Tabu Ley Rochereau

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Tabu Ley Rochereau (ou Tabuley Rochereau), de son vrai nom Pascal Tabu, né le 13 novembre 1940, est un musicien et homme politique congolais.

Né à Banningville (aujourd'hui Bandundu), Pascal Emmanuel Sinamoyi Tabu commence par chanter à l'église et dans les chorales des établissements scolaires qu'il fréquente avant de rejoindre, en 1959, l'Education nationale du Congo.

Il entame alors une carrière de fonctionnaire, d’abord comme secrétaire administratif au Fonds du Bien-être indigène puis en tant que responsable administratif et financier à l’Athénée de Kalina (l’actuel Institut de la Gombe).

Marié à Georgette Mowana (alias « Tété »), il a cinq enfants : Blackson Matthieu, Mireille-Esther, Colette, Gisèle et Isabelle.

Il commence à composer dans les années 1950. En 1956, il participe à une séance d'enregistrement avec le musicien Grand Kallé (Joseph Kabasele). C'est le début de sa carrière : Tabu propose ses chansons à l'African Jazz, qui l'engage. Il prend alors son nom de scène de Rochereau, en hommage au gouverneur de Belfort, Pierre Philippe Denfert-Rochereau. Ses premiers titres, comme Kelya, Adios Tété et Bonbon sucré le font connaître du public. Il est alors proche du Mouvement national congolais de Patrice Lumumba.

Il quitte l'African Jazz et rejoint l'orchestre Jazz Africain en novembre 1960, puis créé la formation African Fiesta Flash en 1965. Il y composera, entre 1964 à 1968, près de 200 chansons. L'orchestre se rend à Brazzaville puis à Montréal à l'occasion de l'exposition universelle de 1967.

En 1969, Rochereau recrute des danseurs et un groupe de danseuses appelées « les Rocherettes », qu'il emmène à Paris l'année suivante pour ses concerts à l'Olympia. La tournée est écourtée suite à la découverte d'une affaire financière qui met en cause la gestion du groupe.

Suite aux mesures de zaïrianisation lancées en octobre 1971 par le président Mobutu Sese Seko, Pascal Tabu devient « Tabu Ley ». Mais le musicien préfère prendre de la distance avec le régime et s'exile aux États-Unis puis en Belgique, d'où il prend parti contre la dictature de Mobutu[1]. Il revient au Congo après la chute du régime. À la tête du mouvement La Force du peuple, il participe alors à la vie politique du pays tout en poursuivant ses activités artistiques. Il est nommé député à l’Assemblée consultative et législative de transition. Il se rapproche alors du Rassemblement congolais pour la démocratie. En 2005, il devient vice-gouverneur de la ville de Kinshasa.

En 46 ans de carrière, Tabu Ley a composé plus de 3 000 chansons et vendu plusieurs milliers de disques. L'un de ses fils, Youssoupha, est devenu rappeur.

[modifier] Notes et références

  1. Article de Afriq'Echos Magazine

[modifier] Lien externe

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