Guy Debord

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Guy Debord (28 décembre 1931 - 30 novembre 1994) est un écrivain et cinéaste français, qui a théorisé[1] ce qu'il a appelé le « spectacle » dans son livre fondateur La Société du spectacle (1967). Il a été l'un des fondateurs de l'Internationale lettriste et l'Internationale situationniste (IS), dont il a dirigé les revues.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse et contexte historique et culturel

Très tôt, Guy Debord perd son père. Le mouvement populaire est amené dans l’impasse de la Seconde Guerre mondiale, et à ses 17 ans, tous les événements fondateurs de ce qu’il appellera La société du spectacle sont en place : la généralisation de la Technique, les camps, Hiroshima/Nagasaki, la collaboration de classe du PCF avec la bourgeoisie, l’affrontement « spectaculaire » Est/Ouest, et surtout la reconstruction à crédit de l’Europe. L'échec du « dernier grand assaut du mouvement révolutionnaire prolétarien »[2] est dans son paysage. Lautréamont, les voyelles et les nuitées blanches lampadaires des boissons alcoolisées, donnent des promesses de liberté qu’il veut sans concession.

1951/52: jamais, selon les propres mots de Debord[3], le champ de bataille n'avait été aussi vide. Au milieu de ce "désert" cependant la vie intellectuelle se poursuit. Du côté des défenseurs de l’ordre existant, les gaullistes bien sûr : Aron, sans conteste le plus brillant, aux côtés d’un Mauriac, ou d’un Malraux courus demander à De Gaulle la place que Bernanos avait refusé, mais aussi tous ceux, Aragon, Sartre, Picasso qui gravitaient autour du PCF. Au cours de cette période le parti stalinien aimantait encore nombre d’artistes, d'écrivains et d'intellectuels.

D’autres, cependant, refusaient ce partage. André Breton, Benjamin Péret, Jean Malaquais s’étaient rapprochés des mouvements libertaires ou du communisme de gauche antistalinien après avoir souvent flirté avec les thèses de Trotsky, fidèles toujours aux idéaux de la Révolution d'Octobre plutôt qu'à l'URSS et à ses dirigeants.

Des électrons « libres » comme Boris Vian, Jacques Prévert, participaient du paysage intellectuel de ces années-là. Georges Bataille livrait ses dernières pensées, sans s’être jamais renié. Maximilien Rubel de son côté essayait d'arracher l'œuvre de Marx de la gangue « marxiste-léniniste », tandis que les membres de Socialisme ou Barbarie (Claude Lefort, Cornelius Castoriadis notamment), et quelques autres tentaient une ouverture, dans une période dominée par la pensée stalinienne et bourgeoise. C’est à ce moment que commencent à se développer plus largement les analyses critiques sur l’URSS et les « démocraties populaires » (les régimes bureaucratiques-totalitaires dit « communistes »), après le célèbre Staline[4]de Boris Souvarine (1935), et les analyses d’Ante Ciliga, Victor Serge, ou Anton Pannekoek sur le capitalisme d'État.

[modifier] Le mouvement lettriste

La projection du film Traité de Bave et d’Eternité d'Isidore Isou au festival de Cannes (avril 1951) ouvre à Debord le champ de création qu’est le cinéma et marque le début de sa brève participation au mouvement lettriste, participation qui prendra fin en novembre 1952 à la suite d'un autre scandale, le « scandale Chaplin »[5]. Hurlements en faveur de Sade (visuellement proche du film L'Anticoncept de Gil J. Wolman), est à comprendre comme, « énergie vivante en faveur de la liberté libre »[réf. souhaitée]. Debord n’a pas 20 ans. Son scandale posera la limite, le point de départ, dans la suite qui l’amènera à la création de l’I.S.

Le mouvement va de la création de l'Internationale lettriste, 1952-1954 à la revue Potlach. Le programme de Potlach annonce : « nous travaillons à l’établissement conscient et collectif d’une nouvelle civilisation »[6]. Les Lèvres Nues, 1954-1957 où Debord déclare : « ENTRE les divers procédés "situationnistes", la dérive se présente comme une technique du passage hâtif à travers des ambiances variées. Le concept de dérive est indissolublement lié à la reconnaissance d’effets de nature psychogéographique, et à l’affirmation d’un comportement ludique-constructif, ce qui l’oppose en tous points aux notions classiques de voyage et de promenade. »[7]

Une bonne partie de l'avant-garde lettriste finit par ne pas suivre Debord dans ce qu'elle considère comme une déviation politique.

