Hussein II Bey

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bey de Tunis
Portrait de Hussein II Bey
Hussein II Bey
possesseur de la Régence de Tunis
Prédécesseur Mahmoud Bey
Prince héritier 20 février 1815
Règne 28 mars 1824
20 mai 1835
Successeur Moustapha Bey
Naissance 5 mars 1784
Lieu de naissance
Décès 20 mai 1835
Lieu du décès Le Bardo
Nature du décès Mort naturelle
Husseinites

Hussein II Bey (أبو محمد حسين باشا باي), né le 5 mars 1784 et décédé le 20 mai 1835 au palais du Bardo, est bey de Tunis de 1824 à sa mort.

Fils aîné de Mahmoud Bey, il est désigné comme prince héritier le 20 février 1815 et succède à son père le 28 mars 1824. Il est nommé général de division de l'armée impériale ottomane le 23 décembre 1831.

En juillet 1827, il apprend non sans surprise que les Français ont déclaré la guerre au dey d'Alger mais personne ne doute alors que le dey est en mesure de défier la puissance française car Alger passe, dans une grande partie du bassin méditerranéen, pour une ville imprenable du fait qu'elle est défendue par les Turcs. Cependant, le 20 octobre, se produit la défaite irrémédiable de la flotte turque à la bataille de Navarin où une division navale tunisienne est également détruite à l'exception d'un brick et d'une goélette. Cette victoire franco-anglo-russe fait réfléchir Hussein II Bey qui informe le consul de France, Mathieu de Lesseps, qu'il gardera une stricte neutralité dans le conflit qui va mettre aux prises la France et la régence d'Alger. La prise d'Alger par les troupes françaises en juillet 1830 produit à Tunis un mécontentement considérable : à la demande de la population, des membres du gouvernement tentent de pousser Hussein II à la guerre sainte mais le bey recommande de garder le calme. Avec l'aide d'une partie de l'entourage du bey, Lesseps, par des proclamations rédigées en arabe et secrètement répandues dans la capitale et les agglomérations de l'intérieur du pays, justifie l'intervention française en Algérie et recrute même des volontaires turcs pour servir dans l'armée française d'Algérie.

Un mois après la prise d'Alger, la France conclut, avec Hussein II, un traité en date du 8 août qui confirme les anciens traités abolissant l'esclavage des chrétiens dans la régence, la piraterie et assure la liberté de commerce et du trafic pour tous les étrangers établis dans la régence. Ce traité stipule également la suppression définitive de l'usage des présents, dons et redevances accordés au bey et à ses ministres par les Européens. Par un accord secret et additionnel au traité, le bey cède au roi de France un emplacement à Carthage pour y élever un monument commémoratif en l'honneur du roi Louis IX.

À partir de cette date, Tunis entre dans une période où la présence européenne va se faire progressivement sentir suite à l'influence française grandissante, à l'accroissement des échanges commerciaux entre Marseille et Tunis et à l'arrivée dans cette ville de nombreux Italiens, Maltais, Français et Grecs que la prise d'Alger et l'influence française sur le bey ont mis en confiance.

Décédé en 1835, il est enterré au mausolée du Tourbet El Bey situé dans la médina de Tunis.

[modifier] Anecdote

Suite à la destruction de la division navale tunisienne, le 20 octobre 1827, Hussein II Bey décide la création d'un drapeau à utiliser par la flotte tunisienne pour la distinguer des autres flottes. C'est la circonstance de la naissance du drapeau de la Tunisie créé en 1831.

Autres langues