Lozzi

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Lozzi
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Pays	France
Région	Corse
Département	Haute-Corse
Arrondissement	Corte
Canton	Niolu-Omessa
Code INSEE	2B147
Code postal	20224
Maire Mandat en cours	Jean-Félix Acquaviva
Intercommunalité	sans
Latitude Longitude	42° 20′ 45″ Nord 9° 00′ 14″ Est / 42.3458333333, 9.00388888889
Altitudes	moyenne : 1044 m minimale : 817 m maximale : 2706 m
Superficie	3079 ha = 30,79 km²
Population sans doubles comptes	132 hab. (1999)
Densité	4 hab./km²

Vue de Lozzi.

Lozzi est située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse. C'est un village de montagne d'un grand caractère, avec de très hautes façades, des rues pavées, des escaliers en pierres brutes et de belles portes.

[modifier] Géographie

La commune de Lozzi est située dans la région du Niolu au nord ouest de la ville de Corte. Elle est composée de trois hameaux : L'Acquale, Poggio (U Poghju) et Lozzi, le plus petit, qui a donné son nom à la commune. Elle est nichée à 1 044 mètres d'altitude et son territoire est entièrement situé au dessus de 800 mètres (817 m - 2710 m). C'est la commune la plus haute de Corse et elle compte sur son territoire le plus haut sommet de l'île, le Monte Cintu qui culmine à 2 710 mètres. En 1926, Paul Helbronner (1871-1938), un polytechnicien qui effectuait alors la triangulation de la Corse, y avait construit au sommet un abri en pierres, avec un toit et une porte. En 1929, cet abri existait encore et, pendant quelques années, les rares excursionnistes de l’époque allaient y coucher plutôt que de passer la nuit à la bergerie de Cesta ou à celle de Pulella. Pour effectuer ces mesures, Helbronner faisait allumer des grands feux sur le Cintu, mais aussi sur le monte Rotondo et le monte Stello, afin de pouvoir mieux les localiser, grâce à une lunette, depuis le continent : Mont Agel et Mont Chauve, près de Nice, et Le Coudon, à l’est de Toulon.

La commune de Lozzi est parcourue par la rivière Ercu qui prend sa source au Lac du Cintu (2 300 mètres) pour se jeter dans le Golo, le plus long fleuve de Corse.

Une autre particularité de la commune est de posséder des terres dans la vallée du Falasorma (ou Filosorma), et surtout dans celle du Marzulinu, à l'est de Galéria, avec les hameaux de Prezzuna, et de Chiusone. Cette anomalie "géographique" est liée à l'histoire des habitants de ce village dont l'activité pastorale les obligeait l'hiver à transhumer vers des climats plus cléments.

[modifier] Histoire

Le village dans sa forme actuelle date de la fin du XVII^e siècle ; une maison de L'Acquale (hameau principal) porte l'inscription 1696.

L'ancienne communauté villageoise était éparpillée sur plusieurs hameaux dont certains (cités au moyen âge) ont aujourd'hui totalement disparu. La mémoire locale rapporte en effet qu'il y avait un hameau sur la rive gauche de l'Ercu, près du pont de Santa-Lucia, et un autre à San-Martinu, près du monument aux morts actuel. Nicolas Doria, futur Doge de Gênes, avait en effet ordonné en 1503 que toutes les maisons du Niolu soient rasées et les habitants déportés. Lorsque certains purent revenir dans leur pays, ils n'auraient pas reconstruit tous les anciens villages, notamment ceux de San-Martinu et d'Ercu ; la présence du pont de Santa Luccia, qui ne mène aujourd'hui nulle part, et de chemins autrefois importants, tendrait à prouver l'existence de ce hameau d'Ercu.

En 1753, un habitant du village, "Barretta Vechja" (vieille casquette), fut impliqué dans l'assassinat, à Corte, du général de la Nation Ghjuvan Petru Gaffori. Poursuivi, il se réfugia dans le Niolu et choisit pour abri une anfractuosité rocheuse située tout près du pont de Fontanello, au dessus du Golo.

En 1754, en représailles de ce meurtre, les troupes du général Paoli encerclèrent le village ; il y eut 5 morts et 10 blessés.

Après la bataille de Ponte Novu en 1769, Maria Letizia Ramolino, enceinte de Napoléon Bonaparte, séjourna deux mois à l'Acquale dans une grande maison toujours visible (U Palazzu), sous la protection du père Francescu Acquaviva, écclésiastique, Docteur de l'université de Padoue.

Le 23 juin 1774, suite à la révolte du Niolu contre les troupes françaises, onze Niolins furent pendus à Corscia dont Cesaru (dit Ciccione) et Raimondu Acquaviva de l'Acquale.

Une tentative fut faite en 1906 de créer une commune propre à Poggio (l'un des hameaux) : les réactions de la population furent si vives que le projet fut abandonné.

[modifier] Administration

La mairie se trouve au hameau de Lozzi. Le conseil municipal est constitué de 11 personnes.

Période		Identité	Parti	Qualité
Liste des maires successifs
1838		Francescu Acquaviva
mars 2001	mars 2008	Marcel Flori	PRG	retraité
mars 2008		Jean-Félix Acquaviva

[modifier] Démographie

Malgré son altitude, la commune était plutôt bien peuplée jusqu'au début des années soixante. Elle fut toutefois durement éprouvée par les deux guerres mondiales. Durant la première guerre mondiale 76 de ses enfants laissèrent leur vie au front. La forte natalité permit de combler en partie cette saignée et la population comptait 1165 âmes en 1938. La baisse de la démographie suivit le déclin de l'activité pastorale de la commune à partir des années cinquante.

Évolution démographique
(Source : INSEE^[1])
1962	1968	1975	1982	1990	1999
337	348	247	230	136	132
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

Sites naturels : Monte Cintu (2710 m), Capu a u Pardatu (2586 m), Lac du Cintu (2300 m), refuge de l'Ercu (1600 m), rivière Ercu, belle chataigneraie.
Palazzu (1735) avec chapelle privée, qui servit de résidence temporaire de Letizia Bonaparte.
Eglise Saint Jacques le Majeur
Maison datée 1696 à l'Acquale.
Beau village typique de Poggio
Bergeries de Cesta, Petra Tileri, Biccarellu, Petra Pinzuta.
Ponts anciens sur la rivière Ercu : ponte di Santa Lucia et ponte Ercu.
Table d'orientation.
Moulin à farine de châtaigne, four communal.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Francescu Acquaviva, écclésiastique, Docteur de l'université de Padoue (voir sur la page Cronica di a Corsica l'opinion du Comte de Vaux sur le père Acquaviva).
Le village de Lozzi est connu pour la qualité de ses poètes, notamment :

Don Ghjuseppu GIANSILJ dit Pampasgiolu di l'Acquale (1901-1977), célèbre pour ses Chjami e Rispondi.
Ghjuvan-Ghjuseppu FLORI, dit Peppu, (1898-1972)
Dumenicone ACQUAVIVA (auteur de U riccusatu)
Marcellu ACQUAVIVA (1923-2002)

Selon certains, le célèbre jurisconsulte du XVIème siècle, Prosper Farinacci, serait né à Lozzi et non pas à Rome (Farinacci est l'auteur, notamment, d'un traité sur la théorie et la pratique du droit criminel, considéré comme la première synthèse sur la notion de "doute raisonnable" qui doit profiter à l'accusé)^[2].