Miracle économique japonais

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Le miracle économique japonais est le nom donné à la forte expansion économique et culturelle du Japon de l'après-guerre.

Cette expression, utilisée dans le milieu des médias des années 1980, désigne la forte expansion économique et culturelle du Japon qui est parvenu à s’ériger parmi les plus grands avec l'économie politique asiatique où les années 1950-1960 ont vu l'électronique et l'optique japonaises remplacer les produits allemands et américains.

La pays est anéanti en 1945 après sa capitulation face aux Alliés. Il a échoué dans sa tentative de contrôle de l'Asie de l'Est et perdu les territoires qu'il occupait sur le continent asiatique. Les campagnes du Pacifique ont été couteuses en hommes et le pays se retrouve sans ressources naturelles. Après la capitulation, le pays a du d'abord lutter contre la famine de sa population durant l'occupation américaine, avant de bénéficier du coup de pouce de son vainqueur. Le redémarrage concret de l'économie n'est observable qu'à compter de 1952.

Au départ, il y a eu simplement cette idéologie d'une harmonie industrielle, inventée par le capitalisme japonais du début du XXe siècle, qui est le fondement d'une économie politique asiatique de l'Extrême Orient, de la Chine centrale, des Chines périphériques, comme Taiwan, Hong Kong et Singapour et des pays sinisés, comme la Corée, le Japon et le Viêt Nam. Ensuite, la Guerre froide a mis l'Allemagne et le Japon sur la ligne de front, transformant les ennemis d'hier en alliés incontournables. Ils bénéficieront alors de l'aide et des commandes militaires tout en limitant leurs dépenses militaires, bénéficiant du parapluie de protection des États-Unis.

La guerre de Corée a lancé le démarrage de ce soi-disant « miracle » qui n'est qu'un effort national faisant suite à celle de l'Ère Meiji. Dans la coévolution où le changement de l'un fait la promotion et facilite le changement de l'autre, l'industrie japonaise a ouvert les portes à celle de la Corée et des "bébés tigres" de l'Asie du Sud-Est, réalisant le rêve d'une "Sphère de co-prospérité" que la conquête militaire de la Deuxième Guerre mondiale a échouée.

Le World Trade Center d'Osaka, symbole du dynamisme financier retrouvé de ses keiretsus
Le World Trade Center d'Osaka, symbole du dynamisme financier retrouvé de ses keiretsus

Sommaire

[modifier] Théorie économique caractérisant le miracle japonais

Avec l'occupation américaine de l'archipel japonais et la Guerre de Corée qui a déplacé le front chaud de la guerre froide de l'Extrême-Occident à l'Extrême-Orient, le Japon se trouva en première ligne pour les fournitures militaires dont les industries japonaises profitèrent. Elles profitèrent aussi de l'enseignement américain pour la production de masse et le contrôle de qualité.

On est passé de la force des armes au contrôle économique où la défaite militaire allemande et japonaise de 1945 fut principalement liée bien plus à la puissance industrielle américaine qu'à sa puissance militaire et où 45 ans plus tard l'Allemagne et le Japon sont devenus les créanciers et les garants incontournables de la prospérité américaine, elle-même, garante de la prospérité mondiale par son dollar, comme unité monétaire du commerce international, gardant encore un pouvoir déjà vidé de sa puissance. Le pouvoir est au niveau symbolique des règles de jeu et la puissance est au niveau des manœuvres et stratégies de jeu[1].

En 1945, les États-Unis et le Canada furent les arsenaux des Alliés et détinrent les trois quarts de la richesse mondiale sur une planète Terre aux trois quarts dévastée. Pour continuer à avoir l'aide de ses anciennes colonies d'Amérique, l'Angleterre de Churchill a inventé l'idée et le mot de "guerre froide" et de "rideau de fer", tournant l'ancien allié russe en ennemi et les anciens ennemis allemands et japonais en vitrine de la "démocratie" libérale et capitaliste. Ce qui leur a permis d'engager la lutte pour le contrôle économique des anciens vainqueurs, à l'abri des dépenses militaires ruineuses dans la nouvelle course aux armements et d'être au premier rang des fournisseurs dans cette course.

Pour le Japon, l'enveloppement stratégique est dans le passage des technologies électromécaniques aux technologies informatiques et le déplacement de l'importance relative de la matière-énergie à l'information (comprenant la formation professionnelle permanente), des ressources naturelles aux ressources humaines, de la production à la conception.

En d'autres termes, l'enveloppement stratégique est l'installation de nouvelles formes de relation qui transforment l'infortune en avantage, comme l'Extrême-Orient surpeuplé qui a transformé cette surpopulation en richesse des ressources humaines en axant sa production sur l'expertise (Lii) et la détermination (Chii) de sa main-d'œuvre plutôt que sur la machinerie et en axant ses produits sur une forte teneur en valeur ajoutée de travail plutôt que sur la matière première; c'est-à-dire que l'investissement dans le capital humain - à travers l'éducation, les politiques sociales, les modalités d'emploi et les conditions de travail - a la primauté sur l'investissement dans l'immobilisation où la conception orientée vers la vente est plus importante que la production déplacée au rang de la "logistique" de soutien, comme l' "intelligence" (dans la signification militaire anglo-saxonne de connaissance de l'environnement et des états internes du système).


[modifier] Histoire

  • Croissance - Pendant trois décennies (années 1960, 1970, et 1980), la croissance du Japon est spectaculaire. Durant le Boom Izanagi, le PNB crut de 11,5% entre 1965 et 1970 et dès 1968, le Japon fut la 2e économie mondiale;
  • Apogée – On peut situer l’apogée du « miracle Japonais » vers 1988 : le Japon est alors numéro un mondial de la banque, et de l’industrie électronique et automobile (source : l’Express Spécial Japon, 1988)
  • Evolution – Depuis les années 1980, la croissance du Japon et le développement des méthodes de travail japonaises ont influencé la forte croissance des pays de l’Asie du Sud-Est.

[modifier] Le mythe

  • Saga des Cercles de Qualité - Le miracle économique japonais a déjà fait couler beaucoup d’encre dans les années 1970 et 1980, notamment à propos des Cercles de Qualité.
  • Approche initiale – Des approches, parfois superficielles, privilégiant les recettes, voire les formules, ont contribué à maintenir la caractère « mystérieux » d’une culture caractérisée par le Bouddhisme Zen,
  • Etude de contrainte – Distinguer les aspects légitimes (apprentissage rituel) et illégitimes (abrutissement) de la recherche de l’automaticité des mouvements rendue possible par la répétition permettrait de mieux comprendre la culture japonaise caractérisée par le zen, et ses pratiques individuelle (zazen) et collective (kaizen, kininn, …).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Thanh H. Vuong, "Stratégies technico-commerciales asiatiques", dans Études Internationales, Vol. XXII, No.3, pp. 554, septembre 1991.

[modifier] Références bibliographiques

  • Thanh H. Vuong, "Stratégies technico-commerciales asiatiques", dans Études Internationales, Vol. XXII, No.3, pp. 551-575, septembre 1991.
  • Thanh H. Vuong & Jorge Virchez, "Communauté Économique de l’Asie Pacifique. Essai d’anthropolgie économique et de géographie politique", Presses Inter Universitaires, Cap Rouge, Québec, QC, 2004.

[modifier] Liens internes

[modifier] Lien externe