Mort à crédit

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Mort à crédit
Auteur Louis-Ferdinand Céline
Genre Roman
Pays d’origine France
Éditeur Éditions Denoël
Date de parution 1936
ISBN 2070213013
Précédé par Voyage au bout de la nuit
Suivi par Guignol's band

Mort à crédit est un roman de Louis-Ferdinand Céline paru en 1936 aux Éditions Denoël.

Il a aussi été illustré par Jacques Tardi dans la collection Futuropolis de Gallimard en 1991.

Sommaire

[modifier] « Ça avait en fait débuté comme ça »

Après le succès retentissant de Voyage au bout de la nuit, Céline entame très vite un nouveau roman. Ce sera d’abord Tout Doucement, puis Chanson Morte, qui donnera finalement Mort à Crédit. Céline veut illustrer par ce titre l’étouffement des petits commerçants croulant sous les crédits.

Si le Voyage commençait par « Ça a débuté comme ça », Mort à crédit nous donne plus de précisions. « Ça », avait débuté bien avant le 27 mai 1894 à Courbevoie. L’histoire célinienne prend donc un nouveau départ. Dans le projet initial, Céline avait pensé à une histoire en trois temps : « Enfance, Guerre, Londres ». Finalement Mort à crédit et ses 622 pages ne couvriront que la période de l’enfance. Le service militaire sera décrit dans Casse-pipe et Londres dans Guignol’s Band I et II. Fait nouveau, le personnage ne s’appelle plus Bardamu, mais Ferdinand. L’aveu complet de l’autobiographie, à prendre toutefois avec précaution, car Céline poussera son histoire dans toutes les dramatisations possibles.

[modifier] Parties du roman

Le roman est divisé en trois blocs :

La première partie est la dramatisation d'un episode d'enfance : une baignade terrifiante.

Les deux parties suivantes sont l'humour et le registre satirique, et l'originalité d'un style quasiment unique.

[modifier] Roger-Marin Courtial des Pereires

Personnage peut-être le plus mémorable de l'œuvre célinienne (après Bardamu et les autres avatars de l'auteur), l'inventeur Roger-Marin Courtial des Pereires, savant farfelu mais universel, figure tout à la fois géniale et grotesque, est inspiré d'Henry de Graffigny, que Céline a cotoyé à la fin de la Première guerre mondiale.

[modifier] Le livre de la violence

Avec les bagarres entre camarades, la mort de Madame Bérenge ou le suicide de Courtial, le lecteur est entraîné par un courant de violence, puis d’expériences sexuelles, qui feront de Mort à Crédit un livre bien plus osé que le Voyage. On y retrouve le gout de Céline pour les descriptions collectives hallucinées... souvent empruntes de scatologie : le "choeur des vomissants" sur le navire qui l'emmène lui et sa famille en Angleterre, les foules exhibitionnistes dans les parcs, la horde de participants au concours d'inventions... De plus, la route de Ferdinand semble marquée du sceau de l'échec : echecs personnels du heros d'abord, echec du mariage des parents qu'on devine forcé, echecs professionnels accumulés de ceux-ci, echec final de Courtial, pourtant inventeur et redacteur doué. Tout semble illustrer le titre de l'oeuvre : nous sommes tous des morts à crédit.

[modifier] Résumé

La jeunesse de Céline se passe entre les reproches quotidiens de ses parents et la bonté de son oncle Edouard. Puis il y a ses expériences qui ne font qu'accroître les déboires de ses bons parents. Engagé chez Mr Gorloge, après un moment de volupté passé avec sa femme, le petit Ferdinand est renvoyé de son deuxième travail. Un piège de la femme qui vole le bijou que Ferdinand était chargé de remettre à un client.

A la maison, c'est encore une tempête de dispute. Etouffé par cette atmosphère, Ferdinand se bat avec son père. L'oncle Edouard le tire encore une fois de l'embarras en le plaçant chez Courtial des Pereires, un inventeur loufoque. Mais l'inventeur de génie n'est en fait qu'un escroc. Après un scandale, il est obligé de s'installer dans un village de province. Une fois là-bas, il applique sa nouvelle méthode pour faire pousser des pommes de terre géantes mais celle-ci ne marche pas. Courtial est en faillite et finit par se suicider

Ferdinand retourne à Paris. L'oncle Edouard lui propose son aide. Il refuse et veut s'engager dans l'armée.

La suite est dans Casse-pipe.

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