Morvan Marchal

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Morvan Marchal, de son nom français Maurice Marchal, né le 31 juillet 1900 à Vitré, en Ille-et-Vilaine, et mort le 13 août 1963 à Paris, est un architecte et un militant breton.

Sommaire

[modifier] Biographie

Après la Première Guerre mondiale, ancien élève du lycée Saint-Martin de Rennes, Marchal est élève architecte à l'École des Beaux-Arts de Rennes. Il fonde, en 1918 le Groupe régionaliste breton, dont la revue est Breiz Atao (Bretagne Toujours). En janvier 1919, paraît le premier numéro de cette revue dont le but initial était essentiellement culturel. Il en assure la direction ainsi que celle de la Yaouankiz Vreiz (Jeunesse Bretonne) jusqu'en 1928.

Il conçoit le drapeau Gwenn ha Du en 1923. Artiste, poète et illustrateur, il apporte sa collaboration à de nombreuses publications bretonnes, aussi bien politiques que philosophiques. Il fait partie du groupe d'artistes bretons "Les Seiz Breur".

Il participe à la création du Parti autonomiste breton au premier congrès de Breiz Atao en septembre 1927 à Rosporden. On le retrouve dans le comité directeur du parti. En rivalité constante avec Olier Mordrel, il rompt souvent avec le mouvement Breiz Atao. Ayant quitté le PAB, il aurait adhéré un temps au Parti radical, dont il aurait été exclu pour ses prises d'opinion sur la Bretagne[1].

Lors de son congrès du 11 avril 1931, le PAB explose sous les divergences. Marchal adhère alors à la Ligue fédéraliste de Bretagne, dont il crée en 1932 la revue La Bretagne fédérale, déclinaison de gauche de la politique de Breiz Atao. En 1934, à la fin de la ligue, il rejoint le Mouvement fédéraliste breton, avec Gestalen, Francis Bayer du Kern, Goulven Mazéas et Rafig Tullou.

Il signe en 1938 Le manifeste des Bretons fédéralistes avec Y. Gestalen, Ronan Klec'h, Francis Bayer du Kern, Raphaël Tullou et Per Goulven contre la guerre à venir. Ce manifeste affirme :

« […] l'impérieux devoir de regrouper ceux de nos compatriotes qui ne veulent pas confondre Bretagne et Église, Bretagne et réaction, Bretagne et parti-pris puéril anti-français, Bretagne et capital, et encore moins Bretagne et racisme. » (p. 14)

Il se tourne vers les études philosophiques et occultistes et vers des études druidiques et symbolistes et fonde avec Francis Bayer du Kern et Rafig Tullou, Kredenn Geltiek (croyance celtique) et la revue Nemeton (La Clairière). Il est le néo-druide Maen Nevez ou Artonovios.

[modifier] Collaborationnisme

Pendant la guerre, il anime la revue druidique, Nemeton (en relation avec Rafig Tullou et assisté par Berthou-Kerverziou), dont le but est, par-delà les études ésotériques sur le druidisme en tant que tel, de dénoncer l’influence catholique en Bretagne au nom d’une fraternité raciale censée lier la patrie celte à « l’Europe nouvelle », nordique, en train de se construire en Allemagne et dans les conquêtes du Troisième Reich.

Il est condamné à la Libération à une peine d'indignité nationale : "15 ans de dégradation nationale" par la Chambre Civique de Rennes (Ouest-France du 9 février 1945).

Françoise Morvan, dans un de ses livres, relève que Théophile Jeusset a fait état, dans son hommage funèbre publié dans La Bretagne réelle en 1963, du fait que Morvan Marchal avait été chef local du Rassemblement national populaire de Marcel Déat [2] : l'appartenance au R.N.P. est également relevée dans Ouest-France du 9 février 1945.

[modifier] Après-guerre

Après sa condamnation, il déménage alors dans la banlieue parisienne et devient employé du gaz. Il laisse quelques contributions à des revues, dont Le Symbolisme de Marius Lepage, par ailleurs membre de la loge Volney du Grand Orient à Laval. Lui-même y aurait fait son entrée le 1er mai 1938[3].

Il meurt dans des conditions misérables, en 1963 dans la salle commune de l'hôpital Lariboisière.

Une rue du quartier de la Poultière au nord-est de Vitré porte son nom.

Il aurait inspiré avec Rafig Tullou des cercles druidiques dont la revue Ordos liée au parti nationaliste breton (Adsav).


[modifier] Publications

[modifier] Notes et références

  1. Philippe Rault, Les drapeaux bretons des origines à nos jours, Coop Breizh, ISBN 2-84346-034-4
  2. Françoise Morvan, Le Monde comme si, Actes sud, 2002, p. 225 et 177
  3. Affirmation présente dans la biographie que lui accorde le site Les druides du Québec
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