Pie VII

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homophones, voir Pissette.
Pie VII
Pape de l’Église catholique romaine
Image du pape Pie VII
Aquila rapax
Armoiries pontificales de Pie VII
Nom de naissance Barnaba Chiaramonti
Naissance 14 août 1742
Césène (Romagne), Italie
Élection
au pontificat
14 mars 1800
Intronisation: 21 mars 1800
Fin du
pontificat :
20 août 1823
Prédécesseur : Pie VI
Successeur : Léon XII
{{{note}}}
Antipape : {{{antipape}}}
Listes des papes: chronologie · alphabétique
Projets Catholicisme et Cliopédia · Modèle


Barnaba (en religion Gregorio) Chiaramonti, né le 14 août 1742 à Césène (Romagne), mort le 20 août 1823 à Rome, pape sous le nom de Pie VII (en latin Pius VII, en italien Pio VII).

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Fils du comte Scipione Chiaramonti (1698-1750) et de la marquise Giovanna Coronata Ghini (1713-1777), il appartient à une famille de vieille noblesse d'origine française, amie des Braschi (famille dont est issu Pie VI). Il est donné à l'âge de 9 ans à l'abbaye bénédictine de Santa-Maria del Monte, à Césène. En 1756, à l'âge de 14 ans, il est admis comme novice. Deux ans plus tard (20 août 1758), il prend l'habit sous le nom de dom Gregorio. Il étudie au monastère Santa-Giustina de Padoue, suspecté de jansénisme par l'Inquisition vénitienne, puis à Sant' Anselmo, à Rome.

Le 21 septembre 1765, il est ordonné prêtre et peu après, reçoit son doctorat de théologie. Il enseigne ensuite à l'abbaye San-Giovanni de Parme, duché ouvert aux idées nouvelles. Il souscrit alors à l'Encyclopédie de Diderot et se montre curieux des idées de Locke et Condillac, alors précépteur du prince héritier et dont il traduit l’Essai sur l'origine des connaissances humaines. En 1775, il retourne au collège Sant' Anselmo, cette fois en tant que professeur de théologie. Il est ensuite nommé abbé titulaire du monastère dont il avait été oblat dans son enfance.

[modifier] Expérience pastorale

Il reçoit de son compatriote Pie VI l'évêché de Tivoli (1783). Deux ans plus tard, alors qu'il n'a que 42 ans, il reçoit le chapeau de cardinal et le diocèse d'Imola.

En juin 1796, son diocèse est envahi par les troupes françaises d'Augereau. Rappelé à Rome en 1797, il se range dans le camp des modérés et soutient l'établissement des négociations menant au traité de Tolentino. Dans une lettre adressée aux habitants de son diocèse, il leur demande de se soumettre, « dans les circonstances actuelles de changement de gouvernement (…) à l'autorité du victorieux général en chef de l'armée française. » Dans son homélie de Noël 1797, il affirme même :

« La forme de gouvernement démocratique adoptée parmi vous, frères très aimés, ne contredit nullement aux maximes que j'ai précédemment énoncées ni ne répugne à l'Évangile ; elle exige au contraire toutes les vertus sublimes qui ne s'apprennent qu'à l'école de Jésus-Christ. (…) Oui ! mes chers frères, soyez de bon chrétiens, et vous serez d'excellents démocrates. »

[modifier] Pontificat

[modifier] Le conclave

Le 29 août 1799, Pie VI meurt épuisé à Valence, après avoir été fait prisonnier par les troupes françaises. Le 1er décembre, le cardinal Chiaramonti prend part au conclave hébergé par l'Autriche, qui rassemble 35 cardinaux dans l'île de Saint-Georges-Majeur, à Venise. Dès les premiers tours de scrutin, il soutient le cardinal Bellisomi, protégé de Pie VI et candidat du parti Braschi. Cependant, une active minorité menée par les Français et les Autrichiens y font obstacle. Le parti Braschi change alors plusieurs fois de candidat, sans succès. La candidature du cardinal savoyard Gerdil fait l'objet d'une exclusive de la part de l'Autriche.

Le jeune secrétaire du conclave, Mgr Consalvi, pousse alors en avant Chiaramonti, qui est élu le 14 mars 1800, après 104 jours de conclave. Il prend le nom de Pie VII en hommage à son prédecesseur, surnommé le « pape martyr ». Immédiatement, il nomme Consalvi pro-secrétaire d'État. Le 21 mars, il est couronné à Saint-Georges-Majeur, l'Autriche lui ayant refusé la basilique Saint-Marc. En conséquence, il décline l'invitation de l'empereur François II et refuse de se rendre à Vienne. Il entre à Rome le 3 juillet 1800.