[modifier] Les débuts de l'Internationale situationniste

1957 est pour Debord année décisive où à Albissola en Italie est jetée la base d’une nouvelle avant-garde qu'il définit dans une de ses correspondances[8] comme le mouvement qui a dominé le passé et qui à tout moment dans sa pratique comme dans sa théorie pratique domine le présent.

La nouveauté n’est pas la dénonciation du capitalisme marchand ou de l’aliénation, mais bien la critique radicale tant dans la forme que dans le contenu du système marchand qui aliène les individus dans leur vie quotidienne. L'avenir n’est pas considéré comme situationniste, et c'est ce qui fonde la nouveauté de cette avant-garde. La dérive, la création de situations ludiques, etc. sont proposées par Debord dans le premier texte fondateur de cette nouvelle avant-garde : « rapport sur la construction de situations et sur les conditions de l'organisation et de l'action de la tendance situationniste internationale »[9].

Le mouvement s’accélère dans la critique, qui s’occupe de moins en moins de la mort de l’art pour s’attaquer aux conditions favorables à une révolution sociale. Les situationnistes se déclarent les continuateurs de la Commune de 1870-1871[10].

[modifier] Les années de réalisation. Mai 68

Directeur de la revue Internationale Situationniste, Debord l’anime avec le renfort de Raoul Vaneigem. Leur collaboration entraîne l’éviction des artistes et débouche sur « les thèses de Hambourg »[11] ; thèses qui se résument à la dernière de Marx sur Feuerbach : il faut réaliser la philosophie. Le résultat le plus important est la sortie coup sur coup de deux livres : La Société du spectacle[12] de Debord, et Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations[13]de Raoul Vaneigem. Si le livre de Vaneigem est circonstanciel, celui de Debord est plus théorique dans la mesure où il repose sur la pensée et les œuvres de Georg Lukács, Karl Korsch et surtout Marx et Hegel. Debord articule l’aliénation « nécessaire » d’Hegel avec ce que Marx appelle « le caractère fétiche de la marchandise » en se basant sur le travail de Luckács dans Histoire et Conscience de Classe, qui pose le sujet aliéné, la conscience de classe aliénée. À cette base économique de l’aliénation, il adjoint l’image de la marchandise médiatisée à outrance par la publicité qui vient des États-Unis (voir notamment le livre de Daniel J. Boorstin[14]) : « Nous n'allons pas mettre l'image à l'épreuve de la réalité, mais mettre la réalité à l'épreuve de l'image »[réf. souhaitée]. Debord en recommande la lecture autour de lui. Debord fait le lien que Boorstin et d’autres voient comme Orwell dans Un peu d’Air Frais avec le grand supermarché et la fin d’un monde, celui du capitalisme de chemin de fer, et l’avènement de la société dite du « spectacle ». Sur les deux versants : « spectacle diffus » de la société capitaliste à l’ouest, et « spectacle concentré » du capitalisme d'État des « démocraties populaires », il ne voit qu’une société spectaculaire-marchande qu’il faut abattre.

Le 22 novembre 1966 est publiée à à Strasbourg une brochure anonyme (on sait aujourd'hui qu'elle a été rédigée par Mustapha Khayati), De la misère en milieu étudiant. Pascal Dumontier le considère comme un évènement indissociable des évènements de mai 1968 dans son livre Les Situationnistes et Mai 1968, théorie et pratique de la révolution (1966-1972) (Editions Gérard Lebovici, 1990). L’affaire fait scandale dès sa distribution, et pendant l’année 1967, le journal le Monde publie un article « L’Internationale situationniste prend le pouvoir chez les étudiants de Strasbourg », (26 novembre 1966). Quand arrive le 22 mars 1968 à Nanterre, c’est tout naturellement que les étudiants trouvent l’IS à leur côté. Sa revue a déjà une grande renommée malgré un faible tirage de 400 exemplaires en moyenne. Pour Debord, Mai 1968 est l’aboutissement logique de l’IS. Dans La Véritable Scission dans l'internationale (Champ Libre, 1972), il règle ses comptes avec tout ceux qui veulent profiter de l’aura de l’IS, et avance qu’une avant-garde doit savoir mourir quand elle a fait son temps. Vaneigem est très critiqué dans ce livre comme tendance droitière au sein de l’IS. Les « thèses de Hambourg » sont explicitées pour la première fois dans ce livre, « pour servir à l’histoire de l’IS ». Le dernier numéro de la revue s’ouvre par : « Le commencement d’une époque ».

