Michel-Georges Micberth

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Michel-Georges Micberth est un éditeur, pamphlétaire et écrivain français, né le 12 août 1945 à Tours d'un père breton et d'une mère angevine.

Sommaire

[modifier] Biographie sommaire

Il écrit des poèmes dès son plus jeune âge qui seront édités, en anthologie, par Jacques Pierre et Jean Grassin. Mme Renaud, professeur au Conservatoire de Tours, utilisera ces poèmes pour apprendre l'éloquence à un gamin qui deviendra célèbre, Jacques Villeret.

Dans son adolescence, il commence à publier des journaux, des fanzines. En 1963, il fonde la Jeune Force poétique française, à laquelle participeront par la suite Alain Fournier, plus connu sous le pseudonyme d'ADG et un grand nombre d'auteurs et d'artistes devenus des notoriétés.

Dans le cadre de son émission quotidienne « Rendez-vous aux Champs-Élysées », Europe 1 lui donne une importante audience en radiodiffusant ses textes et ceux de ses amis. En 1967, il fonde le mouvement autobusiaque, consacré à la publication de poèmes et de pièces de théâtre.

Il est également clinicien des hôpitaux psychiatriques de la préfecture de la Seine. De 1968 à 1971, il dirige le Centre d'études et de recherches expérimentales du Plessis.

En 1972, il fait paraître le journal Actual-Hebdo, qui ne vivra qu'un an mais lui permettra de se tailler une réputation de virulent pamphlétaire. Parution, dans Le Crapouillot[1] » de « L'anthologie du pamphlet de la Libération à nos jours ». Éric Asudam, pseudonyme de Micberth, y figure aux côtés de ses aînés Anouilh, Céline, Mauriac, Bernanos, Léon Daudet, Bloy

La même année, il lance le mouvement politique Nouvelle Droite française (aucun lien avec le GRECE, souvent appelé Nouvelle Droite), qui se veut "révolutionnaire", "aristocratique" et "anti-républicain".

Habitué des déclarations « provocatrices », Micberth a souvent été qualifié d'anarchiste de droite, voire d'extrême droite (un Que sais-je ? aux PUF, lui a été en partie consacré). Lui, préfère se définir comme « aristocrate libertaire ».

Ses activités lui vaudront une vie très aventurière et des ennuis avec la police, qui le soupçonne un temps de menées subversives, (depuis la Libération, il sera, en France, l'un des rares journalistes incarcérés dans le cadre d'une « affaire politique », l'affaire des chèques Pompidou[2]).

M.-G. Micberth a publié roman, pamphlets, essais, poèmes, dessins humoristiques sous le pseudonyme de Freuslon.

À partir de 1986, il s'est consacré à l'édition de la collection "Monographies des villes et villages de France" qui comptait en 2007, 2675 titres parus dont de nombreux dictionnaires départementaux.

Il est le père du sculpteur surréaliste Sotère Micberth et du magistrat Douglas-Rudyard.

Las des incessantes poursuites judiciaires provoquées par la violence de ses textes, Micberth a cessé d'écrire des pamphlets depuis une vingtaine d'années. Il a fait sienne cette pensée de Pascal: « Nous sommes si présomptueux, que nous voudrions être connus de toute la terre, et même des gens qui viendront quand nous ne serons plus; et nous sommes si vains, que l'estime de cinq ou six personnes qui nous environnent nous amuse et nous contente. »

Aujourd'hui, entre ses chiens, chats, ânes et chevaux, il vit retiré dans sa propriété du Marlois. Sa femme et collaboratrice, Virginie Beaufils-Micberth, poursuit son œuvre éditoriale.

[modifier] L’affaire des chèques Pompidou

L’affaire des chèques Pompidou a été un fait divers médiatisé en août 1974. Des centaines d’articles de presse consacrés à l’affaire ont remplacé les « marronniers » estivaux. Le ministre de l’intérieur Michel Poniatowski a modifié son emploi du temps et fait une déclaration hâtive à la presse et sur la première chaîne de télévision. Cette affaire a mis en scène les chéquiers de l’ancien président de la République (Georges Pompidou), un grand hebdomadaire de droite (Minute) et l’un de ses chroniqueurs, directeur du bureau politique de la Nouvelle Droite française (Eric Asudam/Micberth), le futur président du conseil constitutionnel (Robert Badinter), des délinquants, des drogués, des gauchistes, etc.

