Mi-Carême

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La Mi-Carême est une fête ancienne, catholique et francophone. La Mi-Carême au Carnaval de Paris, appelée aussi fête des blanchisseuses, est, avec la Promenade du Bœuf Gras, une des deux grandes fêtes du Carnaval de Paris. [1] Fêter la Mi-Carême est une pratique qui remonte au Moyen Âge et se perpétue jusqu'à nos jours dans certains villages de France (e.g., à Équihen-Plage) ainsi que dans ses anciennes colonies.

Sommaire

[modifier] Au Canada

Au Canada, par exemple, on célèbre toujours la Mi-Carême en cinq endroits, en Acadie, et au Québec :

[modifier] Acadie (provinces Maritimes)

[modifier] Québec

[modifier] Date

Comme son nom l'indique, la Mi-Carême se célèbre au milieu de la période dite du Carême, une période de quarante jours de privations qui précède la Semaine Sainte dans le calendrier chrétien. Constituant une pause dans l'observance austère des journées menant au dimanche de Pâques, la Mi-Carême est fêtée par définition « le jeudi de la troisième semaine entière des quarante jours de pénitence ». En faisant un simple calcul (40/2), on pourrait penser que la fête doit tomber le troisième lundi du Carême (vingtième jour à compter du Mercredi des Cendres), mais les dimanches ne faisant pas partie du carême de pénitence, il faut donc rajouter 3 trois jours de la semaine ce qui tombe un jeudi. La pratique semble déroger à ces deux règles, puisque certaines localités choisissent une date antérieure ou postérieure au troisième jeudi ou au lundi mitoyen, et optent plutôt pour plusieurs journées de fastes culminant généralement en une grande célébration communautaire.

[modifier] Célébration

La célébration de la Mi-Carême ressemble notamment à celle des Mardi gras en Louisiane. À l'Isle-aux-Grues (Québec), par exemple, les hommes (et, moins fréquemment, des femmes) sont déguisés par les femmes du village qui s'investissent souvent des mois durant à confectionner de somptueux costumes. En groupes plus ou moins importants, les « mi-carêmes » défilent dans le village, de maison en maison. Ils visitent les salons et les cuisines où on leur a préparé des mets et des boissons alcoolisées. Lorsque le groupe de lurons masqués - plus ou moins éméchés à mesure qu'avance la soirée - investissent un salon en dansant et faisant toutes sortes de simagrées, les enfants encore debout à cette heure tardive, et n'attendant que ce moment, s'écrient typiquement : « les Mi-Carêmes !, les Mi-Carêmes !» - un peu à la manière dont ils s'exclameraient à la vue d'un Père Noël -, tandis que les adultes tentent de deviner qui se cachent derrière le masque (l'identité des Mi-Carêmes est un secret chèrement gardé jusqu'à la toute fin des festivités, qui durent cinq soirs). Ce n'est que lors d'un dernier tour de piste dans une grande salle communautaire le soir du samedi que les Mi-Carêmes finissent par retirer leur masques dévoilant leur identité, au grand plaisir des spectateurs. Le lendemain matin, dimanche, une messe est célébrée à l'église du village et il est de coutume que les Mi-Carêmes assistent à l'office encore vêtus de leur costume de la veille.

A Paris, la Mi-Carême est traditionnellement la fête des femmes. Elle a été oubliée, mais pourrait revenir, dans le cadre de la renaissance du Carnaval de Paris.

[modifier] Canots à glace

On constate récemment un renouveau dans une vieille pratique alliant deux traditions, soit celle de la Mi-Carême et l'autre, non moins typique du fleuve Saint-Laurent, dite du canot à glace. Moyen de transport essentiel entre les îles du Saint-Laurent durant les long mois d'hiver d'antan, il est à nouveau coutume pour une petite flottille de canotiers à glace de Québec et des environs de franchir les ultimes champs de glaces suivant la débâcle des rivières au printemps afin de se joindre aux insulaires et célébrer avec eux la dernière soirée festive à l'Isle-aux-Grues.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes