin et selon le rite du diocèse de La Rochelle d'avant 1789.

Le baptême est un sacrement qu'un laïc peut donner, il est donc pratiqué selon le rite habituel. La confession est personnelle et se fait directement à Dieu. Le mariage est célébré dans la plus stricte intimité et se pratique avant le mariage civil.

Les fêtes anciennes sont célébrées avec application, et notamment la Fête-Dieu. Le carême est observé avec une grande rigueur, toute consommation de viande ou d'œuf est interdite.

Les enterrements sont faits dans une partie distincte du cimetière communal, et les tombes des dissidents sont orientées à l'ouest. Les sépultures se remarquent dans les cimetières au fait qu'au croisement des quatre branches de la Croix est souvent figuré un coeur de couleur blanche.

Le catéchisme se fait sur la base du catéchisme du diocèse de La Rochelle antérieur à la Révolution.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Références

  1. Rapport du préfet Dupin.

[modifier] Voir aussi