[modifier] La restauration des États pontificaux

En entrant à Rome, Pie VII trouve sa capitale occupée par les Napolitains et les États pontificaux profondément déstabilisés par les guerres révolutionnaires. Pie VII demande donc au cardinal Consalvi, son secrétaire d'État, de s'atteler à leur restauration. Il s'entoure de prélats réformateurs et commence par amnistier les partisans des Français. Il forme quatre congrégations cardinalices pour examiner la réforme de l'État.

Leurs travaux sont synthétisés dans la bulle Post diuturnas du 30 octobre 1800 : les institutions de Pie VI sont remises en place mais réformées. Ainsi, des fonctionnaires laïques font leur entrée dans l'administration pontificale, en particulier à l'annone ou dans l'armée. Un bref établit la liberté du commerce pour les denrées alimentaires. Une réforme monétaire tente, en 1801, de limiter l'inflation. Elle est suivie par une réforme fiscale, qui fond 32 impôts et taxes en une taille personnelle et réelle, la dativa. Ces réformes se heurtent à la résistance du Sacré Collège et des évêques. Malgré la création de la garde noble, la noblesse romaine reste insatisfaite. Lorsque Consalvi doit quitter son poste en 1806, sa politique hardie a été oubliée.

En matière de liturgie, il a donné en 1801 son indulgence apostolique aux louanges en réparation des blasphêmes, dites par les catholiques lors de la bénédiction du Saint-Sacrement pour pardonner les injures faites à Dieu.

[modifier] Face à Napoléon

  • 10 juin 1809 - Spolié de ses États pontificaux annexés par la France, il excommunie les « usurpateurs, fauteurs, conseillants, exécutants » de la violation de la souveraineté temporelle du Saint-Siège, visant ainsi Napoléon qui le fait arrêter et déporter à Savone. Il ne recouvrera la liberté qu'en 1814.
  • Le 12 juin 1812 le docteur Balthazard Claraz sauve la vie du pape Pie VII à l'hospice du Mont-Cenis lors de son transfert de Savone à Fontainebleau.
  • Le 20 juin 1812, le pape Pie VII arrive au château de Fontainebleau (lors de son transfert de Savone à Fontainebleau) accompagné de son médecin chirurgien le docteur Balthazard Claraz. Le souverain pontife y resta enfermé pendant les dix-neuf mois qu'y durera sa déportation.
  • 25 janvier 1813 - Il signe, sous pression, le Concordat de Fontainebleau, qu'il dénoncera immédiatement (lettre à l'Empereur, et par la suite officiellement, comme étant extorqué sous la violence).

[modifier] La restauration des Jésuites

En 1773, la Compagnie de Jésus avait été supprimée par le Pape Clément XIV par le bref Dominus ac redemptor du 21 juillet 1773, executé le 16 Août. Il fut mis en oeuvre dans tous les pays catholiques, mais certains pays, essentiellement la Russie ou la Pologne sous domination russe, ne le mirent pas en oeuvre. Le 7 Mars 1801, le pape Pie VII publia le bref Catholicae fidei, approuvant l'existence de la Compagnie de Jésus en Russie et autorisant la Compagnie à élire un Supérieur général pour la Russie. ce fut la première étape vers la Restauration.

L'ordre fut restauré le 7 Août 1814 par Pie VII par la bulle Sollicitudo omnium ecclesiarum.

[modifier] Disparition du pape

Victime d'une chute accidentelle le 6 juillet 1823, Pie VII décéde à Rome le 20 août suivant, et son successeur est Léon XII.

[modifier] Voir aussi

  • En 1801 conclusion du Concordat : Jean Baptiste de Belloy
  • En 1817 le pape Pie VII invite à Rome le docteur Balthazard Claraz où il le nomme médecin honoraire du Saint-Père et de la cour de Rome. Le pape Pie VII le reçoit plutôt comme un ami que comme un visiteur. Il lui offre une de ses mules ( pantoufle blanche ou rouge, qui est portée par le pape ).Site généalogique sur les Claraz

[modifier] Bibliographie

  • O. Fusi Pecci, La Vita del Papa Pio VI, Rome, 1965 ;
  • Y-M. Hilaire (s. dir.), Histoire de la papauté, Seuil, coll. « Points Histoire », 2003 ;
  • P. Levillain (s.dir.), Dictionnaire historique de la papauté, Fayard, 2003 ;
  • J. Tulard (s.dir.), Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1999.

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Pie VII.


Précédé par Pie VII Suivi par
Pie VI
Liste des papes
Léon XII