Micberth en avait tiré un livre, probablement introuvable de nos jours. Il écrivit dans un avertissement : « J’ai dicté ce rapport, du 13 au 23 janvier 1975, à ma secrétaire, Annick Becquet. Cent quarante heures d’un travail harassant où les certitudes se confondent aux fantasmes, où la passion immobilise la mémoire, où le détail s’échappe comme ces formes lumineuses qui se fixent un instant devant nos yeux et fuient à la seconde où nous concentrons notre regard sur elles. Dicter et écrire sont deux fonctions bien distinctes. Mon souci n’a pas été d’offrir au lecteur une œuvre littéraire, mais le témoignage d’un homme loyal qui se bat pour ses idées, le cri du combattant qu’on a voulu assassiner un soir de 15 août dans ce sale pays, la France giscardienne, qui ment, qui vole et qui tue ».

Ce texte n’était pas tendre avec les pouvoirs publics et pour mieux expliquer son combat, Micberth avait mis en exergue de son plaidoyer une citation de G. Bianquis extraite de l’ouvrage Nietzsche,Par delà le bien et le mal : « Nietzsche rêve de ces gentilshommes nouveaux, moitié penseurs, moitié hommes d’action, qui ne seront pas populaires, qui ne pourront que faire horreur par leur dureté, leur orgueil et leur morgue, dans un monde orienté tout autrement, mais qui mèneront leur groupe humain vers la grandeur. Ils auront à faire de rudes besognes d’épuration et d’émondage descendant dans les marécages de la pensée basse et vulgaire de la dégénérescence physique et mentale, Ils risqueront parfois de périr de dégoût et de pitié si leur cœur trop tendre est encore capable de ce sentiment. »

[modifier] Controverse concernant l'extrême droite

Il y aura bientôt cinquante ans, le directeur de « La Tour de Feu », revue philosophico-poétique, qui publiait Adrian Miatlev, a écrit, à propos du jeune poète Micberth : « Le fascisme en poésie, n’a pas meilleure gueule qu’ailleurs ». Avec cette apostrophe naquit une sulfureuse légende, selon laquelle Micberth serait d'extrême droite.

Micberth est en fait de droite tout en étant libertaire dans ses révoltes contre la société, tous ses écrits en témoignent, il est l’auteur de Ch… dans la gueule de Dieu et se torcher le cul avec « Présent » (le quotidien nationaliste et catholique français). On pouvait lire en 1984, sous sa plume, dans un article surtitré Colère : « Je n’aime pas l’extrême droite» et « Je crois que la démocratie, en raison de son système indirect, n'a jamais été qu'une utopie fort dangereuse. En refusant de se donner les moyens d'être vraiment démocratique, elle nous oblige à un perpétuel balancement entre les extrêmes de gauche et de droite, pareillement détestables. En omettant de prendre en compte les épiphénomènes les plus cruels de son histoire, en utilisant négativement ses forces politiques comme tristes exutoires occasionnels, elle perpétue la barbarie et freine l'évolution intelligente des hommes. En s’embourbant dans un extrême centre (on me passera la plaisanterie) elle désespère ses citoyens et les livre en pâture à toutes les aventures rutilantes mais pernicieuses du destin ». La Lettre, Res Universalis éditeur, 1984.

[modifier] Œuvres

    • Les Pensées de l’escalier
    • Le Pieu chauvache
    • Les Vociférations d’un ange bariolé
    • Petite Somme contre les gentils (Allocutions télévisées FR3)
    • La Lettre
    • Ce que dicte la conscience (De Mai 68 à l'affaire des chèques Pompidou)
    • Révolution droitiste (En collaboration)
    • Les gros niqueurs (En collaboration)
    • Mimi sait tout
    • Nouveau Pal et triques variées.
    • Les Soliloques d’un vieux bandeur.
    • Entretiens parachroniques avec Anne Lorde.
  • En collaboration avec Claude Sellier au Livre d’histoire, Paris :
    • La Bourgogne, 1993.
    • La Franche-Comté, 1993.
    • La Bretagne, 1993.
    • Le Centre, 1994.
    • La Picardie, 1993.
    • La Champagne-Ardenne, 1993.
    • La Normandie, 1994.
    • L’Alsace, 1997.
    • Le Nord-Pas-de-Calais, 1999.
    • L’Aquitaine, 1999.
    • Le Limousin, 2000.
    • La Picardie II, 2000.
    • La Provence, 2001.
    • Les Pays de la loire, 2005.
    • L'Auvergne, 2005.
  • Comme anthologue et directeur de collection
    • Mille poètes, ce jour, Illustrations Bernard Deyriès, Jeune Force poétique française, Limeray, 1970
    • 2678 titres parus dans Monographies des villes et villages de France, depuis 1987. Site consacré à la collection : http://www.histo.com]
    • Histoire insolite des régions de France
    • Villes et villages sous la Révolution
    • Monographies agricoles
    • Des faits et des hommes
    • Les grands méconnus
    • Vieux parlers
    • Petite bibliothèque insolite
    • Métiers d'hier et d'aujourd'hui
    • Voyage à travers le XXe siècle, Champion. Quid 2000, Robert Laffont.
    • Mes Immortels avec Hubert Wayaffe (quatre-vingt-six célébrités de la chanson, des lettres, des arts, du cinéma se racontent…)
    • Etc.

