Paul-Louis Weiller

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Paul-Louis Weiller (1893-1993), est un chef d’entreprise français. Héritier (par sa mère Alice Javal) d’une grande famille du XIXe siècle qui s’était illustrée dans l’industrie, la finance et la politique, Paul-Louis Weiller a vécu plusieurs « vies » successives.

[modifier] Biographie

Ingénieur de l’École centrale, il est un héros de l’aviation pendant la Première Guerre mondiale. Imposant l’utilisation de la photographie aérienne lors des vols de reconnaissance, il est plusieurs fois abattu avec son avion et blessé. Douze fois cité à l’ordre de l’armée, fait officier de la Légion d'honneur à vingt-cinq ans (le plus jeune officier de la Légion d’honneur pour faits militaires de l’histoire après Guynemer et Fonck), il termine la guerre auprès du maréchal Foch et assiste à la signature du traité de Versailles comme aide de camp du chef des armées alliées.

Patron d’industrie dés l’âge de vingt-neuf ans, de 1922 à 1940, Paul-Louis Weiller développe la plus importante entreprise de construction de moteurs d’avion d’Europe, Gnome et Rhône, qui deviendra la SNECMA après sa nationalisation en 1945.

À partir de 1925, il achète progressivement le capital de la compagnie aérienne CIDNA. Il participe à la création d’autres lignes aériennes vers l’Afrique. Elles seront toutes nationalisées en 1933 pour devenir Air France dont il sera un des premiers administrateurs (il s’est vu offrir en 1933 par Pierre Cot, ministre de l’Air, la présidence d’Air France, mais il refuse). Arrêté le 6/10/1940 à Royat, déchu de la nationalité française le 29/10/1940 par le gouvernement de Vichy, libéré mais en résidence surveillée à Marseille, il s’enfuit en janvier 1942 en passant par le Maroc, d’abord à Cuba puis au Canada où il contribue à l’action de la France libre (dont il aura le passeport numéro 1). Sa mère sera déportée et mourra en 1944 à Auschwitz.

De retour en Europe après la guerre, il concentre d’abord son activité sur l’énergie (pétrole au Venezuela et dans le golfe du Mexique, gaz naturel au Texas, compagnie d’électricité au Japon…), puis dans la finance internationale.

Il devient par la suite un des grands mécènes des arts. Il soutient financièrement et par son influence la rénovation du château de Versailles, crée une compagnie de ballets, aide de nombreux artistes (Robert Hossein, Roger Vadim, Maurice Béjart, Michelle Mercier, Brigitte Bardot, Alain Delon…). Son objectif est de refaire de Paris la capitale de la culture. Cette action est couronnée en 1965 par son entrée à l’académie des Beaux-Arts.

Paul-Louis Weiller mène une intense vie mondaine entre les familles royales d’Europe, les grands hommes d’affaire et politiques (Aristote Onassis, Henry Ford, Paul Getty, Richard Nixon, Georges Pompidou… avec qui il a parfois travaillé ou qui ont parfois travaillé pour lui), les personnalités des arts des lettres et du spectacle, qu’il rassemble dans le dernier des salons parisiens dans la tradition de ceux décrits par Marcel Proust.

Un homme du monde qui sait jouer de la superficialité et de l’intérêt de ceux qui l’entourent pour assoir son influence et sa fortune. Un homme dont la collection de propriétés sera le théâtre de fêtes splendides mais aussi de rencontres qui ont pu changer le cours de l’histoire.

Voilà l’équilibre dans lequel a vécu Paul-Louis Weiller qui a vu passer un siècle d’histoire sans oublier de le marquer.

Il s’était marié, le 29 août 1922 à Paris, avec la princesse Alexandra Ghika avec qui il eut une fille, Marie-Élisabeth, et dont il avait divorcé le 25 mars 1931 pour épouser le 31 octobre 1932 Aliki Diplarakos, Miss Europe 1930, dont il divorça et dont il eut un fils, Paul-Annik Weiller (1933-1998) dont Sibilla Weiller qui épouse en 1994 Guillaume prince de Luxembourg (1963), fils cadet du grand-duc Jean, dont postérité.