[modifier] Après l'IS

Parallèlement, il continue sa création cinématographique, avec « Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps » (1959) ; « Critique de la séparation » (1961). Dans ces deux films, il fait un état des lieux de la vie aliénée, séparée par le quotidien marchand où chacun doit perdre sa vie pour rencontrer les autres dans le monde séparé de la marchandise.

Il noue une amitié avec Gérard Lebovici, et il fait coup sur coup deux films : l’adaptation de son livre La Société du Spectacle (1973), puis Réfutation de tous les jugements, tant élogieux qu’hostiles, qui ont été jusqu’ici portés sur le film « La Société du Spectacle » (1975). Mais c’est avec son film In girum imus nocte et consumimur igni (1978), un palindrome latin signifiant « Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu », qu’il arrive à pleine maturité.

À la suite de l'assassinat – non élucidé à ce jour – de son ami et producteur de cinéma Gérard Lebovici en 1984, il est mis en cause et largement accusé par la presse. Il intente des procès en diffamation contre quelques titres et les gagne[15]. Il revient sur cette période et ces événements dans Considérations sur l’assassinat de Gérard Lebovici[16]. Dans ce livre, il renvoie dos à dos ceux qui le calomnient et ceux qui le défendent, affichant « un si juste mépris » pour tous ceux qui collaborent avec un système qu'il a condamné dans sa totalité : « la bassesse ne se divise pas ». En hommage à son ami, il décide d'interdire définitivement la diffusion de ses films en France.

En 1988, les Commentaires sur la société du spectacle[17] (inspirés notamment par la situation en France et l'observation de la situation politique de l'Italie des années soixante-dix (cf. Gianfranco Sanguinetti)) notent la convergence – récente à l'époque – entre les deux variantes d'organisation du capital, de la société du spectacle, vers le stade du spectaculaire intégré. Il montre que c’est en France et en Italie que le spectaculaire est le plus avancé. Le mensonge, la corruption et le poids des services secrets et autres officines caractérisent les derniers développements au stade du spectaculaire intégré. Dans la Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du Spectacle » [18], il revient sur l'activité des Brigades Rouges et leurs liens avec les services italiens, et comment Andreotti, la Loge P2 et des officines ont conduit à l'élimination d'Aldo Moro, hypothèse étayée aujourd'hui par différents travaux et témoignages.

Pour montrer par l'exemple qu'une autre vie est possible, il s'attache également à décrire son expérience personnelle dans Panégyrique tomes un et deux dans un style qui fut souvent comparé à celui de Retz ou de La Rochefoucauld même si lui-même récusait cette comparaison[19]. Il profite aussi de ces ouvrages pour développer la technique de détournement de citations initiée par Isidore Ducasse. Son œuvre, que Guy Debord estime « absolument au-dessus de toute critique » suscite toujours la polémique et fait l'objet de commentaires.

Atteint de polynévrite alcoolique, Debord s'est suicidé le 30 novembre 1994.

[modifier] L'internationale situationniste

Icône de détail Article détaillé : Internationale situationniste.

