Malone meurt

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Malone meurt est un roman de Samuel Beckett (1906-1989), publié en 1951.

Dans ce deuxième volume de la trilogie débutée avec Molloy et achevée par L'Innommable, Beckett nous invite à faire, avec lui, un pas de plus dans la déchéance de l'homme, d'un homme, qui ne prend plus nom de Molloy, mais de Malone. Le lien entre les deux n'est pas clair, seulement suggéré. Et au fond, qu'importe le nom ?

Ce roman est donc écrit par Malone, grabataire dépendant d'une aide extérieure, anonyme et invisible, qui prend sommairement soin de lui. De son lit, Malone attend la fin en couchant sur son journal les pensées qu'il estime suffisamment censées pour être rapportées.

Ces bribes d'attente ( ou de vie ) sont une alternance de réflexions de Malone, qu'il confie à son journal, où il parle principalement de son état, à la fois physique et psychologique. De conversations avec son lecteur, auquel il explique son environnement, ses plans pour ne pas rater sa sortie, qu'il entend mettre en scène en nous racontant trois histoires, celle d'un homme, d'une femme et d'un objet inanimé. D'histoires, donc, qu'il invente et raconte.

Pour meubler le temps, Malone convoque sous nos yeux les personnages de Sapo enfant, chez lui puis chez les Louis qu'il visite régulièrement, puis de Macmann, vieil homme dont on ne sait pas très bien l'âge, et qui passe la majeure partie de son récit à St-Jean-de-Dieu, asile ou mouroir dont il est le pensionnaire. Les récits de la femme et de la pierre ne nous sont pas explicitement donnés.

Tous ces récits sont à la première personne, comme dans Molloy, les questionnements sont les mêmes ( vie, mort, absurdité de la condition humaine, inadéquation au monde etc... ), et le style toujours aussi particulier.


Citations issues de Malone meurt:

- Vivre et faire vivre. Plus la peine de faire le procès aux mots. Ils ne sont pas plus creux que ce qu'ils charrient.

- Maintenant ce n'était pas la première fois que Macmann se roulait par terre, mais il l'avait toujours fait sans arrière pensée locomotive.

- Quand tu me tiens dans tes bras, et moi toi dans les miens [...]

- Les yeux usés d'offenses s'attardent vils sur tout ce qu'ils ont si longuement prié, dans la dernière, la vrai prière enfin, celle qui ne sollicite rien.

(Dans un fiacre:) - Et chacun a ses raisons, tout en se demandant ce qu'elles valent, et si ce sont les bonnes, pour aller là où il va plutôt qu'ailleurs, plutôt que nulle part, et le cheval à peine plus obscurément que les autres [...]

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