Mohammed Bey

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Bey de Tunis
Mohammed Bey
Mohammed Bey
possesseur de la Régence de Tunis
Prédécesseur Ahmed I Bey
Prince héritier 10 octobre 1837
Règne 30 mai 1855
20 septembre 1859
Successeur Sadok Bey
Naissance 18 septembre 1811
Lieu de naissance
Décès 20 septembre 1859
Lieu du décès La Marsa
Nature du décès Mort naturelle
Husseinites

Mohammed Bey (أبو عبد اله محمد باشا باي), né le 18 septembre 1811 et décédé le 20 septembre 1859 à La Marsa, est bey de Tunis de 1855 à sa mort.

Il succède à son cousin Ahmed I Bey le 30 mai 1855. Fils d'Hussein II Bey, il est un prince animé des meilleures intentions : il s'engage dans la voie de réformes dès son accession au trône. Ainsi, le 10 septembre 1857 a lieu au palais du Bardo la proclamation solennelle d'une constitution, appelée Pacte fondamental, en présence du bey et de ses ministres. Cette constitution instaure une ébauche de droit public. Le préambule de ce pacte porte la déclaration du souverain :

« La mission que Dieu nous a donnée, en nous chargeant de gouverner ses créatures dans cette partie du monde, nous impose des devoirs impérieux et des obligations religieuses que nous ne pouvons remplir qu'avec son seul secours. Dieu est témoin que j'accepte ses hautes prescriptions pour prouver que je préfère le bonheur de mes États à mon avantage personnel. »

Le Pacte fondamental, souligne la juriste Nazli Hafsia[1], reconnaît l'égalité devant la loi à tous les habitants du pays (art. 3), dont l'obligation fiscale (art. 2), et la liberté de croyance et de culte pour les non musulmans dont les israélites (art. 4). Le texte, qui rejette tout privilège au sein de la nation, garantit à tous les habitants, quelque soit leur religion, les services publics essentiels : sécurité (armée) et justice (tribunaux spécialisés pénaux et commerciaux) ainsi que l'entière liberté en matière industrielle et commerciale tant pour les sujets que pour les étrangers qui voudront s'établir et exercer des activités en Tunisie avec l'obligation de respecter les règlements en vigueur et dans le cadre de conventions bilatérales qui définiront également les conditions d'acquisition, par des étrangers voulant s'installer en Tunisie, de biens immobiliers (art. 10-11).

Moins d'un an plus tard, le bey, par le décret du 30 août 1858, institue la municipalité de Tunis et le règlement d'expropriation pour cause d'utilité publique. Le nouveau conseil municipal est composé d'un président, d'un vice-président, d'un secrétaire et de 12 membres choisis par le bey parmi les notables musulmans de la ville.

Nommé général de division de l'armée impériale ottomane en août 1840, il est élevé par le sultan ottoman à la dignité de maréchal le 7 août 1855.

Décédé après seulement quatre ans de règne, il est enterré au mausolée du Tourbet El Bey situé dans la médina de Tunis.

[modifier] Références

  1. Nazli Hafsia, Les premiers modernistes tunisiens. Abdeljelil Zaouche. 1873-1947, éd. MIM, Tunis, 2007, pp. 60-61