Issue d'une jonction entre les lettristes les plus virulents et des membres du groupe Bauhaus imaginiste de Asger Jorn, l'Internationnale Situationniste est créée en 1957 à Albisola en Italie. 1958 Rapport sur la construction des situations. Les situationnistes critiquent à la fois la société spectaculaire-marchande à l'ouest et le capitalisme d'État à l'est. Proche quelque temps de Socialisme ou barbarie, groupe auquel participe Debord en 1960-61, et du philosophe marxiste Henri Lefebvre, ils deviennent nettement plus critiques et leur action ne cesse pas de s'intensifier au cours des années soixante, (quoique leur nombre dépasse rarement la douzaine). Ils prônent l'instauration de conseils ouvriers et jouent un rôle clef dans la révolte de Mai 68 en participant aux combats et en s'associant aux enragés pour occuper la Sorbonne et répandre le mouvement de grève dans les usines dans la journée décisive du 15 mai 1968 [20]. Après cet incontestable succès, (10 millions de grévistes "sauvages" dans toute la France), mais vite brisé par l'incapacité des éléments les plus radicaux à influer plus avant sur le mouvement ouvrier bien encadré, après un léger flottement, par ses syndicats attachés, quant à eux et comme toujours, à sauvegarder l'essentiel du régime en place (accords de Grenelle, dissolution des groupuscules d'extrême gauche), les situationnistes se réfugient en Belgique d'où ils donnent le texte Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations. Debord refusa de prendre un rôle de chef et prit soin de mettre fin à l'I.S. au moment ou elle se trouvait envahie de "révolutionnaires" passifs et idéalistes qu'ils nomma ironiquement les "pro-situ". Il en profita pour expliquer très clairement la nécessité impérieuse de ce sabordage dans un texte capital pour comprendre les particularités des situationnistes: La véritable scission dans l'Internationale Situationniste, édité en 1972. Il continua son combat sous d'autres formes.

[modifier] Œuvres

Écrits
  • Fin de Copenhague (avec Asger Jorn, 1957 ; Allia, 1986).
  • Rapport sur la construction des situations (1958 ; Mille-et-Une Nuits, 1999).
  • Mémoires (avec Asger Jorn, 1958 ; Pauvert, 1993 ; Allia, 2004).
  • La Société du spectacle (Buchet-chastel, 1967 ; Champ libre, 1971 ; Gallimard, 1992).
  • La Véritable Scission dans l’Internationale - circulaire publique de l'Internationale Situationniste (Champ libre, 1972 ; Arthème Fayard, 1998).
  • Œuvres cinématographiques complètes (Champ libre, 1978 ; Gallimard, 1994).
  • Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du spectacle » (Champ libre, 1979 ; Gallimard, 1992).
  • Considérations sur l’assassinat de Gérard Lebovici (Gérard Lebovici, 1985 ; Gallimard, 1993).
  • Commentaires sur la société du spectacle (Gérard Lebovici, 1988 ; Gallimard, 1992).
  • Panégyrique, tome premier (Gérard Lebovici, 1989 ; Gallimard, 1993).
  • In girum imus nocte et consumimur igni. Édition critique (Gérard Lebovici, 1990 ; Gallimard, 1999).
  • « Cette mauvaise réputation... » (Gallimard, 1993).
  • Des contrats (Le Temps qu'il fait, 1995).
  • Panégyrique, tome second (Arthème Fayard, 1997).
  • La planète malade (Gallimard, 2004).
  • Le Jeu de la Guerre (avec Alice Becker-Ho) (Gérard Lebovici, 1987 ; Gallimard, 2006).
  • Des écrits de Guy Debord ont été réunis en un volume d'Œuvres (Gallimard, collection Quarto, 2006).
Collectifs
  • Guy Debord présente Potlatch (1954-1957), (Gérard Lebovici, 1985 ; Gallimard, Folio, 1996).
  • Internationale Situationniste, (12 numéros parus entre 1958 et 1969). Réédition Van Gennep, 1970 ; Champ libre, 1975 ; Arthème Fayard, 1997.
  • Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, (Gallimard, 1968 ; Gallimard, 1998).
Correspondance
  • Correspondance (7 volumes parus, Arthème Fayard, 1999-2008, dont le dernier couvre la période allant de janvier 1988 à novembre 1994, année de sa mort).
  • Le marquis de Sade a des yeux de fille (Arthème Fayard, 2004).
  • Jean-François Martos, Correspondance avec Guy Debord (Le fin mot de l'histoire, 1998 ; retiré de la vente suite à la décision de la 14e chambre de la cour d'appel de Paris à la demande d'Alice Debord, reconnue désormais seule ayant-droit de l'œuvre de Guy Debord).
Textes en lignes