[modifier] Ouvrages parus sur l’auteur ou son œuvre

  • Micberth et la pseudomicrocaulie. (La Mémoire lige)
  • L’anarchisme de droite dans la littérature contemporaine. Puf.
  • Les anarchistes de droite. Que sais-je ? Puf.
  • Micberth et le théâtre en question. (Res Universis)
  • Micberth, anarchiste de droite. (Comédit)
  • La Mesnie micberthienne. (Res Universis)
  • Micberth, repères biographiques. (ACFM.)
  • L’Aristocratie libertaire chez Léautaud et Micberth. (Lorisse)
  • Micberth, poète rebelle à Tours. (Le Livre d’histoire)

[modifier] Observations ou citations critiques sur l'auteur et son œuvre

  • La Poésie en France, Jean-Paul Gourévitch, Éditions ouvrières, 1966.
  • La Guerre de succession - Les élections présidentielles de 1969, Roger-Gérard Schwartzenberg, Presses universitaires de France, 1969.
  • Anthologie du pamphlet de la Libération à nos jours, Le Crapouillot n° 26, 1973.
  • La France marginale, Irène Andrieu, Éditions Albin Michel, 1975.
  • L’Extrême droite en France, Bernard Brigouleix, Éditions Intervalle/Fayolle, 1977.
  • Dictionnaire des 10 000 dirigeants politiques français, P.-M. Dioudonnat et S. Bragadir, Sedopolis, 1977.
  • Les Injures politiques, Le Crapouillot n°45, 1977.
  • Dictionnaire des écrivains d'aujourd'hui dans les pays de l’Ouest, Jacques Gohier, Le Cercle d'or, 1980.
  • Quid des présidents de la République, Dominique Frémy, Éditions Robert Laffont, 1981.
  • Les néo-nazis, Jean-Marc Théolleyre, Éditions Temps actuels, 1982.
  • La Guerre civile - Essai sur les stalinismes de droite et de gauche, Jean-François Kahn, Éditions du Seuil, 1982.
  • Dictionnaire de la politique française, Henry Coston, 1982.
  • Le Grand Méchant Dictionnaire, mille mauvais esprits célèbres, Jérôme Duhamel, Éditions Seghers, 1985.
  • Essai de situation des pamphlets de L.-F. Céline, Éric Séébold, Éditions du lérot, 1985.
  • Les Hommes de l’Extrême droite, Alain Rollat, Éditions Calmann-Lévy, 1985.
  • Bibliographie des écrits de L.-F. Céline, 1918-1984, Jean-Pierre Dauphin,Pascal Fouché, Paris, 1985.
  • La Lettre, Jacques d'Arribehaude, Bulletin célinien, 1988.
  • Le petit Montmartre tourangeau. Tours, le quartier Paul-Bert et ses mémoires, Gérard Lecha, L'Harmattan, 1988.
  • Nabe's Dream, Journal intime, I&II, Marc-Édouard Nabe, Éditions du Rocher, J.P. Bertrand éditeur, 1991.
  • Les rebelles sont parmi nous : Micberth et Debord, Bertrand de Saint-Vincent, Le Quotidien, juillet 1991, n° 3614.
  • Extrême Droite, Christophe Bourseiller, Éditions François Bourin, 1991.(réédition augmentée en 2002 aux Éditions du Rocher).
  • Le Grand Méchant Bêtisier, Jérôme Duhamel, Éditions Albin Michel, 1991.
  • Les Droites nationales et radicales en France, J.-Y. Camus et R. Monzat, Presses universitaires de Lyon, 1992
  • Les nouvelles passerelles de l'extrême droite, Thierry Maricourt, éditions Syllepse, 1997, pp.85-86.
  • H. L. Mencken : anarchiste de droite ?, Anne Ollivier-Mellos, Études anglaises, Klincksieck, 2003, pp.447-457.
  • Rivarol (article ADG), Marc Laudelout, Éditions Déterna, 2004.
  • Le Figaro-Magazine entre droite et Nouvelle droite (1978-1979), François Quinton, Mémoire de DEA, Institut d'études politiques de Rennes, 2005.
  • Le Romantisme aujourd'hui, textes réunis par Daniel Leuwers, Samuel Tastet éditeur, Paris 2005. Le mouvement autobusiaque, pp 165-169.

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes

  1. Le Crapouillot, août-septembre 1973, direction Michel Eberhard, Anthologie du Pamphlet de la Libération à nos jours.
  2. Le Monde du samedi 21 janvier 1984. Affaire dite des chèques Pompidou