Korikos

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Forteresse arménienne de Corycus/Kizkalesi
Forteresse arménienne de Corycus/Kizkalesi

Korikos (du grec: Κώρυκος); ou Corycos est une ancienne ville de la Cilicie, en Anatolie, située à l'embouchure du Calycadnus (aujourd'hui Göksu); le site est aujourd'hui occupé par la ville de Kızkalesi (anciennement Ghorgos), dans la province de Mersin, en Turquie.

[modifier] La ville

Strabon ne mentionne pas la ville de Korikos, mais rapporte ce nom comme un relief de la même région. La ville est mentionnée par Tite-Live (XXXIII. 20), par Pline l'Ancien (V. 27), Pomponius Mela (I. 13) et Étienne de Byzance (s. v. Κώρυκος). Dans l'antiquité Korikos est un important port et une ville commerciale. Il est le port de Séleucie, où en -191 la flotte d'Antiochos III est défite par Rome. Sous l'epoque romaine, la ville peut garder ses anciennes lois et l'empereur y stationne habituellement une flotte pour contrer les attaques pirates.

Korikos échoit à l'Empire byzantin. Justinien Ier reconstruit des bains publics et un hôpital. Alexis Ier Comnène réarme la forteresse précedemment démantelée. Au début du XIIème siècle, les byzantins construisent un château sur une petite île à proximité. Ce château est appelé plus tard château de la vierge (en turc : Kız kalesi) car il était dit qu'un roi y avait enfermé sa fille jusqu'à ce que celle-ci meurt, mordue par un serpent. Après Korikos est conquise par les arméniens et fait partie jusqu'au milieu du XIVème siècle du royaume de Petite-Arménie. Au XIVème siècle, la ville est occupée un temps par les turcs. La ville tombe ensuite aux mains des Lusignan de Chypre. Elle est prise par les Mamelouks à Pierre Ier de Chypre en 1361. A la fin du XIVème siècle, elle est reprise par les Turcs. Depuis 1448 ou 1454, elle appartient alternativement aux Karamanlis, aux Égyptiens, aux Karamanlis une seconde fois, puis finalement aux ottomans.

Les ruines de la ville sont immenses. Les fouilles ont permis de retrouver entre autres un arc de triomphe, une nécropole avec une fameuse tombe chrétienne. Les deux châteaux médéviaux, l'un sur la côte, l'un sur l'îlet, reliés par une jetée en ruine, sont relativement bien préservés : la place était réputée imprenable. Les murs du château sur le continent contiennent de nombreux morceaux de colonnes ; et un môle constitué de grands blocs de pierre brute part d'un des angles de la forteresse pour avancer d'une centaine de mètres dans la baie. Trois églises sont aussi découvertes, l'une ornée de fresques. Les contours de l'ancienne ville sont facilement tracables et il en apparait un nombre encore de zones contenant potentiellement des vestiges.

Le nom de Korikos figure dans Synecdèmos de Hiéroklès et vers 840 dans Notitia Prima de Gustav Parthey. Ecclésiastiquement, elle est un siège suffragant de Tarse. Michel Le Quien (II, 879) mentionne cinq évêques orthodoxes en mission entre 381 et 680. Un autre est connu d'une inscription (Waddington, Inscriptions ... d'Asie mineure, 341). Un évêque catholique, Gerardus, est présent au Concile d'Antioche en 1136. Quatre sont connus du XIVème siècle (Le Quien, III, 1197; Eubel, I, 218). Korikos reste siège de l'Église, Coryciensis ; le siège est vacant depuis la mort du dernier évêque en 1967.