À noter que l'on peut retrouver de nombreux textes situationnistes ici :

Films
Jeux
  • "Le Jeu de la guerre" (1965), adapté en jeu vidéo en 2008.[22]

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • Cécile Guilbert, Pour Guy Debord (Gallimard, 1996).
  • Giorgio Agamben, Le cinéma de Guy Debord, dans Image et mémoire, Paris, Hoëbeke, 1998, p. 65-76.
  • Toulouse-la-rose, La véritable biographie maspérisatrice de Guy-Ernest Debord : considérée sous ses aspects orduriers, cancaniers, folkloriques, malveillants, nauséabonds, fielleux, et notamment vulgaires et du manque de moyens pour y remédier... (Talus d'approche, 2000).
  • Anselm Jappe, Guy Debord (Sulliver-Via valeriano, 1995 ; Denoël, 2001).
  • Asger Jorn, Guy Debord ou le problème du maudit (1964 ; Colophon, 2001).
  • Gérard Guégan, Debord est mort, le Che aussi. Et alors? (Librio, 2001).
  • Vincent Kaufmann, Guy Debord, la révolution au service de la poésie (Fayard, 2001).
  • Shigenobu Gonzalves, Guy Debord ou la beauté du négatif (Mille et une nuits, "les petits libres", 1998 ; Nautilus, 2002).
  • Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord (Plon, 1999 ; Presses Pocket, 2002).
  • Daniel Blanchard, Debord, dans le bruit de la cataracte du temps (Sens & Tonka, 2002).
  • Anselm Jappe, L'avant-garde inacceptable - réflexions sur Guy Debord (Léo Sheer, 2004).
  • Boris Donné, Pour "Mémoires" (Allia, 2004)
  • Mathurin Maugarlonne , A la rencontre des disparus (Grasset, 2004).
  • Frédéric Schiffter, Contre Debord (Distance, 1997 ; PUF, 2004)
  • Jean-Marie Apostolidès, Les Tombeaux de Guy Debord (Exils, 1999 ; *Champs-Flammarion, 2005).
  • Antoine Coppola, Introduction au cinéma de Guy Debord et de l'avant-garde situationniste (Sulliver, 2003 ; édition augmentée, 2006).
  • Emmanuel Loi, Une dette (Deleuze, Duras, Debord) (Éditions du seuil, 2007).
  • Jean-claude Bilheran, Sous l'écorce de Guy Debord le rudéral (Sens & Tonka, 2007).
  • Stéphane Zagdanski, Debord ou La diffraction du temps (Gallimard, 2008).


Œuvres romanesques où Debord est évoqué
  • Alice Becker-Ho, Là s'en vont les seigneuries (Le Temps qu'il fait, 2003).
  • Michèle Bernstein, Tous les chevaux du roi (1960 ; Allia, 2004).
  • Bertrand Delcour, Blocus solus (Gallimard, 1995).
  • Patrick Straram, Les bouteilles se couchent (Allia, 2006).
  • Patrick Straram, Lettre à Guy Debord : précédée d'une lettre à Ivan Chtcheglov (Sens & Tonka, 2006).

