Lugdunum Convenarum

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Saint-Bertrand-de-Comminges : la vallée, la cathédrale, la montagne.
Saint-Bertrand-de-Comminges : la vallée, la cathédrale, la montagne.

Lugdunum Convenarum, littéralement « colline du dieu Lug des Convènes » est le nom habituellement donné aujourd'hui à un important site urbain antique du sud-ouest de la Gaule romaine, correspondant aujourd'hui à la ville de Saint-Bertrand-de-Comminges.

Sommaire

[modifier] Historique

En -72, Pompée revient d'Espagne pour aider Metellus à combattre un autre ancien général romain, Sertorius, félon qui voulait prendre son indépendance. Sertorius meurt assassiné par un de ses lieutenants, M. Perperna (ou Perpenna) Vento. Pour fixer ses troupes devenues inutiles, Pompée aurait fondé à Lugdunum Convenarum, (Saint-Bertrand-de-Comminges) un fort sur cet oppidum naturel. Cette ville devait devenir un foyer de romanisation de toute cette région (Montmaurin, Valcabrère, Valentine, Thermes de Luchon et du val d'Aran...) et contribuer à y fixer les populations gallo-romaines.

[modifier] Toponymie

Lug est un dieu celte, dont le nom semble apparenté au mot latin lux, "lumière". Le suffixe -dunum est un élément celte signifiant "colline", présent dans de nombreux toponymes en France (Augustodunum, "colline d'Auguste" : Autun, par exemple).

La ville est donc connue dès le Ier siècle, chez les géographes grecs, Strabon, puis Ptolémée, comme Λουγδουνον, la ville des Κονουενοι, (les Convènes ). Puisque Hérode Antipas y aurait été exilé, le nom de la ville est cité seul dans les chroniques de l'historien Flavius Josèphe qui, en revanche, ne cite jamais les Convènes. Il en est de même, au IIIe siècle, dans l'Itinéraire d'Antonin (Itinerarium Provinciarum Antonini Augusti).

Au IVe siècle, saint Jérôme n'utilise plus le nom de Lugdunum, mais parle de la ville de Convenae, où les Convènes se rassemblèrent, in unum oppidum congregavit, et où ils prirent leur nom, unde et nomen Convenarum accepit. À partir de cette date et durant tout le Moyen Âge, c'est le nom de Convenae qui est utilisé par Sidoine Apollinaire et Grégoire de Tours.

Les Convènes, ou "peuples rassemblés", con-venit en latin, seraient en effet, le nom donné aux populations qui se seraient trouvées dans cette partie du piémont pyrénéen, qui correspond à peu près au plateau de Lannemezan. En fait, ce nom est donné surtout par opposition avec les Volques Tectosages de Toulouse, aux Auscii d'Auch, et autres Celtibères.

Le nom Convenae et ses différentes variantes, apparaissant notamment dans les écrits de ces évêques, a évolué en Commenae, puis en Comminges.

L'association de la dénomination antique Lugdunum et de celle médiévale de Convenae, serait une création plus moderne, destinée surtout à la différencier de Lugdunum-Lyon, à partir du XIXe siècle. Une traduction épigraphique approximative en 1866 aurait en particulier accrédité cette construction.

[modifier] Fouilles archéologiques

La ville gallo-romaine se révèle à partir de 1913 grâce aux premières investigations archéologiques. Pendant plus d'un demi-siècle, des campagnes de fouilles mettent au jour un temple, un forum, un trophée, un marché, des thermes romains, des habitations privées et une basilique chrétienne permettant la reconstitution progressive de l'histoire du site, des origines à la fin du VIe siècle.

Arrêtée en 1970, la recherche archéologique reprend intensément à partir de 1989.

La tradition dit que, dans sa plus grande extension, la ville aurait couvert toute la superficie de la vallée et aurait été plus étendue que Lutèce à la même époque. Un dicton latin précise « qu'un chat aurait pu aller de toiture en toiture depuis Lugdunum jusqu'à Valentine », soit 12 km ! Cette ville rassemblait 60 000 habitants au moment où, d'après Pomponius Mela[réf. souhaitée], Toulouse, pourtant déjà une des principales villes de la région, n'en comptait encore que 20 000.

Sur le site sera plus tard édifiée une cathédrale, et la cité deviendra Saint-Bertrand-de-Comminges.

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources, Bibliographie

  • Jean-Luc Schenck, Pour en finir avec Lugdunum Convenarum, Revue de Comminges et des Pyrénées centrales, Tome CXXI N°4 Dernier trimestre 2005 (ISSN 0035-1059)