Paskua

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Paskua (né à Rouen en 1959) est un artiste plasticien qui vit et travaille en Polynésie Française, sur l'île de Raiatea, archipel des Îles Sous le Vent (Bora Bora, Huahine, Maupiti...).

Sommaire

[modifier] Sa place dans l'art contemporain

Peintre qualifié d'"outsider", de "Singulier" (Jeannine Rivais in monographie "Paskua, Outside In Tahiti"),ou de "néo-expressionniste", il définit lui-même son œuvre fétichiste de "rituel érotique d'apparition punk post néo-dada". Anarchiste ("anartiste" selon ses termes), il est l'initiateur du mouvement d'émancipation Upside-Down. A Raiatea, il est appellé le "Tahua" (ce qui veut dire le guérisseur, le sorcier, littéralement "celui qui voit").

Il est le premier artiste polynésien à avoir intégré les collections des musées européens de son vivant, selon Jean-Marc Pambrun, le Directeur du Musée de Tahiti et des Îles.

[modifier] Œuvre

Paskua pratique une peinture expressionniste dans la lignée des Cobra (Alechinsky, Appel, Jorn...), des néo-expressionnistes allemands (Georg Baselitz, Anselm Kiefer, Jonathan Meese , des actionnistes viennois (Hermann Nitsch, Otto Muehl)et de l'américaine Louise Bourgeois sur des supports polymorphes - bois ravagés et calcinés, termitières et vieux sacs à coprah déchirés.

Il utilise une matière première constituée d'une alchimie de résines, de mousse polyurhétane, de pigments, de plumes et fibres naturelles, de langes usagés (pahi), de vieux torchons de peintre, et du cocktail "gitmo", du sang, du sperme et des excréments comme l'utilisent les prisonniers du camp de Guantanamo Bay contre leurs geoliers ("Courrier International", Août 2007). Parfois encore, Paskua utilise des poupées-fœtus momifiées.

Dans ses œuvres récentes Paskua introduit la dimension d'une esthétique relationnelle en transformant les effilochures des vieux sacs à coprah sur lesquels il peint, en "noeuds-mémoire" réalisés par le public participant. Son objectif est que l'œuvre devienne ainsi collective, en cours de création/destruction, jusqu'à ce que la trace originelle qu'il a initié disparaisse des regards sous l'accumulation de ces noeuds-mémoire. Dans la vision polynésienne, l'œuvre est alors devenue "TO'O", littéralement "réceptacle des dieux", un objet-fétiche chargé d'une mémoire, d'une énergie presque organique - le "mana", investi du pouvoir de l'effroi (Julia Kristeva)mais créateur de lien social (Mauss)[réf. nécessaire].

Arnau Puig, le critique d'art catalan et co-fondateur avec Antoni Tàpies du mouvement Dau al Set écrit que "L'œuvre de Paskua est merveilleuse. C'est l'expressionnisme devenu culte. C'est une trés forte réussite plastique comparable aux plus grands artistes modernes et contemporains qui s'inscrit dans l'histoire de l'art occidental et qui témoigne de l'extraordinaire culture des antipodes que Paskua a trés personnellement intégrée et nous apprend à aimer."[1].

[modifier] Expositions et musées

[modifier] Expositions

Paskua expose régulièrement à Tahiti, en océanie, et en Europe. Il a réalisé de nombreuses expositions en Australie, Italie, France et Espagne.

  • Il a bénéficié d'une grande exposition personnelle en Espagne, au Palais Pignatelli de Barcelone, à l'invitation du Rieal Cercle Artistic de Catalogne, en Novembre 2007, ainsi qu'à l'AntigAlerie (Paris).
  • Il est invité en 2007 de la Biennale de Lyon, Biennale Internationale d'Art Hors-les-Normes. Il participera à Art Expo New-York 2008 sur le stand de l'ECAP (Espace Contemporain des Arts du Pacifique)

Il contribue à la Demeure du Chaos de Thierry Ehrmann lors de la Borderline Biennal off Lyon en Novembre 2007 pour ce que le New York Times considére comme "l'œuvre monumentale la plus importante du XXIe siècle" en inscrivant à la craie cette phrase détournée de Guy Debord: "Paskua ne travaille pas au spectacle de la fin du monde, mais à la fin du monde du spectacle".

[modifier] Musées

Ses œuvres ont fait l'objet d'acquisitions publiques et privées, notamment par :

  • le Musée Royal Salvador Dali de Barcelone,
  • le Musée Joan Abello de Barcelone,
  • l'Europa Museum de Schengen au Luxembourg (Musée de l'Europe).

Initiateur du mouvement Upside Down (un art des antipodes pour le renversement du monde à l'envers...) et de l'OOPart.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes