Papa Wemba

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, dit Papa Wemba est un chanteur et compositeur congolais, un des artistes-musiciens africains les plus populaires depuis plusieurs années. Papa Wemba est né en 1949 à Lubefu dans le Sankuru, province du Kasaï-oriental, en République démocratique du Congo.

Dès sa tendre enfance, il cultive une voix ténor particulière et devient chantre en suivant les traces de sa mère, une pleureuse professionnelle. Au milieu des années 1960, il est élève à l'École Pigier à Kinshasa et fait de la chorale religieuse, en dehors de l'école. Puis, après la mort de ses parents, il s'oriente vers la musique populaire Kinoise dans son quartier Matonge, le berceau de la musique Congolaise, sous le pseudonyme de Jules Presley.

Sommaire

[modifier] Histoire musicale

[modifier] Les débuts chez Zaïko Langa Langa

En décembre 1969 à Kinshasa, avec Nyoka Longo Jossart, Félix Manuaku Waku (Pépé Felly), Evoloko, Mavuela Siméon et d’autres jeunes musiciens, il participe à la naissance de Zaïko Langa Langa, un des groupes les plus populaires au Zaïre (aujourd'hui RD Congo) et en Afrique des années 1970 à 90. Au tout début des années 1970, le Zaïko Langa-Langa est un jeune groupe, très innovateur, qui essaye de nouveaux trucs dans la Rumba Congolaise: la batterie et des rythmes plus accélérés font leur apparition au détriment des instruments à vent, qui sont délaissés. Le Zaiko Langa-Langa va atteindre le summum de sa gloire en 1974 avec des tubes a succès comme "Mété La Verité", "Chouchouna" (Papa Wemba), "Eluzam", "Mbeya Mbeya" (Evoloko), "BP Ya Munu" (Efonge Gina), "Zania" (Mavuela).

En décembre 1974, Papa Wemba quitte le Zaïko Langa-Langa et crée le Isifi Lokole avec Evoloko, Mavuela et Bozi Boziana. C'était l'époque de l'Authenticité Zaïroise et le Isifi Lokole ajouta, au rythme Zaïko, le lokolé, un instrument africain à percussion. La chanson " Amazone " de Papa Wemba domine les hit-parades sur les rives du Congo en 1975. Puis, en novembre 1975, il quitte Evoloko et Isifi Lokole, et s'en va créer le Yoka Lokole avec Mavuela Somo et Bozi Boziana. L'attaque-chant de Yoka Lokole, qu'on appelle à l'époque " The Fania All-Stars ", devient encore plus redoutable lorsque le bouillant Mashakado Mbuta les rejoint en Mars 1976, après avoir claqué les portes de Zaïko Langa-Langa. Des chansons phares comme " Matembelé Bangi " (Papa Wemba), " Maloba Bakoko " (Mavuela) font la joie des mélomanes au Zaïre et en Afrique Centrale en 1976.

[modifier] Création de son label Viva la Musica

Enfin, en février 1977, il crée son propre orchestre le Viva la Musica, un label qui va l'accompagner durant toute la suite de sa carrière. Il forme son nouveau groupe autour de jeunes talents comme les chanteurs Kisangani Espérant, Pépé Bipoli, Jadot le Cambodgien et Petit Aziza, les guitaristes Rigo Star, Bongo Wendé, Syriana et Pinos, le batteur Otis. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître; le succès est foudroyant avec des tubes comme "Mère Supérieure", "Mabele Mokonzi", "Bokulaka", "Princesse Ya Sinza", tous composés par le jeune et déjà talentueux Koffi Olomidé.

Comme Fela qui avait fondé Kalakuta Republic, Papa Wemba créa en 1977 dans sa cour familiale de Matonge, à Kinshasa, Le Village de Molokaï, une sorte de copie d'un village africain, avec ses règles et ses codes, dont il s'intronisa lui-même symboliquement chef coutumier. Mais, sa démarche n'était pas politiquement comparable à celle de Fela au Nigeria car il n'a jamais fait de l'activisme politique contre le régime autoritaire de Mobutu.

Vers la fin des années 1980, Papa Wemba s'installe en Europe, sort successivement les albums "L'Esclave", "Mfono Yami", "Le voyageur", "Foridoles", "Malimba", et arpente avec succès les échelons de la World music. Au milieu des années 1990, il fait la connaissance de l'homme qui va donner un second souffle à sa carrière: Peter Gabriel. L'album " Emotion " le consacre comme une des grandes figures de la World Music.

Encore plus mystique après son passage en prison en 2003 où dit-il « Dieu lui serait apparu », il a retrouvé la scène le 25 octobre 2003 au Zénith de Paris avec l'orchestre Viva Tendance.

[modifier] Collaborations musicales

Homme solidaire et bon "team player" durant sa longue carrière, Papa Wemba n'a pas hesité à collaborer avec Tabu Ley Rochereau et son groupe Afrisa, Martin Meissonier (producteur de King Sunny Adé et de Ray Lema), Peter Gabriel, Ray Lema, Manu Dibango, Koffi Olomide, Youssou N'Dour, Pepe Kalle, le vieux Wendo Kolosoy, Lutumba Simaro, Kwamy Mussy, et ses vieux copains de Zaiko (Evoloko Jocker, Bozi Boziana, Efonge Gina, Mavuela Somo) les quatuors du Clan Langa Langa.

[modifier] Anecdotes en marge de sa carrière

[modifier] Acteur de cinéma

En 1987, il est l'acteur principal du film belgo-zaïrois La vie est belle de Ngangura Dieudonné Mweze et Benoît Lamy. Il compose une bonne partie de la musique originale de ce film.

Il apparaît également en 1997 dans Combat de fauves de Benoît Lamy. Les acteurs principaux du film sont Ute Lemper et Richard Bohringer.

[modifier] Un des initiateurs de la SAPE

Il est également un des precurseurs et animateurs de la SAPE, la Société des ambianceurs et des personnes élégantes, le mouvement d'habillement et de mode qui a toujours gravité autour de la musique-jeune Congolaise. Lors de ses venues incessantes en Europe, inspiré par Strevos Niarcos et Bana ya la Firenze dont Modogo Gian Franco fut l’un de chef de file, il propulsa la sape aux jeunes Zairois.

[modifier] « Affaire des visas »

En 2003, Papa Wemba est suspecté d'être au cœur d'une affaire de trafic de visas et d'aide à l'immigration clandestine, à travers ses tournées musicales entre son pays, la République démocratique du Congo, la France et la Belgique. Le 17 février 2003, il est interpellé à Paris et maintenu en détention pendant trois mois et demi. Le 16 novembre 2004 le tribunal correctionnel de Bobigny (France) le condamnera à trente mois de prison, dont quatre fermes déjà purgés en 2003, et 10 000 euros d’amende pour « aide au séjour irrégulier de clandestins sous couvert de ses activités musicales »[1].

[modifier] Discographie

  • Pauline (1970, Zaiko Langa Langa)
  • L'amoureux Decu (1972, Zaiko Langa Langa)
  • Mete la Verite, Chouchouna (1973, Zaiko Langa Langa)
  • Liwa ya Somo (1973-1974, Zaiko Langa Langa)
  • Ainsi Va La Vie, Amazone (1975, Isifi Lokole)
  • Matembele Bangi, Lisuma ya Zazu (1976, Yoka Lokole)
  • Mere Superieure, Bokulaka, Mabele Mokonzi, Muana Molokai (1977)
  • Princesse ya Senza, Fleur Betoko, Zonga-Zonga (1978)
  • Anibo, Ata Nkale (1979)
  • Levre Rose (1979, avec Rochereau et l'Afrisa)
  • Telegramme (1979, avec Simaro et l'OK Jazz)
  • Analengo (1980), Amena (1980, duo avec Pepe Kalle)
  • Santa, Matebu (1980, premier album a Paris)
  • Melina La Parisienne, Ufukutano (1981)
  • Evenement, Rendre A Caesar (1982)
  • Eliana, Bukavu Dawa (1983)
  • Proclamation (1984, a Paris avec Ngashie Niarchos)
  • Destin ya Moto (1985)
  • L'esclave, Papa Wemba – Au Japon (live) (1986)
  • Papa Wemba Ekumani (1987)
  • M'fono Yami (1989)
  • Biloko ya Moto-Adidas Kiesse (1991)
  • Le Voyageur (1992, Real World)
  • Foridoles (1994)
  • Emotion (1995) Real World n°52)
  • Pôle Position (1996)
  • Wake-Up (1996, duo avec Koffi Olomide)
  • Nouvelle Écriture (1997)
  • Molokaï (1998, Real World n°71)
  • Nouvelle Écriture dans L (1998)
  • Fula Ngenge (1999)
  • Muana Matebu(1999)
  • A La Une (2000)
  • Zea (2001)
  • Bakala Dia Kuba (2001)
  • Somo Trop (2003)
  • Muana Molokaï (2004)
  • Ba Zonkion (2005)
  • Bravo l'Artiste (2006)
  • Ye te oh ! (2006)
  • Nkunzi Lele (2007)
  • Kaka yo (2008)

[modifier] Notes et références

[modifier] Liens externes

Video