Maurice Leenhardt

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Maurice Leenhardt, (1878 à Montauban, 1954 à Paris) est un pasteur et ethnologue français, spécialiste du peuple kanak de Nouvelle-Calédonie.

Sommaire

[modifier] Mission en Nouvelle-Calédonie

Au début du XXe siècle, les autorités protestantes se préoccupent de l'évangélisation des Kanaks, en concurrence avec les prêtres maristes (catholiques) : Maurice Leenhardt est nommé pasteur en 1902 en Nouvelle-Calédonie où il fonde la mission de de « Dö nèvâ », vallée de Houailou. Outrepassant son rôle de pasteur, il s'attache à comprendre la mentalité de ce peuple en voie d'extinction.

Quand il arrive en Nouvelle-Calédonie, Maurice Leenhardt est accueilli par ces mots du maire de Nouméa : « Que venez-vous faire ici ? Dans dix ans il n'y aura plus de Kanaks ». S'attachant à lutter contre ce génocide lent, il combat l'alcoolisme qui ravage le peuple kanak. Il traduit le Nouveau Testament en langue houaïlou avec l'aide de ses premiers étudiants.

Il rentre en métropole en 1927 où il fonde la Société des Océanistes, le Musée de l'Homme et reprend la chaire de Lucien Lévy-Bruhl à l'École des hautes études en sciences sociales.

À la suite d'un second séjour de près de dix années en Nouvelle-Calédonie, il met en place à partir de 1944 des enseignements de langues océaniennes à l'École des langues orientales.

[modifier] Les apports à l'ethnologie

Sans les avoir théorisés, les apports de Maurice Leenhardt à l'ethnologie sont considérables.

Avant Bronislaw Malinowski, il pratique l'ethnologie de terrain préconisée par Marcel Mauss du fond de leur bureau parisien. Pendant vingt-cinq ans il pratique l'observation participante et la recherche active dont les vertus ne sont redécouvertes qu'à partir des années 1960.

Maurice Leehnhardt n'était pas un dogmatique et de tous ces apports, il n'a pas cherché à faire école. Il est pourtant l'un des premiers à envisager le phénomène social dans sa globalité et étudiant aussi bien la linguistique, l'art, les mythes ou les activités coutumières du peuple kanak.

[modifier] Bibliographie

En gras, les œuvres essentielles sont aussi les plus faciles à trouver.

[modifier] Œuvres de Maurice Leenhardt

  • 1902 : Le Mouvement éthiopien au sud de l'Afrique. (rééd. 1976, Académie des sciences d'outre-mer)
  • 1909 : La Grande Terre. (Brochure, Société des missions évangéliques, Éd. augmentée en 1922)
  • 1922 : Traduction du Nouveau Testament en langue houaïlou. ()
  • 1930 : Notes d'ethnologie néo-calédonienne. (Institut d'ethnologie)
  • 1932 : Documents néo-calédoniens. (Institut d'ethnologie)
  • 1935 : Vocabulaire et grammaire de la langue houaïlou. (Institut d'ethnologie)
  • 1937 : Gens de la Grande Terre. (Gallimard)
  • 1938 : Alfred Boegner. (Société des missions évangéliques)
  • 1946 : Langues et dialectes de l'Austro-Mélanésie. (Institut d'ethnologie)
  • 1947 : L'art océanien. (Éd. du Chêne)
  • 1947 : Do Kamo. La personne et le mythe dans le monde mélanésien. (Gallimard, 1947, 1971, 1985)
  • Plusieurs articles dans le journal de la société des océanistes.
  • 1958 Notes de sociologie religieuse sur la région de Canala (Nouvelle-Calédonie), Cahiers Internationaux de Sociologie (FRA), 1958, Vol. 24. (préfacé et annoté par Jean Guiart). L'article est téléchargeable sur le serveur de l'IRD (Institut de recherche pour le développement, ex. ORSTOM) [1]

[modifier] Sur Maurice Leenhardt

  • Maurice Leenhardt. Personne et mythe en Nouvelle Calédonie. James Clifford (Éditions Jean-Michel Place, 1987).
  • Maurice Leenhardt, missionnaire et sociologue. Jean Guiart, Monde Non Chrétien, 1955, 13 p. L'article est téléchargeable sur le serveur de l'IRD (ex. ORSTOM)[2]
  • Destin d'une église et d'un peuple : Nouvelle-Calédonie 1900-1959 : étude monographique d'une œuvre missionnaire protestante. Jean Guiart (Paris FR), 1959, 88 p). L'ouvrage est téléchargeable sur le serveur de l'IRD (ex. ORSTOM)[3]
  • Historique de la section langues océaniennes de l'INALCO, avec une longue notice biographique sur Maurice Leenhardt par J. de Lafontinelle. Article extrait de l'ouvrage : "Langues'O 1795-1995 : deux siècles d'histoire de l'Ecole des Langues Orientales", textes réunis par Pierre Labrousse. Editions Hervas. Paris 1995. http://www.langues-oceaniennes.org/texte/historique.pdf

ROUMEGUERE-EBERHARDT, Jacqueline, Louisa, 1964, « Actualité de l’œuvre de Maurice Leenhardt pour les études africanistes », in Le Monde Non-Chrétien, n°71-72, juillet-décembre.

Autres langues