Mouvement harmonique

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En harmonie, un mouvement harmonique — ou progression harmonique — est une simultanéité de deux mouvements mélodiques.

  • Un mouvement harmonique englobe toujours quatre notes formant quatre intervalles : horizontalement, deux intervalles mélodiques simultanés ; verticalement, deux intervalles harmoniques successifs. Le second intervalle harmonique est considéré comme l'intervalle harmonique produit par le mouvement en question.

Sommaire

[modifier] Mouvement oblique

Un mouvement oblique est un mouvement harmonique se réalisant lorsqu'une partie reste en place tandis que l'autre se déplace — c'est-à-dire, monte ou descend. Ce mouvement permet pratiquement d'amener n'importe quel intervalle harmonique. C'est par ailleurs le seul mouvement harmonique qui permette de préparer strictement une dissonance en faisant entendre une de ses notes dans l'intervalle harmonique précédent.

Le mouvement oblique est le procédé harmonique le plus ancien : son origine étant très certainement antérieure au Moyen Âge, il constitue en quelque sorte la préhistoire de la polyphonie. Les bourdons de certains instruments traditionnels — cornemuse, biniou, chabrette, vielle à roue, etc. — en sont une illustration.
  • Exemples :
Mouvement oblique

[modifier] Mouvement parallèle

Un mouvement parallèle est un mouvement harmonique se réalisant lorsque les deux parties se déplacent dans le même sens — c'est-à-dire, lorsque toutes deux montent, ou toutes deux descendent — et que le chiffre de l'intervalle harmonique entre ces deux parties reste identique. En principe, ce mouvement ne convient qu'aux consonances imparfaites.

Le mouvement parallèle, généralement considéré comme la polyphonie primitive, vient s'ajouter au mouvement contraire entre le IXe et le XIe siècle. Dans le mouvement parallèle, la mélodie d'accompagnement n'a pas encore conquis son indépendance, puisqu'elle n'est que l'ombre de la mélodie principale, décalée à une distance constante — un intervalle de même chiffre sépare en effet les deux mélodies. L'intervalle séparant les deux mélodies est tout d'abord la quinte ou la quarte — c'est le procédé de l'organum. Aux XIe et XIIe siècles, cet intervalle devient la tierce ou la sixte — c'est le procédé du gymel et du faux-bourdon.
  • Exemples :
Mouvement parallèle

[modifier] Mouvement direct

Un mouvement direct est un mouvement harmonique se réalisant lorsque les deux parties se déplacent dans le même sens — c'est-à-dire, lorsque toutes deux montent, ou toutes deux descendent — mais que le chiffre de l'intervalle harmonique entre les deux parties change — à la différence du mouvement parallèle. Ce mouvement fait naître de nombreuses observations dans le domaine des consonances parfaites comme dans celui des dissonances.

Le mouvement direct suppose une plus grande indépendance des voix ; il est chronologiquement postérieur au mouvement parallèle.
  • Exemples :
Mouvement direct

[modifier] Mouvement contraire

Un mouvement contraire est un mouvement harmonique se réalisant lorsque les deux parties se déplacent en sens inverse — c'est-à-dire, lorsque l'une monte, et que l'autre descend. Ce mouvement convient également à tous les intervalles harmoniques sauf les consonances parfaites consécutives.

À partir de l'utilisation du mouvement contraire, à la fin du XIIe siècle, les différentes voix deviennent totalement indépendantes : c'est le procédé du déchant, qui marque la véritable naissance du contrepoint, ancêtre de l'harmonie tonale.
  • Exemples :
Mouvement contraire
  • Si les deux intervalles harmoniques successifs déterminés par un mouvement harmonique sont de même chiffre (par exemple, deux tierces consécutives, ou encore deux quintes consécutives, etc.), on a normalement affaire à un mouvement parallèle. Cependant, il peut s'agir également d'un mouvement contraire : dans ce cas, l'un au moins des deux intervalles harmoniques est redoublé.

[modifier] Échange

Un échange est un cas particulier de mouvement contraire dans lequel chaque partie progresse vers la note de l'autre partie.

  • Un échange peut avoir lieu, avec note commune (exemples A & B), ou bien sans (exemples C & D), et peut se faire soit à l'octave (exemples B & D), soit à l'unisson (exemples A & C). Un échange à l'unisson provoque un croisement entre les parties concernées (exemples A & C). Exemples :
Echange entre notes d'un accord

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