Bagatelles pour un massacre

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Bagatelles pour un massacre est le deuxième pamphlet de Louis-Ferdinand Céline, après Mea Culpa publié en 1936, qu'il rédige durant le deuxième semestre de l'année 1937. L'antisémitisme de Céline est avec cet ouvrage pour la première fois ouvertement affiché, bien qu'il ne constitue pas le sujet unique du livre. En effet, bien que le propos violemment antijuif du livre le classe parmi les œuvres antisémites, celui-ci traite de sujets de son temps, de thèmes chers à l'écrivain, tels que l'alcool, le cinéma, le surréalisme, en passant par l'académisme de la langue française et la littérature, et y dénonce la décadence dans laquelle, selon lui, s'enfonce la société française des années 1930.

Bagatelles pour un massacre est un livre au langage cru, parfois obscène, d’un style fait de phrases courtes se terminant par des points de suspension ou un point d’exclamation. Les chapitres se résument parfois à une phrase, et il constitue une œuvre dans le plus pur style de l'écrivain.

Robert Denoël publie Bagatelles pour un massacre en décembre 1937 (il sera vendu à 75 000 exemplaires), mais en mai 1939, le décret Marchandeau oblige l'éditeur à retirer de la vente les deux pamphlets L'École des cadavres et Bagatelles pour un massacre. Robert Denoël le rééditera à deux reprises, en 1942 puis en octobre 1943, dans une édition augmentée de vingt photographies. L'ouvrage est un best-seller pour l'éditeur, et Bagatelles pour un massacre est, avec Les Décombres de Lucien Rebatet, l'un des titres qui se vendent le mieux sous l'occupation.

Les pamphlets de Céline, L'École des cadavres de 1938, Les Beaux Draps de 1941 et Bagatelles pour un massacre, sont aujourd'hui introuvables en France, excepté en bibliothèque. Lucette Destouches, veuve de l'écrivain, s'oppose à toute réédition, tenant à respecter la volonté de Céline qui ne voulait pas que ces textes fussent republiés après 1945.

Sommaire

[modifier] Citations

  • « Si demain Hitler me faisait des approches avec ses petites moustaches, je râlerais comme aujourd’hui sous les juifs. Mais si Hitler me disait : "Ferdinand ! c'est le grand partage ! On partage tout !", il serait mon pote ! » (Bagatelles pour un massacre, Denoël, 1937, p. 83).
  • À la publication de Bagatelles pour un massacre, Céline écrit : « Je viens de publier un livre abominablement antisémite, je vous l'envoie. Je suis l'ennemi n°1 des Juifs. » (lettre au Docteur W. Strauss)
  • Céline a également déclaré : « Le philosémitisme délirant de Bagatelles a été très mal compris par la plupart des Juifs qui, entre nous, sont de sacrés cons quand ils s'y mettent. Pour certains d'entre eux, au contraire, surtout parmi les Sionistes, Bagatelles est un livre de chevet ; un monument élevé à la gloire d'Israël. C'est absolument exact. » (Le gala des vaches, les éditions de l'Élan, 1948, p.88)

[modifier] Réception du roman

[modifier] La réception par les critiques

En 1938, après la parution de Bagatelles pour un massacre, Jules Rivet, journaliste au Canard enchaîné accueille favorablement le pamphlet en ces termes : « Une barricade individuelle avec, au sommet, un homme libre qui gueule magnifiquement. »[1]

[modifier] Notes et références

  1. Le Canard enchaîné, 12 janvier 1938, p4.

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