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Dans sa Préface de 1979 à la quatrième édition italienne de La Société du spectacle (http://www.chez.com/debordiana/francais/preface.htm), Guy Debord écrivait: «Sans doute, une théorie générale calculée pour cette fin (ébranler réellement une société établie) doit-elle d´abord éviter d´apparaître comme une théorie visiblement fausse; et donc ne doit pas s´exposer au risque d´être contredite par la suite des faits. Mais il faut aussi qu´elle soit une théorie parfaitement inadmissible. Il faut donc qu´elle puisse déclarer mauvais, à la stupéfaction indignée de tous ceux qui le trouvent bon, le centre même du monde existant en en ayant découvert la nature exacte. La théorie du spectacle répond à ces deux exigences ».
  2. La société du spectacle, chapitre 8, Thèse 191.
  3. Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du Spectacle » :"Ce dépassement de l’art, c’est le « passage au nord-ouest » de la géographie de la vraie vie, qui avait si souvent été cherché pendant plus d’un siècle, notamment à partir de la poésie moderne s’auto-détruisant ... Mais jamais aussi cette cause n’avait subi une déroute si complète, et n’avait laissé le champ de bataille si vide, qu’au moment où nous sommes venus nous y ranger".
  4. Staline, aperçu historique du bolchévisme, Plon, 1935 (rééditions Champ libre 1977 et 1985, Ivrea 1992).
  5. En 1952, un commando lettriste, lors d'un passage à Paris de Charlie Chaplin, diffuse un tract : « Vous êtes, Chaplin, l'escroc aux sentiments, le maître chanteur de la souffrance (…) Allez vous coucher, fasciste larvé (…), mourez vite, nous vous ferons des obsèques de première classe. Les feux de la rampe ont fait fondre le fard du soi-disant mime génial et l'on ne voit plus qu'un vieillard sinistre et intéressé. Go home, Mister Chaplin. » Le désaveu de ce texte par Isou entraînera la scission de Guy Debord qui créera l’Internationale lettriste avant de fonder L'Internationale Situationniste. Voir toute la correspondance de l'« affaire » ici
  6. Potlatch n°1, 22 juin 1954, Paris, Folio-Gallimard, 1996, p. 11)
  7. « Théorie de la dérive » Publié dans Les Lèvres nues n° 9, décembre 1956 et Internationale Situationniste n° 2, décembre 1958. Cf. Internationale Situationniste, Paris, Fayard, 1997, p.51
  8. Lettre à Robert Estivals du 15 mars 63, In Correspondance, volume 2, Paris, Arthème Fayard, 2001, pp. 191-195.
  9. In Œuvres, Paris, Gallimard, coll. «Quarto », 2006, p. 309 ou, séparément, aux éditions Mille et une nuits, Paris, 2000.
  10. « Il faut reprendre l’étude du mouvement ouvrier classique d’une manière désabusée ... Les succès apparents de ce mouvement sont ses échecs fondamentaux (le réformisme ou l’installation au pouvoir d’une bureaucratie étatique) et ses échecs (la Commune ou la révolte des Asturies) sont jusqu’ici ses succès ouverts, pour nous et pour l’avenir. » In Internationale situationniste n°7, "Notes éditoriales" (Les mauvais jours finiront), 1962, p.11. Cf. aussi le texte du 18 mars 1962 (republié dans le numéro 12 de l'Internationale Situationniste, septembre 1969) "SUR LA COMMUNE" corédigé par Debord, Kotànyi et Vaneigem et disponible ici: http://pagesperso-orange.fr/dumauvaiscote/Sur%20la%20Commune_4.htm.
  11. Cf. Internationale Situationniste, Paris, Fayard, 1997, pp.703-704. http://www.chez.com/debordiana/francais/hambourg.htm
  12. Disponible par exemple ici: http://infokiosques.net/article.php3?id_article=374
  13. Version en ligne
  14. Daniel J. Boorstin, L'Image, ou ce qu'il advint du Rêve américain (The Image: A Guide to Pseudo-Events in America, éd. Vintage Books), éditions Julliard, coll. « 10/18 », Paris, 1961 (réimpr. 1971, éd. 10/18). Edition originale Penguin Books, Harmondsworth, Middlesex.
  15. (en) Words and Bullets: The Condemned of the Lebovici Affair
  16. Gallimard, 1993, notamment les pages 42, 43, 56 et 57.
  17. Paris, Champ Libre, 1988. Réédité avec la Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du Spectacle » par Gallimard en 1992, puis par Folio-Gallimard en 1996.
  18. Paris, Champ Libre, 1979. Réédition : cf. note précédente
  19. "et l'on me reproche si légèrement d'écrire comme La Rochefoucauld, Retz, ou parfois aussi comme Swift" In "Cette Mauvaise Réputation", Paris, Folio-Gallimard , 1993, p. 73.
  20. Documents du mouvement des occupations
  21. disponible en coffret 3 dvd : http://www.guydebordcineaste.com/
  22. http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/315979.FR.php